Relactation, lactation induite : quel accompagnement ?
L’autrice déclare n’avoir aucun lien avec des entreprises ou établissements produisant ou exploitant des produits de santé. Elle ne déclare aucun conflit d’intérêts susceptible d’influencer son propos sur le thème de l’allaitement. La retranscription de l’intervention orale a été réalisée par la rédaction. La lactation induite est le fait de stimuler la production de lait chez une femme qui n’a jamais connu d’allaitement. La relactation consiste à stimuler ou à augmenter la production lactée chez une femme dont la production s’est tarie. La relactation ou l’initiation de la lactation peuvent être proposées en cas de mauvais accompagnement de l’allaitement au démarrage en post-partum, en cas d’hospitalisation de la mère ou de l’enfant, en situation d’urgence, en cas d’adoption, chez les femmes trans, au sein d’un couple homoparental ou pour un enfant issu d’une GPA. Ces pratiques ne sont pas nouvelles. Les contrats de mise en nourrice suite à un décès maternel sont retrouvés dans l’Égypte antique et le Talmud évoque même un père veuf allaitant. Mais ces pratiques sont peu connues, à la fois du grand public et des professionnels de santé. I. RAPPELS PHYSIOLOGIQUES [1, 2, 3] Pendant la grossesse, un climat hormonal particulier s’installe. Quatre hormones sont impliquées durant la phase de lactogénèse I, favorisant la croissance des glandes mammaires et la production de colostrum : les œstrogènes, la progestérone, l’hormone lactogène placentaire et la prolactine. Elles sont retrouvées à un niveau très élevé, alors que les œstrogènes et la progestérone ont une action bloquante sur l’effet de la prolactine. À l’accouchement, après la délivrance, les taux d’œstrogènes et de progestérone chutent et l’hormone lactogène placentaire disparaît, dans un climat où la prolactine reste très élevée dans le sang. Cette phase est dite de lactogénèse II, permettant la synthèse du lait mature. Elle est automatique et ne dépend pas de facteurs […]