Les écoles de sages-femmes, à l’heure du LMD

Les écoles de sages-femmes ont passé une étape-clé en 2011, avec la réforme Licence-Master-Doctorat. Avec une grande liberté pédagogique, la formation s'est adaptée à ce cadre. Jusqu'où ?

Les étudiants fraichement diplômés de l'école de sages-femmes de Brest, en juin 2016.

La réforme LMD (Licence-Master-Doctorat), instaurée en 2011, est l’une des voies d’intégration des écoles de sages-femmes à l’université. Au programme ? Instituer les European Credit Transfert System (ECTS – voir encadré), avancer par semestre, proposer un catalogue d’unités d’enseignement librement choisies (UELC), diminuer le temps de stage, chercher la mutualisation de certaines unités d’enseignement (UE) avec la faculté de médecine. Cette réforme était souhaitée par les organisations et associations professionnelles, aspirant à une universitarisation plus poussée de la formation initiale. « Je l’attendais depuis trente ans. Elle nous tire vers le haut », s’enthousiasme Christiane Roux, directrice de l’école de sages-femmes de la faculté libre de médecine et de maïeutique de Lille. « Enfin, nous accédons à un processus d’évaluation des sages-femmes par le Haut Conseil de la recherche et de l’enseignement supérieur », renchérit Isabelle Derrendinger, directrice de l’école de sages-femmes de Nantes depuis cinq ans. « Aujourd’hui, les étudiants bénéficient du système universitaire reconnu au niveau européen, avec les unités et les crédits d’enseignement qui permettent des passerelles », détaille Marie-Christine Leymarie, directrice de l’école de sages-femmes de Clermont-Ferrand. Tout a commencé avec Grenoble, école pionnière qui a rendu la première année de médecine obligatoire, dès 1992, bien avant la généralisation de la première année commune aux études de santé (Paces), en 2003 (voir encadré). Avec la réforme LMD, l’intégration universitaire s’est accélérée, sans avancer au diapason dans les 35 écoles de sages-femmes, loin de là. Et pour cause, elles jouissent d’une grande autonomie, tout comme les universités auxquelles elles sont rattachées sous des formes variées. « Il n’existe pas d’enquête nationale sur la mise en place du schéma LMD. », avance Christine Morin, présidente de la Conférence nationale des enseignants en maïeutique (Cnema). Alors, Profession Sage-femme a contacté directrices d’écoles, enseignants et étudiants pour faire le point sur les avancées et les couacs de cette…

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