Exercer à plusieurs

Le cabinet groupé, illustration de l’indépendance et de la collaboration ? Seuls 22 % des sages- femmes libérales ont fait ce choix, qui permet d’éviter l’isolement. Une option qui ne va pas sans certains ajustements nécessaires à son bon fonctionnement.

C’est un peu comme un couple. Il faut réussir à communiquer », commente Marie Leroy. Depuis deux ans, elle a ouvert un cabinet avec sa consœur et amie Marie-Audrey Cuegniet, à Bourg-Achard, un village de l’Eure, en Normandie. Lasses de leurs sept années passées en maternité hospitalière, les sages-femmes ont eu envie d’explorer une autre pratique. « Nous n’étions satisfaites ni l’une ni l’autre de la prise en charge proposée à l’hôpital, poursuit Marie Leroy. Nous y trouvions l’activité trop sectorisée, ne voyant les patientes qu’à l’accouchement. Nous avons donc fait le choix d’une installation en libéral pour pouvoir suivre des patientes tout au long de leur grossesse. » Une sorte d’accompagnement semi- global, chéri par nombre de libérales. Aujourd’hui, chacune des deux membres de ce duo conserve un mi-temps à la maternité. Et dans leur cabinet partagé, elles chouchoutent leurs patientes à tour de rôle, en totale indépendance. Le cabinet groupé rassure nombre de sages-femmes. Car, revers de la médaille, l’indépendance ne va pas sans une certaine solitude professionnelle. Alors que 67 % des sages- femmes libérales exercent en solo, 22 % ont fait le choix de s’associer. Cela leur permet de conserver un ersatz de travail d’équipe et de mutualiser les moyens, les coûts de l’installation étant divisés par le nombre d’associés. Les risques de l’installation aussi. ESPRIT DE GROUPE Diplômés en 2012, Nathan Bitoun et Anh-Chi Ton se sont installés ensemble un an plus tard dans le VIe arrondissement de Paris, à proximité de l’une des plus grosses maternités de la capitale. « Comme beaucoup de jeunes sages- femmes aujourd’hui, nous avions des contrats hospitaliers non renouvelables. Pour ma part, j’ai enchaîné une alternance de CDD et de chômage. » S’il avait obtenu un poste stable dans une maternité, Nathan Bitoun n’aurait peut-être pas franchi le pas….

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