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Étudiant·e·s sages-femmes et déjà engagé·e·s

« Le métier a un côté féministe : on soutient la santé et le droit des femmes. Naturellement, la filière attire des profils qui sont, à la base, engagés. Il n’y a pas de sage-femme qui ne le soit pas d’une certaine façon ou d’une autre », raconte Chloë Grunenwald, présidente de l’Association nationale des étudiant·e·s sages-femmes (ANESF).  À 22 ans, elle a pris une année de césure pour honorer son mandat. Ses causes, c’est la reconnaissance des sages-femmes et la lutte contre la précarité des étudiant.e.s. Dernier chantier : la réforme de la formation « qui va bientôt sortir ! Cela aura pris deux ans ! », s’exclame-t-elle. Et de conclure :« Aucune d’entre nous ne s’engage pour elle-même. On a des études suffisamment prenantes. Pour nous, c’est coûteux, c’est du sommeil en moins. On le fait pour la profession. » Elle est animée par une véritable vocation à défendre les étudiant.e.s sages-femmes (ESF).  Une vocation parmi tant d’autres. L’engagement associatif, bénévole et militant des ESF est pluriel. Il dépasse largement les revendications corporatistes. C’est un engagement civique et solidaire, caractérisé par la convergence des luttes et l’intersectionnalité, les enjeux environnementaux et climatiques, le souci de la santé publique, de l’autre, tout simplement. “ Aucune d’entre nous ne s’engage pour elle-même. […] On le fait pour la profession ”  Aider les personnes à la rue C’est ce à quoi se consacre Sterenn Lesaux, en troisième année de maïeutique. On la retrouve une soirée par semaine, devant les finances publiques de Rennes, ou à Saint-Melaine, les deux points fixes de la Croix-Rouge de la capitale bretonne.  Elle y distribue des boissons chaudes, des couvertures : « Comme l’hiver approche, on a fait une récolte à Décathlon pour récupérer des gants, des bonnets, des duvets. Beaucoup de -chaussettes aussi. » On entre dans la période critique que Sterenn redoute. L’année dernière, il y a eu plusieurs décès. ...

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Pregmouv fait bouger les futures mamans à Clermont-Ferrand

Une étude pionnière sur la sédentarité des femmes enceintes Lancée en septembre 2024 par le CHU de Clermont-Ferrand, l’étude Pregmouv explore un enjeu souvent sous-estimé : la sédentarité pendant la grossesse. Alors que les bénéfices de l’activité physique sont aujourd’hui bien établis — réduction des douleurs, amélioration du sommeil, diminution du stress et meilleure récupération post-partum —, peu de femmes parviennent encore à bouger régulièrement. « L’activité physique pendant la grossesse est une recommandation essentielle, sans risque identifié, notamment de prématurité », rappellent les responsables du projet. Mais entre fatigue, appréhensions et idées reçues, les futures mères hésitent souvent à se lancer. « On se sent souvent avec des petites appréhensions : est-ce que ça, je peux faire ? Parfois même, quand on leur propose des exercices, elles nous regardent avec de grands yeux ébahis », raconte un enseignant en activité physique adaptée interviewé sur radio IciPaysd’Auvergne. L’objectif de Pregmouv est justement de montrer que tout mouvement peut être adapté — et bénéfique. Être en forme, ça change tout En un an, 264 femmes ont été incluses dans l’étude et 167 bébés sont nés. Les participantes témoignent d’une expérience transformatrice. « J’ai beaucoup mieux vécu les six derniers mois de ma grossesse que les trois premiers, où j’étais au travail, assise sur ma chaise sans pouvoir bouger. Là, je n’ai pas eu de maux de dos… on est presque gênée de se dire : c’est bizarre, mais tout va bien ! », confie l’une d’elles, sourire aux lèvres. Une autre ajoute : « Pour mon premier, j’avais des douleurs sciatiques quasiment dès le début. Et là, depuis le départ, je n’ai rien du tout ! Je touche du bois, mais je crois que le moral joue beaucoup. Le fait de se bouger, de se motiver à faire ses séances, ça change tout. Après les cours, j’ai envie de faire plein de choses, je me...

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Congélation ovocytaire : entre autonomie reproductive et nouvelles normes sociales

La révision de la loi de bioéthique avait pour but de mettre fin au « tourisme procréatif » vers l’étranger, où l’autoconservation coûte entre 2 000 et 3 000 euros. Mais l’accès reste limité : en 2024, plus de 15 500 demandes pour 5 127 prises en charge et des délais dépassant treize mois, avec parfois un refus des femmes de 35 ans et plus, pourtant les premières concernées. Il faut dire que l’âge auquel les femmes ont leur premier enfant ne cesse d’être repoussé : en 2024, il atteignait en moyenne 29 ans, soit cinq ans de plus qu’en 1974. L’anthropologue médicale Yolinliztli Pérez-Hernández note que beaucoup ne projettent pas réellement d’utiliser leurs ovocytes : « Toutes ne veulent pas d’enfant, et la plupart espèrent une maternité dite plus naturelle, sans aide médicale. » Le profil typique est celui d’une femme de 34-35 ans, hétérosexuelle, blanche, de classe moyenne ou supérieure, cadre, qui congèle « au cas où », souvent en l’absence de partenaire. Pour Y. Pérez-­Hernández, « on assiste à une médicalisation de l’incertitude et de l’indécision ». Entre empowerment, capitalisme reproductif et pression démographique Pour la démographe Élise de la Rochebrochard, la procédure est moins émancipatrice qu’il n’y paraît : « C’est certes un choix pour les femmes, mais cela les assigne plus que jamais à la maternité car elles n’ont désormais plus d’excuses pour ne pas avoir d’enfants. » Aux États-Unis, de grandes entreprises financent des traitements de fertilité, voire la congélation ovocytaire, incitant à différer la maternité pour des raisons de carrière. Selon Y. Pérez-Hernández, « la congélation s’y inscrit dans une logique néolibérale de la mère travailleuse, où le management de la fertilité est un projet sur lequel investir son temps et son argent ». En France, malgré l’encadrement strict de l’Agence de la biomédecine, le vocabulaire de « capital fertilité » et de « stock d’ovocytes » traduit une vision du corps comme ressource à optimiser, dans un contexte...

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Sept femmes sur dix connaîtront le veuvage après 60 ans, période qui durera en moyenne 13 ans

Les simulations réalisées à partir des tables de mortalité montrent que 70 % des femmes en couple à 60 ans connaîtront le décès de leur conjoint. En 2019, la durée moyenne de veuvage atteint 13 ans, soit 46 % du temps restant à vivre après 60 ans. Cette part était de 59 % en 1962 et pourrait descendre à 11 ans de veuvage en moyenne d’ici 2070, grâce à la réduction attendue de l’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes. Disparités selon le niveau de vie Les inégalités sociales sont marquées : les femmes des couples les plus modestes passent en moyenne 14,1 ans en veuvage, contre 11,4 ans pour les plus aisées. Pour les ménages les plus pauvres, le veuvage représente 57 % des années restant à vivre après 60 ans, contre 38 % pour les plus favorisés. En parallèle, 38,7 milliards d’euros de pensions de réversion ont été versés en 2024 (1,3 % du PIB), alors que les personnes pacsées ou en union libre n’y ont pas accès. À l’échelle européenne, la durée moyenne de veuvage varie de 10,9 ans en Islande à 14 ans en Lituanie. La France se situe dans la moyenne, avec 12,7 ans, proche de l’Espagne, les pays nordiques affichant les durées les plus courtes et la Russie ainsi que les pays baltes les plus longues. Source : Ined, 8 décembre 2025...

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Une étude confirme l’efficacité du Vaccin anti-HPV contre le cancer du col de l’utérus

Une méta-analyse française indépendante menée par Cochrane et publiée le 24 novembre a compilé plus de 200 études pour confirmer l’efficacité du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) comme stratégie majeure contre le cancer du col de l’utérus. La vaccination réduit le risque de 80 % chez les personnes vaccinées avant ou à l’âge de 16 ans. L’efficacité est maximale lorsque le vaccin est administré tôt, avant le début de la vie sexuelle. Enfin, l’étude se veut rassurante quant aux effets indésirables, assurant que « la vaccination contre le HPV n’a pas été associée à un risque accru de syndrome de tachycardie orthostatique posturale, de syndrome de fatigue chronique/encéphalomyélite myalgique, de paralysie, de syndrome douloureux régional complexe, d’insuffisance ovarienne prématurée, d’infertilité ou de modification de l’activité sexuelle ». Quant au risque de syndrome de Guillan-Barré, qui serait accru par cette vaccination, cela fait débat mais l’organisme Cochrane se veut rassurant au vu des données actuelles....

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Valproate : l’ANSM confirme un risque en cas d’exposition paternelle et renforce les conditions d’utilisation

Depuis janvier 2025, la prescription initiale de valproate chez les adolescents et hommes en âge de procréer est réservée aux neurologues, psychiatres et pédiatres. Une attestation annuelle d’information patient-prescripteur est obligatoire pour la dispensation. Les patients doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement et jusqu’à trois mois après l’arrêt, et le don de sperme est interdit durant la même période ; une autoconservation est possible avant l’initiation. Sont concernés : Valproate de sodium (Dépakine, Micropakine…), indiqué dans l’épilepsie ; Divalproate de sodium (Dépakote, Divalcote…) et valpromide (Dépamide), indiqués dans les épisodes maniaques du trouble bipolaire. Les professionnels de santé sont invités à évaluer les alternatives avant toute initiation, à informer clairement les patients et à ne pas interrompre brutalement un traitement sans avis spécialisé. En savoir plus : ansm.sante.fr...

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Pollution de l’air et leucémie de l’enfant : un lien possible

Pour mener cette étude, les chercheurs ont comparé les données de 581 enfants atteints de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et de 136 enfants atteints de leucémie -aiguë myéloïde (LAM), à celles de près de 12 000 enfants témoins, tous nés entre 2010 et 2015. L’exposition à plusieurs polluants liés au trafic routier a été évaluée : dioxyde d’azote, particules fines et carbone suie, un sous–produit du diesel. Les chercheurs ont pris en compte la présence de grands axes routiers à proximité du domicile. L’adresse de naissance, précisent-ils, est un bon indicateur de l’exposition de l’enfant pendant la grossesse. Risque plus élevé avec les particules fines Les résultats de l’étude concluent à un lien possible entre exposition in utero à des polluants de l’air et survenue d’une leucémie chez l’enfant. Une hausse de deux microgrammes par mètre cube de particules fines correspond à une augmentation de 14 % du risque de leucémie lymphoblastique et de 12 % du risque de leucémie myéloïde. On sait que les particules fines peuvent traverser la barrière placentaire et atteindre le fœtus, provoquant un stress cellulaire et des altérations de l’ADN, phénomène qui pourrait favoriser certains cancers du sang. Les chercheurs observent aussi un lien possible entre le dioxyde d’azote et la leucémie myéloïde, mais sans certitude, le nombre de cas étant limité. Paradoxalement, vivre près d’un grand axe routier ne semble pas augmenter le risque. Le carbone suie n’est associé à un risque plus fort de leucémie lymphoblastique que dans les villes de moins de 100 000 habitants. Cela laisse penser que d’autres sources de pollution, comme le chauffage ou certaines activités industrielles, pourraient jouer un rôle. Un signal à confirmer « Nos travaux soutiennent l’hypothèse d’un rôle de l’exposition périnatale à la pollution de l’air dans la survenue de leucémie chez l’enfant » explique Aurélie Danjou, chercheuse à l’Inserm et première autrice de l’étude....

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Neuvième Congrès national de la sage-femme libérale (Cnsfl)

Le bassin et ses mouvements au cœur de l’accouchement par Céline Rumi, sage-femme libérale à Paris, formatrice et enseignante en obstétrique. Depuis de nombreuses années, Céline intègre le mouvement dans sa pratique en faisant bouger ses patientes pendant la grossesse et l’accouchement. Elle a fondé la méthode Pelvimotion, qui remet le bassin et la mobilité au cœur de la physiologie de la naissance. Dans cette présentation, elle rappelle une évidence trop souvent oubliée : le bassin est le centre silencieux de la grossesse et de l’accouchement.  Pendant la grossesse, il s’adapte en permanence — il s’incline, compense, absorbe — et pour rester fonctionnel, il doit bouger. Elle ’insiste sur l’importance de mobiliser régulièrement le bassin et de renforcer les chaînes musculaires profondes, notamment les fessiers et la chaîne postérieure : ce travail redonne de la mobilité, stabilise un corps en perpétuelle évolution et limite les douleurs. La mobilité n’est pas un risque, c’est une ressource. Pendant l’accouchement, chaque mouvement de bassin devient une invitation pour le bébé à trouver sa route. Oscillations, inclinaisons, rétroversion ou ouverture par les mouvements des fémurs modifient les diamètres et accompagnent la descente fœtale. Perçue, guidée et encouragée, cette mobilité soutient la physiologie, diminue la douleur et renforce la confiance. Elle conclut ainsi : « Bouger le bassin, c’est activer le mouvement, éveiller la conscience, installer la confiance et laisser la physiologie de la naissance faire son œuvre. » Activité physique et troubles abdominaux-pelviens : Une symphonie pluridisciplinaire et multifactorielle, par Andréa Gimazane, enseignante APA, intervenante en santé sexuelle et créatrice du Pelvicfloow Studio Lors du récent congrès des sages-femmes, j’ai eu le plaisir d’aborder le rôle fondamental du système abdomino-pelvien dans l’activité physique et sportive. Ce système fonctionne comme un véritable orchestre, où périnée, diaphragme, respiration, posture, mobilité thoracique et Core s’harmonisent pour produire une “symphonie” corporelle fonctionnelle...

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Actus

Accouchement non assisté : enquête sur les dérives commerciales et sanitaires dela Free Birth Society

Le mouvement du « freebirthing » s’avère un modèle économique lucratif. Fondée en Caroline du Nord par deux anciennes doulas devenues influenceuses, Emilee Saldaya et Yolande Norris-Clark, la Free Birth Society a généré plus de 13 millions de dollars de revenus depuis 2018. À travers des podcasts écoutés par millions et des formations coûteuses (jusqu’à 12 000 dollars pour devenir « sage-femme authentique » ou « gardienne radicale de la naissance »), l’entreprise incite les femmes à rejeter toute présence médicale — médecins comme sages-femmes — lors de l’accouchement. Désinformation médicale et mise en danger L’enquête révèle que FBS diffuse un contenu qualifié de « médicalement illettré » par les experts consultés. Parmi les affirmations dangereuses relevées : l’inexistence du risque infectieux lors de la section du cordon, des protocoles erronés pour gérer la dystocie des épaules ou encore la promotion d’une approche passive lors de la réanimation néonatale, exposant les nouveau-nés à des risques de lésions cérébrales ou de décès. L’enquête a identifié 48 cas de mortinaissances tardives, de décès néonatals ou de préjudices majeurs liés à la FBS dans le monde, y compris en France. La directrice de FBS est même accusée d’avoir prodigué des conseils en direct lors de travaux d’accouchement, ignorant des urgences vitales. Exploiter la défiance pour vendre Le succès de FBS repose sur une rhétorique agressive envers le corps médical. Les dirigeantes accusent les soignants de « sabotage », de violences obstétricales et même de « meurtre » ! Elles capitalisent sur une perte de confiance réelle et sur le désir des femmes de se réapproprier leur corps. Face aux critiques et aux preuves accumulées, les fondatrices de FBS nient toute responsabilité, qualifiant les enquêtes journalistiques de « propagande » et se posant en victimes d’un système qui chercherait à les faire taire. La position des sages-femmes : sécurité et accompagnement Interrogée par RFI, Floriane Stauffer, sage-femme et codirigeante de l’Association professionnelle...

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La problématique des « mères protectrices »

Ces femmes se retrouvent prises dans un dilemme impossible : parler et risquer de tout perdre ou se taire et laisser l’enfant exposé à l’agresseur présumé. La proposition de Christian Baptiste Face à cette situation, le député Christian Baptiste (apparenté PS) propose la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le traitement judiciaire des violences sexuelles incestueuses parentales et les parents protecteurs, notamment des mères protectrices.. Il a déposé fin octobre une proposition de résolution en ce sens, déjà soutenue par plus de 70 députés de tous bords. L’objectif affiché est de « rendre visible » une problématique encore largement taboue, d’« enquêter » sur les « potentielles failles » du traitement judiciaire, et de mettre à plat un dispositif jugé « intolérable » par les associations et les collectifs (notamment Incesticide). Concrètement, pour que cette commission voie le jour, la proposition de résolution doit être inscrite à l’ordre du jour puis adoptée par l’Assemblée nationale ou bien le groupe parlementaire de Christian Baptiste doit utiliser son droit de tirage pour imposer la création de cette commission d’enquête.  L’enjeu, tel que le formulent les élus qui le soutiennent, est double : mieux protéger les enfants victimes d’inceste et cesser de criminaliser ou de décourager les mères qui les croient et tentent de les protéger.C à vous – France Télévisions – Mères en lutte https://www.youtube.com/watch?v=NzEuQjQK7fg...

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