
Avoir un handicap mental est-il compatible avec l’exercice de la parentalité ? Jusque dans les années 2000, ce phénomène faisait peur, la déficience intellectuelle des parents rendant leurs enfants vulnérables. Bien souvent, ces derniers étaient placés par les services de protection de l’enfance. Face à un nombre grandissant de parents, plusieurs professionnels de l’accompagnement du handicap ont décidé de réunir leurs connaissances avec les professionnels de l’accompagnement de la grossesse et de l’enfance. Faisant le pari d’une parentalité possible, ils ont fait évoluer leur philosophie et leurs actions, tout en restant vigilants sur la sécurité physique et psychique des enfants nés dans ces familles particulières. SERVICES DÉDIÉS A Saint-Nazaire, au sein de l’association Jeunesse et Avenir, qui gère plusieurs services d’accompagnement, foyers d’accueil ou établissements de service d’aide par le travail [Esat (1)], un Service d’accompagnement et de soutien à la parentalité (Sasp) a été mis sur pied en 2004. « Depuis, le département de Loire-Atlantique en compte trois autres », explique Benoît Lacourt, directeur des structures d’hébergement et d’accompagnement de l’association. Le Sasp dispose de trois éducatrices spécialisées, une psychologue et une secrétaire. Il offre 26 places pour des personnes ayant une notification de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « Les parents ou futurs parents euxmêmes s’adressent à nous, même s’ils sont accompagnés, et nous contractualisons directement avec eux », souligne le directeur.Un Service d’aide et d’accompagnement à la parentalité (Saap) a aussi été créé en 2004, au sein des Papillons Blancs, une des neuf associations de parents et amis de personnes en situation de handicap mental (Apei) de Roubaix-Tourcoing. Trois éducateurs suivent en continu 36 familles avec un enfant de moins de six ans. « Nous accompagnons des parents avant d’accompagner des personnes handicapées », insiste Valérie Devestel, directrice des services de milieu ouvert de l’Apei…