En France, le débat sur une telle interdiction oppose une grande partie des chirurgiens et des médecins aux associations représentant les intersexes. Outre la définition de l’intersexuation, ces dernières contestent la « nécessité médicale » aujourd’hui invoquée pour des opérations pratiquées dans les premiers mois de la vie de l’enfant. Le débat a lieu au sein même du corps médical, divisé sur la question et sur certaines pratiques. Mais les prises de position publiques en faveur de l’arrêt des interventions sans consentement demeurent rares. Certains médecins interventionnistes estiment protéger les enfants dans une société qui demeure binaire, où les représentations du masculin et du féminin demeurent stéréotypées. Les parents, désemparés devant une variation du développement sexuel de leur enfant, feraient aussi pression pour des assignations chirurgicales précoces. Mi-septembre, ce débat a été inscrit in extremis dans la discussion parlementaire sur la loi de bioéthique, mais une évolution législative semble peu probable (p. 16 à 18).