Racontez-nous la genèse du projet… Chantal Mathis : A l’été 2013, Christophe Matrat, directeur de la Fondation Saint-Vincent-de-Paul, est entré en contact avec l’Association des paralysés de France (APF), afin de développer un accueil spécifique pour les mères handicapées. Nos équipes se sont tout de suite montrées motivées par ce projet ! Des travaux allaient bientôt être réalisés dans nos locaux, c’était donc l’occasion. Dès le mois de septembre, notre direction s’est rendue à l’Institut mutualiste Montsouris, à Paris, pour rencontrer notamment Béatrice Idiard-Chamois, la première sage-femme en France a avoir créé une structure dédiée aux femmes handicapées, et Edith Thoueille, directrice du service de guidance périnatale et parentale pour personnes en situation de handicap (SAPPH) de la Fondation hospitalière Sainte-Marie. Quand avez-vous commencé à vous y impliquer ? C.M. : Six mois plus tard, avec David Sogne, Brigitte Bacquez (responsable de la clinique Sainte-Anne) et des représentants d’APF Alsace, nous avons fait la même visite à Montsouris ainsi qu’à l’Institut de puériculture, avec une volonté d’être encore plus concrets : voir quels travaux allaient devoir être faits, envisager la charge de travail pour le personnel, l’organisation nécessaire… En une journée, il a fallu aborder toutes les questions qui allaient se poser à nous et par lesquelles Montsouris était déjà passé. Ils étaient très contents de nous accueillir, de nous répondre, de voir qu’une équipe en province s’investit dans un tel projet ! On a senti qu’ils avaient très envie d’essaimer leur savoir-faire, pour faciliter la vie de plus de mamans en situation de handicap. Par la suite et avant que les travaux ne commencent, l’équipe de Montsouris est venue chez nous à Sainte-Anne pour nous aider à réfléchir aux adaptations qui allaient être nécessaires dans nos locaux. Concrètement, quels travaux ont été réalisés ? David Sogne : Il s’agit d’abord de travaux…
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Zika, responsable des microcéphalies
TweetLe lien de causalité entre le virus Zika qui se répand depuis plusieurs mois en Amérique latine et dans les Caraïbes essentiellement et l’épidémie de microcéphalies chez des fœtus et nouveau- nés est confirmé. Récemment, des équipes avaient déjà trouvé la présence du virus dans le liquide amniotique des femmes infectées, ainsi que dans le placenta et le cerveau des fœtus. Des analyses in vitro avaient aussi montré que les cellules souches à l’origine des neurones pouvaient être directement infectées par le virus. Cette fois, grâce à une modélisation mathématique précise, une équipe de l’Institut Pasteur est parvenue à estimer le risque. Sans le virus, deux nouveau-nés sur 10 000 sont atteints de microcéphalie. Le risque de base s’élève donc à 0,02 %. En présence de Zika, il est multiplié par cinquante et grimpe à presque 1 % lorsque la mère est infectée au cours du premier trimestre de sa grossesse. Pour construire leur modèle, les chercheurs ont utilisé les données de l’épidémie survenue en Polynésie française en 2013 et 2014 : soit 8000 dossiers d’aide au diagnostic prénatal établis entre le 1er septembre 2013 et le 31 juillet 2015. Ces données épidémiologiques ont été couplées à des informations sérologiques confirmant ou non l’infection des mères. Sur les 8000 dossiers, huit cas de microcéphalie ont été détectés. Et sept fois, la future mère a été exposée au virus. L’équipe a alors imaginé et construit six modèles, correspondant à une infection survenant à différents moments de la grossesse. MALFORMATIONS FŒTALES Auparavant, une équipe américaine avait analysé l’infection chez des femmes enceintes brésiliennes. Pour leur étude prospective pendant la grossesse, les chercheurs ont recruté 88 patientes entre septembre 2015 et février 2016. Toutes avaient développé des symptômes au cours des cinq jours précédents. Pour une grande majorité d’entre elles (72, soit 82...



Maisons de naissance : premières inaugurations
TweetC’est avec beaucoup d’émotion que le Calm a été inauguré officiellement le 18 avril dernier dans le XIIe arrondissement de Paris. Plusieurs élus avaient fait le déplacement : Sandrine Mazetier, députée socialiste, Catherine Baratti-Elbaz, maire du XIIe arrondissement, Pénélope Komitès et Bernard Jomier, adjoints à la maire de Paris. Mais c’est la sénatrice centriste Muguette Dini, à l’origine de la proposition de loi ayant autorisé l’expérimentation, qui a coupé le ruban tricolore inaugural. Active depuis 2008, cette maison de naissance a servi de modèle préfigurateur à la loi. La présidente, Mariane Niosi, a souligné que le projet avait été porté par des générations de parents. Quant à Anne Morandeau, une sage-femme présente de longue date au Calm, elle s’est réjouie d’être passée de réunions confidentielles entre collègues pour monter le projet à ce jour d’officialisation. A Nancy, en Lorraine, la maison de naissance « Un nid pour naître » a été inaugurée le 30 avril dernier et une première naissance a eu lieu le 5 mai. Dernière en date à être inaugurée : la maison de naissance de Bourgoin-Jallieu, en Isère. Elle a ouvert ses portes le 1er juin. Baptisée « PHAM » (Premières heures au monde) elle a en partie été équipée grâce à un financement participatif sur Internet : une centaine de personne a donné plus de 5000 euros. Nour Richard-Guerroudj – juin 2016


Allaitement sans frontière
TweetDurand l’année 2015, près de 750 000 réfugiés du Moyen-Orient, du Maghreb, d’Asie centrale ou d’Afrique sub-saharienne sont entrés en Grèce de façon irrégulière à partir de la Turquie, dont les côtes sont toutes proches, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies et les autorités locales. Ces dernières ont ouverts plu- sieurs structures pour accueillir les migrants. C’est armée de sa bonne volonté que Maria Fertaki, consultante en lactation IBCLC et membre du conseil d’administration de la Leche League de Grèce (LLLG), se rend pour la première fois dans un des camps de réfugiés d’Athènes en novembre 2015, avec deux autres membres de l’association. Elle venait de rencontrer une maman participant aux réunions de la LLLG qui fabriquait des écharpes de portage et les distribuait dans le gymnase de Galatsi, transformé en camp d’accueil, au centre de la capitale. Mais accompagner des femmes réfugiées n’a rien à voir avec le soutien à l’allaitement auprès de citadines grecques. PREMIÈRES RENCONTRES « Les familles étaient rassemblées dans le gymnase de Galatsi où des toiles avaient été tendues pour créer des espaces personnels, raconte Maria Fertaki. Les enfants et nouveau- nés y étaient nombreux. Il n’était pas rare que les familles aient entre deux et cinq enfants en bas âges. La plupart ne restaient dans le camp qu’un jour ou deux, avant de rejoindre rapide- ment la frontière nord de la Grèce et poursuivre leur périple. » Malgré la barrière de la langue, les volontaires parviennent à échanger par gestes avec les mères, l’écharpe de portage offerte les amenant à évoquer l’allaitement. Dès ce premier jour, Maria Fertaki rencontre des bénévoles de l’organisation Amurtel, qui vient en aide aux femmes enceintes et aux bébés. Ils lui proposent de poursuivre la visite accompagnée d’une interprète parlant farsi, la langue des réfugiés afghans...