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Ici et ailleurs

Européennes, comment allez-vous ?

Dans tous les pays du monde, les femmes ont une espérance de vie plus longue que les hommes. En Europe, 70 % des 14 millions de personnes qui ont dépassé les 85 ans sont des femmes. Que cache cet avantage féminin ? L’OMS a voulu le savoir, dans le but d’atteindre les objectifs n° 3 et 5 du programme de développement durable à l’horizon 2030 : la « bonne santé et le bien-être » et « l’égalité de genre ». Mi-septembre, l’organisation a présenté un bilan sur la santé des femmes en Europe. Maladies cardiovasculaires et dépression Dans la grande région de l’Europe géographique, on compte 466,7 millions de femmes. Si globalement elles vivent plus vieilles que les hommes, les différences géographiques au sein du continent demeurent. De l’Ouzbékistan à la Norvège, en passant par la France, les contextes ont peu à voir. La durée moyenne de la vie des femmes court de 70 à 85 ans selon les pays. Et dans chacun d’entre eux, des disparités subsistent. Avant tout, les femmes meurent de maladies cardiovasculaires et de cancers. Côté morbidité, les troubles mentaux et musculo-squelettiques sont les premiers pourvoyeurs de malaise, spécialement entre 18 et 49 ans. « Les taux de maladies mentales parmi les femmes augmentent dans toutes les parties de la région et représentent un fardeau significatif pour tous les âges, à partir de l’adolescence », s’inquiètent les spécialistes de l’OMS. Ils s’en alarment d’autant plus que ces troubles sont associés à d’autres problèmes de santé, comme les maladies chroniques qui surviennent au fur et à mesure du vieillissement. Les troubles mentaux, dépression et anxiété sont également associés à l’usage de l’alcool et du tabac, à l’hypertension artérielle, l’obésité, la faible activité physique, un taux de cholestérol et une glycémie élevés. Si la violence interpersonnelle pèse lourd dans l’origine des troubles mentaux, chez les adolescentes,...

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Dossier

Les écoles de sages-femmes, à l’heure du LMD

La réforme LMD (Licence-Master-Doctorat), instaurée en 2011, est l’une des voies d’intégration des écoles de sages-femmes à l’université. Au programme ? Instituer les European Credit Transfert System (ECTS – voir encadré), avancer par semestre, proposer un catalogue d’unités d’enseignement librement choisies (UELC), diminuer le temps de stage, chercher la mutualisation de certaines unités d’enseignement (UE) avec la faculté de médecine. Cette réforme était souhaitée par les organisations et associations professionnelles, aspirant à une universitarisation plus poussée de la formation initiale. « Je l’attendais depuis trente ans. Elle nous tire vers le haut », s’enthousiasme Christiane Roux, directrice de l’école de sages-femmes de la faculté libre de médecine et de maïeutique de Lille. « Enfin, nous accédons à un processus d’évaluation des sages-femmes par le Haut Conseil de la recherche et de l’enseignement supérieur », renchérit Isabelle Derrendinger, directrice de l’école de sages-femmes de Nantes depuis cinq ans. « Aujourd’hui, les étudiants bénéficient du système universitaire reconnu au niveau européen, avec les unités et les crédits d’enseignement qui permettent des passerelles », détaille Marie-Christine Leymarie, directrice de l’école de sages-femmes de Clermont-Ferrand. Tout a commencé avec Grenoble, école pionnière qui a rendu la première année de médecine obligatoire, dès 1992, bien avant la généralisation de la première année commune aux études de santé (Paces), en 2003 (voir encadré). Avec la réforme LMD, l’intégration universitaire s’est accélérée, sans avancer au diapason dans les 35 écoles de sages-femmes, loin de là. Et pour cause, elles jouissent d’une grande autonomie, tout comme les universités auxquelles elles sont rattachées sous des formes variées. « Il n’existe pas d’enquête nationale sur la mise en place du schéma LMD. », avance Christine Morin, présidente de la Conférence nationale des enseignants en maïeutique (Cnema). Alors, Profession Sage-femme a contacté directrices d’écoles, enseignants et étudiants pour faire le point sur les avancées et les couacs de cette...

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Pratiques

Les mémoires récompensés à Evian

Le Grand Prix Evian des écoles de sages-femmes (ESF) soufflait cette année ses 25 bougies. Autant d’années qui ont rendu ce rendez-vous incontournable pour la profession. D’une part, les mémoires présentés sont censés représenter ce qui se fait de mieux dans les écoles. C’est aussi une occasion de rencontres informelles dans un cadre luxueux et paisible. En période de rentrée, les sujets de débats ou d’échanges ne manquent pas pour les représentants des associations invitées et les responsables d’écoles. Temps forts Comme le veut la tradition, la séance inaugurale de ce week-end studieux est en partie consacrée à l’histoire géologique du plateau de Gavot, qui a permis l’éclosion de la source d’Evian, et à la préservation des qualités de son eau aujourd’hui. Puis des exposés thématiques centrés sur la pratique de sages-femmes sont proposés. En partenariat avec le laboratoire Gallia, Hassan Moumin Bahdon, gynécologue-obstétricien à Trappes, a présenté un topo sur la mastite. L’auditoire a surtout réagi aux présentations de deux sages-femmes exerçant en maison de naissance, l’une en Suisse et l’autre en France. Ornella Lenoir et Amélie Battaglia ont détaillé les spécificités de leur pratique, permettant une comparaison. Six lauréats, deux prix Pour ce grand prix 2016, trente écoles ont participé et adressé des candidats ayant validé leur diplôme en amont. Au total, 23 mémoires étaient en lice pour le prix scientifique et 8 pour le prix spécial du jury, qui porte sur des thématiques ayant trait à l’alimentation, l’hydratation ou l’environnement. Les sages-femmes membres du jury ont ensuite sélectionné à partir des résumés les six lauréats présents à Evian. Présidé par la directrice de l’ESF de Tours, Claire Perrin, le jury rassemblait Marjan Nadjafizadeh, enseignante à l’école de Nancy, Patricia Farges, membre de l’Association nationale des sages-femmes territoriales, Françoise Damageux, sage-femme coordinatrice à l’hôpital de Poissy-Saint-Germain, la docteure...

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Dossier

Baisse du numerus clausus : les représentantes disent non !

Le CNOSF a préconisé une baisse du numerus clausus (NC) de 1005 à 900 à la rentrée 2017 et davantage ensuite. Une décision qui pourrait menacer certaines écoles de sages-femmes. Objectif pour l’Ordre : freiner la croissance de l’effectif total des sages-femmes, sans le diminuer pour autant (voir Profession Sage-Femme n° 229 – octobre 2016). Depuis, les représentantes de la profession ont réagit. L’immense majorité s’oppose fermement à l’avis de l’Ordre, pris sans concertation. Seul le conseil d’administration de l’Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL) a voté pour cette baisse, tout en soutenant la nécessité d’une femme/une sage-femme pour un meilleur accompagnement des patientes. Un vote serré, obtenu d’une voix, preuve que le sujet prête à débat. Pragmatisme à court terme ?  Dans son argumentaire, l’ANSFL a choisi l’exercice délicat de faire parler les chiffres. Il y aurait actuellement assez de sages-femmes pour assurer un suivi global à toutes les femmes, si les maisons de naissance étaient généralisées. Prenant exemple sur le Québec, où un équivalent temps plein de sage-femme permet le suivi de 40 femmes enceintes par an, l’ANSFL estime qu’avec 21 632 sages-femmes en activité en 2015 et près de 800 000 naissances, cela correspondrait à 37 accouchements par sage-femme et par an. Certes, ce calcul simple omet de prendre en compte les besoins de congés maternité ou parentaux, dans une profession à majorité féminine. Il oublie aussi le choix de travailler à temps partiel. Mais le calcul de l’ANSFL peut aussi sembler large, car les sages-femmes ne suivront jamais toutes les grossesses. Quant aux nouvelles compétences (suivi gynécologique, IVG médicamenteuses, vaccination et tabacologie), elles ne seraient pas à même de fournir suffisamment d’activité aux professionnelles. En admettant que les libérales réalisent toutes les IVG en ville (31 771), cela ferait près de 6 IVG par sage-femme libérale chaque année...

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Dossier

Le b.-a.-ba de la réforme

La première année, celle de la Paces, correspond à la première année de licence de science maïeutique. Le premier cycle universitaire dure donc trois ans. Cette période apporte les connaissances théoriques et cliniques qui préparent au master. Le second cycle universitaire (master 1/master 2) dure deux ans, permet un approfondissement des connaissances et assure la professionnalisation de l’étudiant. Le diplôme est organisé en semestres et en unités d’enseignement (UE). A côté d’un socle commun à toutes les écoles d’UE théoriques et cliniques, l’étudiant poursuit un parcours personnalisé, avec un projet qui correspond à son parcours professionnel soutenu par un stage et des UE librement choisies. Celles-ci peuvent s’intégrer à la formation théorique ou clinique ou dans le parcours recherche. Les écoles gardent une liberté dans le nombre d’ECTS (European Credit Transfert System) par UE. Et elles choisissent les UE libres, qui représentent 10 à 20 % du contenu des études. Les étudiants doivent obtenir 60 ECTS en première année. En deuxième et troisième année, ils cumulent 120 ECTS pour obtenir la licence (DFGSMa). A ce stade, ils ont effectué six semestres. Ce diplôme validé, les étudiants ne peuvent exercer. A l’issue de la quatrième et de la cinquième année, ils obtiennent les 120 ECTS requis dans le master de sciences maïeutiques (diplôme d’Etat)....

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Dossier

Les grandes dates des écoles de sages-femmes

1973 : Les étudiants sages-femmes ne partagent plus la première année d’études avec les infirmières. 1985 : Le cursus évolue de 3 à 4 ans, avec la rédaction d’un mémoire de fin d’études. 1995 : Une sage-femme dirige le Conseil national de l’Ordre. 2002 : Textes fondateurs de la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD). 2003 : Tous les étudiants passent par la Paces, avec cinq ans d’études. 2009 : Elargissement des compétences à la contraception. La filière Maïeutique devient l’une des quatre filières de la Paces. 2010 : Création de l’Ecole universitaire de maïeutique Marseille Méditerranée (EU3M), seule école totalement autonome et universitaire. 2011 : Les écoles entrent dans le processus LMD. 2012 : Création de la Conférence nationale des enseignants en maïeutique (Cnema). 2013 : Le diplôme de formation générale en sciences maïeutiques (DFGSMa) vaut licence. Il boucle le premier cycle. La réforme du deuxième cycle hisse le diplôme d’Etat au grade de master. 2015 : Les premières promotions de diplômés au grade master sortent des écoles. 2016 : Le statut d’enseignant-chercheur en maïeutique est inscrit dans la loi de Santé. Les décrets d’application ne sont pas encore sortis....

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Dossier

Les freins à l’intégration universitaire

« Il subsiste plusieurs freins à l’universitarisation totale des études. D’abord, les sages-femmes enseignantes n’ont pas de statut permettant de cumuler une activité clinique et l’enseignement à l’université. Aujourd’hui, pour accéder à ce statut, il faut avoir un doctorat dans une autre discipline, car la filière maïeutique ne dispose pas d’un troisième cycle. Ou encore, être qualifié au Conseil national des universités dans une discipline de thèse, avec un statut d’enseignant-chercheur qui limite l’activité à l’enseignement. Second frein : compte tenu de l’autonomie des universités, localement, les relations entre le président de l’université, le doyen de la faculté de médecine ou de santé et la directrice de l’école de sages-femmes ont un impact sur les modalités juridiques d’intégration des écoles. Sans compter que les finances manquent. La région se charge de nombreux frais (fonctionnement, investissement, innovation, formation) et préfère souvent laisser la masse salariale à la charge des universités, en proie à des problèmes budgétaires, ce qui pénalise les écoles de sages-femmes. Du point de vue des locaux, les universités n’ont pas de murs extensibles. Enfin, la formation n’est pas harmonisée. Libre aux directrices d’écoles de pousser plus ou moins l’intégration universitaire, qui pose aux plus réticentes des problèmes d’organisation. » *Association nationale des étudiants sages-femmes....

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Violence obstétricale : l’apport des sciences sociales La violence obstétricale est apparue récemment dans le débat public français, à propos de pratiques unanimement choquantes (point du mari, toucher vaginal sur patiente endormie). Mais la question de la maltraitance agite les sciences sociales depuis longtemps, tout comme, au niveau international, le milieu des défenseurs d’un accouchement plus respectueux. Dans un article très documenté, une équipe internationale fait le point. Dès 1985, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est inquiétée d’une médicalisation excessive de l’accouchement. Elle invitait le personnel de santé et l’administration à revoir ses protocoles et évaluer l’intérêt de ses pratiques. Depuis, l’épisiotomie et la césarienne – par exemple – ont continué de se multiplier, sans que le phénomène ait un quelconque effet positif sur les taux de mortalité et de morbidité périnatales et maternelles. Le taux d’épisiotomies atteint une moyenne de 70 % dans les maternités de Chypre, de la Pologne et du Portugal. En 2010, les taux les plus bas étaient rapportés au Danemark (4,9 %), en Suède (6,6 %) et en Islande (7,2 %). Côté césariennes, les pays scandinaves, Israël et les Pays-Bas présentaient en 2013 les plus bas taux (15-16,5 %), quand la Turquie, le Mexique, le Chili et le Brésil connaissaient des taux compris entre 45 % et 54 %. Des chiffres nettement plus élevés dans les maternités privées et pour les femmes riches. En 2015, des chercheurs ont montré que ces traitements subis par les femmes en maternité relèvent clairement de rapports de violence et de domination au sein de l’organisation biomédicale. En cause : la relation soignant/soigné, les cultures de service, l’institution et le système de santé dans sa globalité. Pour les sociologues, le phénomène résulte d’une inégalité de genre. Le concept est à l’origine du vocable « violence obstétricale », une des formes les plus invisibles...

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Chiffres

Violences conjugales : combien ça coûte ?

Trois milliards et six cent millions d’euros. Voilà ce qu’ont coûté, en 2012, en France, les violences entre partenaires intimes, qu’elles surviennent au sein d’un couple ou d’un ex-couple. Le montant est énorme. C’est la troisième fois qu’il est évalué et les chiffres ne cessent d’augmenter, selon l’étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Il est aussi très approximatif. Car les chercheurs veulent inclure l’ensemble des coûts, complexes à récolter. Cette fois, les spécialistes ont ajouté une estimation chiffrée des conséquences sur les enfants. Indispensable, cette ligne supplémentaire sur ce macabre bilan comptable n’en est pas moins largement sous-évaluée. L’équipe de Sciences Po Paris et de l’Observatoire national de la protection de l’enfance le reconnaît. Des coûts globaux Comment sont-ils parvenus à un pareil montant ? Les coûts directs, médicaux ou non, ont d’abord été retenus : consommation de soins, dépenses liées à l’accompagnement des victimes et des auteurs, dépenses générées par des activités de police, gendarmerie, justice, administration pénitentiaire, centres d’hébergement d’urgence, etc. S’y ajoutent des coûts indirects. Les spécialistes les définissent comme un manque à gagner, consécutif aux incapacités, aux maladies ou à la mortalité. Il s’agit de « pertes de rémunération et de temps pour les personnes concernées comme victimes, mais aussi comme auteurs (arrêts de travail, pertes de production provoquées par l’absentéisme des victimes ou les incarcérations des auteurs, pertes en capital humain liées à des décès prématurés, y compris ceux des enfants) », précisent les auteurs. Le prix de la vie et de la douleur est donc classé dans cette catégorie des « coûts indirects ». L’étalon de mesure est la « valeur de la vie statistique ». Cette dernière ne concerne pas le coût estimé, impossible et indécent à chiffrer, mais « l’effort financier que la collectivité est prête à consentir pour réduire un risque de décès ». La valeur de la vie...

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