Les taux de mort-nés, après 28 semaines d’âge gestationnel et de mortalité néo- natale pour les enfants nés après 24 semaines d’âge gestationnel ont baissé partout en Europe entre 2004 et 2010. C’est ce qu’avait indiqué en mai 2013 le projet Euro-Peristat, coordonné par l’Inserm. Mais une analyse plus fine des données vient apporter des nuances au tableau. Et quelques surprises : alors que les chercheurs attendaient une baisse plus importante dans les pays où la mortalité périnatale était plus élevée en 2004, la baisse a eu lieu partout, y compris dans les pays où la mortalité périnatale était déjà faible. Preuve que même lorsque la situation est presque maîtrisée, on peut encore l’améliorer. Il n’y aurait donc pas de nombre incompressible de décès. Des pays comme la Finlande et la Suède, où la mortalité périnatale était très basse en 2004, ont continué de faire chuter leur taux. DISPARITÉS EUROPÉENNES Mais même en 2010, en Europe, d’importantes disparités demeuraient. Le taux de mortinatalité variait de 1,5 ‰ en République tchèque jusqu’à 4,1 ‰ en Lettonie et 4,3 ‰ en France. En 2004, le taux variait de 2 ‰ en Finlande, jusqu’à 4,9 ‰ en Lettonie ou en France. Aux Pays-Bas, la mortinatalité est passée de 4,3 ‰ à 2,9 ‰ entre 2004 et 2010, quand le Danemark a vu son taux chuter de 3,7 ‰ à 2,3 ‰. Ce sont les deux plus fortes baisses. Seul le Luxembourg a enregistré une hausse, passant de 2,8 ‰ en 2004 à 2,9 ‰ en 2010. La même année, le taux de mortalité néonatale pour les bébés âgés de plus de 24 semaines à la naissance allait de 1,1 ‰ de naissances vivantes en Slovénie jusqu’à 4 ‰ à Malte. Six ans plus tôt, ce taux variait de 1,9 ‰ en République tchèque,…
Sur le même thème

Quels liens entre la ville et l’hôpital ?
TweetLe temps est révolu où les sages-femmes hospitalières ne connaissaient rien de l’activité libérale. Traditionnellement, les sages-femmes installées en ville assuraient des activités complémentaires de l’hôpital, mais les modes d’exercice se tournaient le dos. Avec davantage de liens entre la ville et l’hôpital, bien que le virage ambulatoire souhaité par les autorités de tutelle n’ait pas été totalement mis en œuvre, les professionnelles semblent mieux reconnaître leurs compétences respectives ou partagées. Cette porosité, associée aux effectifs grandissants des libérales, rend ces dernières plus dépendantes de l’hôpital et de son organisation. COLLABORATIONS PLUS NOMBREUSES Selon Alain Vilbrod et Florence Douguet, du Laboratoire d’études et de recherche en sociologie (Labers) en Bretagne, un quart des sages-femmes libérales ont une activité mixte et exercent au sein d’un établissement de santé. Les taux sont plus importants chez les plus jeunes. Ainsi, 22,6 % des professionnelles installées entre 2005 et 2009 ont une activité mixte, contre 17,4 % des installées entre 2000 et 2004 et 10,2 % des installées entre 1995 et 1999. « Pour les plus jeunes, cette activité mixte est contrainte. D’une part, conserver ou gagner une activité en maternité est perçu comme utile en vue d’intégrer une activité salariée par la suite, estime Alain Vilbrod. Mais il s’agit aussi de conserver un revenu supplémentaire lorsque la concurrence est forte en libéral. » A ces chiffres, il faut ajouter les 7,9 % de sages-femmes qui ont accès au plateau technique d’une maternité, un taux en augmentation récente. « Seuls 5,8 % des sages-femmes réalisent réellement des accouchements en plateau technique régulièrement, nuance Alain Vilbrod. Le fait d’avoir cet accès est fortement corrélé à l’ancienneté du diplôme et de l’installation en libéral. Les plus âgées et les plus jeunes sont moins concernées. » Et selon les sociologues du Labers, les liens entre l’hôpital et les...




Lancement de centres d’excellence Nexplanon®
Tweet Le laboratoire MSD France, qui commercialise le seul implant contraceptif disponible, le Nexplanon®, a ouvert deux centres d’excellence à Saint-Cloud et à Marseille. Huit autres centres sont prévus à Lille, Strasbourg, Lyon, Nantes, Bordeaux, Toulouse et encore à Paris et Marseille. Cette initiative est née d’une analyse conjointe de l’entreprise pharmaceutique et du Groupe d’experts de réflexion autour de l’implant contraceptif (Gerico), qui rassemble une dizaine de médecins. Il fallait aller plus loin après l’amélioration du contraceptif, qui s’est vu doté d’un inserteur et qui est désormais composé de baryum le rendant radio ou écho-visible depuis 2011. Alors que jusqu’ici les formations à l’insertion, la localisation et au retrait de l’implant se déroulaient au sein de services hospitaliers sur des bras en plastique, les centres d’excellence visent à former les professionnels sur des patientes volontaires. Les centres seront situés dans un service de petite chirurgie, avec un échographe à disposition. Un des 140 référents formés par le Gerico encadrera les apprenants au cours de diverses séances de formation continue. « La demande de ce type de formation est importante car les professionnels concernés ne sont pas rompus à intervenir sur le bras, expliquait Alain Levy, gynécologue-obstétricien à la clinique de la Muette à Paris lors de la conférence de presse de présentation du projet. Ils nous ont rapporté des problèmes de maîtrise de la palpation, de la localisation échographique de l’implant ou de son retrait. L’apprentissage sur un bras artificiel a ses limites et de nombreux professionnels ont ensuite des difficultés à passer à une pratique in vivo. » Ce projet de centres, validé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, souhaite ainsi pouvoir apporter une expertise de haut niveau, favoriser les compagnonnages et les échanges d’expérience pour encourager la prescription de cette méthode […]




Recherche 225
Tweet Le partogramme est-il encore utile ? Pour prévenir les complications de l’accouchement, des scientifiques ont depuis longtemps chercher à les prédire en fonction du déroulement du travail. De nouvelles techniques statistiques, basées sur des modèles multifactoriels, peuvent augmenter la précision des courbes en incorporant plusieurs facteurs directement reliés à la progression du travail. Les calculs s’adaptent aux conditions en cours pour chaque femme. Pour y voir plus clair, des chercheurs canadiens et américains ont comparé deux méthodes qui permettent d’examiner la relation entre le déroulement du travail et l’apparition de complications. Ils ont inclus dans leur étude 4703 femmes enceintes d’un singleton en présentation céphalique, ayant accouché dans deux hôpitaux universitaires de référence en 2012 et 2013. Un groupe de femmes ayant eu des complications en lien avec la progression du travail a compté 272 césariennes pour arrêt de progression du travail, 558 césariennes dues à un monitoring cardiaque fœtal alarmant, 178 hémorragies du postpartum, 237 détresses fœtales. Restaient donc 3004 femmes dans le groupe des accouchements spontanés par voie basse sans complication. Résultats : la durée d’un arrêt de dilatation à 6 centimètres n’est d’aucun intérêt pour prédire une quelconque complication. Les modèles multifactoriels se sont révélés beaucoup plus performants, surtout pour une césarienne et, dans une moindre mesure, une hémorragie du postpartum ou une détresse fœtale. Ces modèles permettent une analyse plus fine pour évaluer dans un continuum la dilatation du col et la descente du bébé. En outre, ils peuvent être utilisés à partir de3 centimètres de dilatation, contrairement aux techniques actuelles qui reposent sur un système binaire « succès/échec » applicable seulement en phase tardive du travail. Alors que les césariennes ne cessent d’augmenter, que nombre d’entre elles s’avèrent évitables, est-il temps de revoir les modèles de suivi du travail ? Hamilton et coll. «...