La macrosomie en questions
PEUT-ON DÉFINIR LA MACROSOMIE ? Il n’existe aucune défi nition consensuelle de la macrosomie et la circonscrire demeure problématique. Dans la littérature, plusieurs termes l’évoquent : large pour l’âge gestationnel, poids excessif pour le terme de naissance. La macrosomie n’est redoutée que par rapport aux risques de complications obstétricales, maternelles et foetales qui y sont liées. Sur le plan obstétrical, elle est associée à davantage de travail prolongé, de césariennes, d’extractions instrumentales et – risque le plus redouté – de dystocies des épaules. Côté maternel, elle induit davantage de risques de lésions périnéales, d’hémorragies du post-partum, d’endométrites et, à plus long terme, d’incontinences urinaires et anales. Sur le plan néonatal, elle est à associée à un risque plus grand d’asphyxie et de mort périnatale, de détresse respiratoire, d’acidose et d’hypoglycémie, de fractures osseuses ou de paralysie du plexus brachial. Mais à partir de quel poids estimé et réel ces risques sont-ils majorés ? Certaines défi nitions retiennent un poids de naissance attendu, tenant compte des caractéristiques individuelles de la mère et de l’âge gestationel. Au-delà d’un seuil (90e, 95e ou 97e percentile), la situation est jugée pathologique. Cette méthode n’est cependant pas effi cace pour prédire le poids réel à la naissance, car les risques à l’accouchement sont liées au poids absolu de l’enfant et non à son percentile. Deux études rétrospectives de cohorte ont été publiées, en 2008 dans Plos One et en 2014 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology. Les experts pédiatres et obstétriciens de l’école de médecine de l’Université de Shanghaï en Chine et de l’Université de McGill au Canada ont montré que les risques néonataux augmentent à partir d’un poids de naissance de 4000 g, et en particulier à partir de 4500 g. « Comme toute étude rétrospective, elles sont forcément à interpréter avec précaution, […]