
C’est bien connu : la France n’est pas la championne de l’allaitement maternel en Europe, loin s’en faut ! Un constat de nouveau repris par l’étude d’Annick Vilain de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui compare la situation française à celles de nos voisins scandinaves, érigés en modèles. Complémentaire des études Epifane ou portant sur la cohorte Elfe, l’analyse provient cette fois de l’exploitation des certificats de santé, remplis les premiers jours après la naissance et aux neuvième et vingt-quatrième mois de l’enfant, recueillis par les services départementaux de PMI. Il en ressort que les taux d’allaitement maternel à la naissance sont stables depuis dix ans. UN TAUX D’INITIATION STABLE Vers la fin des années 1990, le taux d’enfants allaités par leur mère à la naissance était inférieur à 55 %. Dix ans plus tard, il dépassait 65 %. En 2013, ce taux reste stable, avec 65 % des nouveau-nés recevant du lait maternel à la naissance en France métropolitaine et 85 % dans les régions et départements d’outre-mer (hors Mayotte). L’étude met en relief des disparités géographiques. Dans les départements du nord et du centre de la France, ce taux est inférieur à 50 % tandis qu’il avoisine 85 % en Ile de-France et dans l’Est. Outre-mer, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane battent des records avec un taux de bébés au sein dans le post-partum immédiat supérieur à 90 %. L’île de La Réunion, elle, a un taux de 78 %. Par la suite, 10 % des femmes passent à l’allaitement artificiel dès la sortie de la maternité. A cinq semaines en post-partum, la moitié seulement des nourrissons sont nourris au sein ou de façon mixte. Ils ne sont plus que 40 % onze semaines après l’accouchement, 30 %…