
Depuis l’arrivée de Louise Brown, née en 1978 de la première fécondation in vitro, cinq millions d’enfants sont venus au monde de la sorte. « Soit 0,1 % d’enfants par an, calcule Jan Goossens, qui dirige l’initiative The Walking Egg. Au niveau de la population, c’est une quantité négligeable. Au niveau de la femme ou du couple, cela fait une immense différence. » Alors que la planète étouffe sous le nombre d’humains, que certains militent pour le contrôle des naissances dans les pays pauvres, d’autres, comme Jan Goossens, veulent aider les femmes africaines infertiles à enfanter. « La croissance de la population mondiale n’est pas déterminée par le taux de fécondité, mais par l’espérance de vie », rappelait-il lors d’une journée humanitaire organisée en mars, à Paris, par l’ONG Gynécologie sans frontières. D’ailleurs, la fécondité mondiale a chuté de 5 enfants par femme en 1953 à 2,5 aujourd’hui. L’INFERTILITÉ, UN DRAME AFRICAIN Dans les pays du Sud, les conséquences de l’infertilité n’ont en revanche pas reculé : stigmatisation, violence, polygamie imposée, dépression, suicide, infections sexuellement transmissibles, répudiation, divorce, accusation de sorcellerie… Elles sont dramatiques, spécialement pour les femmes, à qui la société fait porter la responsabilité de la stérilité de leur mari. Or, d’après les estimations connues, les pays pauvres connaissent davantage de troubles de la fertilité. Pour Jan Goossens, « au niveau mondial, 8 % à 12 % des couples ont des problèmes d’infertilité. » Les troubles de la fécondité affecteraient 186 millions de personnes dans le monde. Selon une étude menée en 2012 (1), qui annonce des chiffres beaucoup plus bas, 1,9 % de la totalité des femmes en âge de procréer n’y parvient jamais. On parle d’infertilité primaire. Celles qui ont déjà eu un enfant, mais n’en auront jamais de second, sont nettement plus répandues. Elles sont…