Les freins à l’intégration universitaire

Eléonore Bleuzen, présidente de l’Anesf

« Il subsiste plusieurs freins à l’universitarisation totale des études. D’abord, les sages-femmes enseignantes n’ont pas de statut permettant de cumuler une activité clinique et l’enseignement à l’université. Aujourd’hui, pour accéder à ce statut, il faut avoir un doctorat dans une autre discipline, car la filière maïeutique ne dispose pas d’un troisième cycle. Ou encore, être qualifié au Conseil national des universités dans une discipline de thèse, avec un statut d’enseignant-chercheur qui limite l’activité à l’enseignement. Second frein : compte tenu de l’autonomie des universités, localement, les relations entre le président de l’université, le doyen de la faculté de médecine ou de santé et la directrice de l’école de sages-femmes ont un impact sur les modalités juridiques d’intégration des écoles. Sans compter que les finances manquent. La région se charge de nombreux frais (fonctionnement, investissement, innovation, formation) et préfère souvent laisser la masse salariale à la charge des universités, en proie à des problèmes budgétaires, ce qui pénalise les écoles de sages-femmes. Du point de vue des locaux, les universités n’ont pas de murs extensibles. Enfin, la formation n’est pas harmonisée. Libre aux directrices d’écoles de pousser plus ou moins l’intégration universitaire, qui pose aux plus réticentes des problèmes d’organisation. » *Association nationale des étudiants sages-femmes….

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