Accueillir l’autre : l’expérience transculturelle bordelaise

A Bordeaux, en lien avec la maternité de l’hôpital Pellegrin et le réseau périnatal d’Aquitaine, l’association transculturelle Mana a mis en place un cadre accueillant pour les femmes enceintes et jeunes mères migrantes.

D.R.

« Nous souhaitions être présents de A à Z en périnatalité ! De la préparation à la naissance à l’accueil du nouveau-né, pour contribuer à rompre l’extrême solitude des femmes migrantes qui n’ont souvent ni réseau familial ni amical. » Ainsi témoigne Estelle Gioan, psychologue clinicienne à la consultation d’ethno-psychiatrie du CHU de Bordeaux et membre de l’association Mana, spécialisée dans la clinique transculturelle. DU PRE AU POST NATAL C’est pourquoi, à partir et à côté de leurs consultations hospitalières, instaurées dans les années 2000 en maternité, les thérapeutes de l’association ont développé plusieurs actions à destination des femmes migrantes. Pluridisciplinaire, leur travail repose notamment sur la qualité de l’interprétariat, pour ne pas passer à côté de la parole de femmes que l’exil fragilise et qui se retrouvent perdues dans notre système. Les femmes migrantes enceintes peuvent bénéficier de cours de préparation à la naissance, de causeries autour de la parentalité, d’ateliers sur l’accueil du nouveau-né après l’accouchement et, si nécessaire, de consultations individualisées avec une prise en charge ethno-psychiatrique au CHU de Bordeaux. Elles sont orientées vers cette offre de soin via le personnel de la maternité quand le besoin d’une approche différente se fait sentir. Seul bémol : faute d’alternative, l’éclatement de cette offre sur plusieurs sites peut constituer un frein pour certaines femmes. LA FORCE DU GROUPE « Il s’agit de proposer un contexte qui permette aux femmes d’utiliser leurs propres compétences culturelles, en relation avec les pratiques du pays d’accueil et dans un échange avec d’autres pratiques », explique Claire Mestre, psychiatre, psychothérapeute et anthropologue, clinicienne au CHU et membre de Mana. Pour l’association, cela signifie travailler en groupe. A côté des psychologues et psychiatres, des anthropologues sont toujours présents, de même que des interprètes. Les premiers permettent de contextualiser la parole et les interventions des femmes accueillies et de prendre en compte…

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