Vers une baisse du numerus clausus ?

Jouer sur le numerus clausus pour infléchir la croissance démographique des sages-femmes est un débat qui agite les coulisses de la profession depuis plusieurs mois. Le Conseil national de l’Ordre plaide pour une maîtrise de la croissance de l’effectif, accompagnée d’analyses statistiques plus régulières.

« Nous avons passé en revue une dizaine de scénarios concernant le numerus clausus (NC), du plus laxiste au plus drastique. Au final, nous préconisons d’infléchir de façon mesurée la croissance de l’effectif des sages-femmes dans les années à venir, via une baisse modérée et graduelle du numerus clausus, avec une modulation par région. » Marianne Benoît, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes (CNOSF) estime qu’il s’agit là d’agir de façon responsable et acceptable, sur la base d’analyses sérieuses. ALERTE SUR LA DEMOGRAPHIE L’étude du CNOSF rendue publique le 15 septembre a été lancée suite aux travaux de l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS). Les organisations de sages-femmes ont été informées des analyses de l’ONDPS dès avril dernier. Elles y ont participé depuis, espérant chacune que leurs contributions soient retenues dans les conclusions du rapport global de l’Observatoire, annoncé pour fin septembre 2016. Regroupant des enquêtes sociologiques (voir Profession Sage-femme n° 225 – Mai 2016) et des analyses statistiques, les estimations chiffrées de l’ONDPS devraient démontrer que l’écart entre le nombre de naissances ou des femmes en âge de procréer et l’effectif de sages-femmes en activité va s’amplifier dans les années à venir. Il y aurait trop de sages-femmes en 2030 si le NC est maintenu à son niveau actuel. En admettant que la profession s’empare réellement de ses nouvelles compétences, les libérales n’auraient pas un volume d’activité suffisant et le taux de chômage augmenterait. Pour l’ONDPS, les flux entrants de sages-femmes sont bien supérieurs aux flux sortants. Les sages-femmes formées à l’étranger ne peuvent être incriminées dans ce processus, leur installation demeurant limitée. Pourquoi cette prise de conscience tardive ? « L’étude de la Drees de 2012 était rassurante, analyse Marianne Benoît. Elle estimait à près de 36 % le nombre de libérales en 2030. Or ces…

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