Trop ou pas assez de frottis cervico-vaginaux ?

Des chercheurs associent le niveau socio-économique des lieux de résidence, de travail et de sortie des femmes à leur respect du calendrier de dépistage du cancer du col de l’utérus. La densité en médecins généralistes et gynécologues joue aussi un rôle.

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En 2015, 2800 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été diagnostiqués en France. La même année, 1100 femmes sont mortes des conséquences de cette maladie. C’est trop. Pourtant, l’incidence de ce cancer a fortement reculé depuis la mise en place du dépistage volontaire. Chaque année, dans notre pays, six millions de frottis sont réalisés. Mais seulement 10 % des femmes en bénéficient dans les temps recommandés. Quelles caractéristiques distinguent les 40 % de femmes qui en font trop souvent des 50 % qui passent au travers ? Pour tenter de comprendre, des chercheurs de l’université Pierre-et-Marie-Curie, de l’Inserm et du CNRS, à Paris, ont passé à la loupe la région Ile-de-France. A cet effet, ils ont étudié les données de 2010 de la cohorte SIRS (Santé, Inégalités et Ruptures sociales), conduite dans les quatre départements centraux franciliens. L’examen des quartiers de vie des femmes a été couplé à leurs caractéristiques individuelles (âge, niveau d’éducation, couverture maladie, vie de couple). Et si la réponse venait de la mobilité ? RESTER DANS SON QUARTIER D’après les résultats de l’étude, les femmes peu mobiles présentent davantage de risque de négliger leur dépistage. Un gros quart de celles qui ont été interrogées (26,9 %) a déclaré n’avoir effectué aucun frottis au cours des trois dernières années. Le plus souvent, ces femmes étaient plus jeunes ou plus âgées, ne vivaient pas en couple, avaient un faible niveau d’études et pas d’assurance ou de mutuelle complémentaire. Surtout, leur espace d’activité était restreint à leur quartier de résidence. Or, pour ces femmes, « on estime que le fait d’habiter dans un quartier faiblement doté en médecins généralistes et gynécologues était associé à un risque significativement plus élevé de retard de dépistage (…) alors que ce n’était pas le cas pour les femmes avec un espace d’activité…

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