
Le laboratoire d’études et de recherche en sociologie (Labers) est dirigé par Alain Vilbrod, professeur de sociologie. Avec la chercheuse Florence Douguet, il a enquêté auprès des sages-femmes libérales. Plus de 500 d’entre elles ont répondu à leur questionnaire. Aidés par des étudiants de master, ils ont aussi mené une centaine d’entretiens auprès de professionnelles de Bretagne et d’Alsace, pour explorer le vécu de leurs études, leur entrée en activité, les collaborations entre libéraux ou l’accompagnement des femmes en situation de vulnérabilité. Ils ont remis un rapport détaillé à l’Observatoire national des professions de santé (ONDPS), qui devrait prochainement publier plusieurs documents concernant l’activité des libérales et leur avenir, s’interrogeant notamment sur le maintien du numerus clausus à son niveau actuel. Les rapports de l’ONDPS sont en cours de finalisation et demeurent confidentiels. Mais déjà, certaines analyses du Labers sont disponibles (voir références). Alain Vilbrod et Florence Douguet ont aussi répondu à certaines de nos questions. UN ÉCHANTILLON REPRÉSENTATIF Premier constat : les libérales ont besoin de s’exprimer. Faits plutôt rares, les chercheurs ont obtenu un taux de réponse élevé avec un tiers des sages-femmes sollicitées ayant accepté d’être un sujet d’étude. Ils ont été confrontés à une sous-représentativité d’hommes et de jeunes sages-femmes dans les réponses. « Il semble que les hommes se vivent comme un métier à part et ne souhaitent pas être inclus dans le lot commun. Peu nombreux dans la profession, ils ont peu répondu, explique Alain Vilbrod. Les plus jeunes professionnelles ne figurent pas encore dans les annuaires et sont plus mobiles que leurs aînées, donc plus difficiles à contacter. Au total, elles ne représentent que 1 % de notre échantillon lorsqu’elles comptent pour 5 % des libérales. » UN STATUT APPRÉCIÉ Malgré de faibles revenus, les sages-femmes libérales jouissent d’une certaine reconnaissance sociale….