
Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, nous avons les moyens de soigner une maladie chronique mortelle. Il s’agit de l’hépatite C. Apparus voilà deux ans, de nouveaux traitements, qui s’attaquent directement au virus et pas seulement à ses symptômes, sont efficaces à 98 % en douze semaines seulement. C’est une révolution. Du côté de l’hépatite B, également mortelle, un vaccin existe depuis plus de vingt ans et des progrès ont aussi été accomplis dans la prise en charge de la maladie. Pourtant, dans le monde, près de 500 millions de personnes ont une infection due aux virus des hépatites B (VHB) et C (VHC). Chaque année, plus d’un million en meurent. Des chiffres qui ne cessent de grimper au fil des ans. Depuis 1990, la mortalité mondiale a augmenté de 63 %. Les hépatites tuent davantage que le sida, la tuberculose ou le paludisme. La France n’est pas épargnée. En 2011, plus de 340 000 personnes ont été infectées par le VHC, dont presque 193 000 ont développé une infection chronique. En 2004, le nombre de personnes qui ont rencontré le VHB s’élevait à 3,2 millions, dont 280 800 avec une infection chronique. Or, 80 % des personnes infectées dans le monde ignorent leur état. Et dans le cas de l’hépatite C, la maladie peut mettre vingt à trente ans à se déclarer. En outre, « ces dernières décennies, la communauté mondiale n’a pas accordé à l’hépatite virale toute l’attention qu’elle méritait », selon l’OMS, qui qualifie la problématique « d’épidémie silencieuse ». La transmission mère-enfant reste une cause majeure de son maintien, les virus circulant essentiellement via le sang et, pour l’hépatite B, par voie sexuelle. Ces deux maladies virales sont aussi les causes les plus fréquentes d’atteinte hépatique non spécifique de la grossesse. Comment prendre en charge les mères…