Pratiques

La précarité des étudiant·e·s sages-femmes : un enjeu majeur pour la santé des femmes

La rentrée universitaire : un avant-goût amer des dépenses à venir Pour la rentrée 2025, c’est 3192 euros en moyenne que les étudiant·e·s  sages-femmes ont dû débourser. C’est ce que révèle l’indicateur annuel du coût de la rentrée calculé par l’ANESF (Association nationale des étudiant·e·s sages-femmes). Ce montant correspond au cumul des frais de rentrée universitaire et des frais de vie courante, sachant que ces deux catégories augmentent respectivement.  Frais de rentrée universitaire  Les frais de scolarité varient entre un minimum de 175 euros et un maximum de 254 euros, selon les cas. Vient ensuite la Contribution Vie étudiante et de Campus.  Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a de nouveau augmenté ces frais de 1,05 %. Les étudiant·e·s  boursier·e·s bénéficiant de certaines exonérations sont minoritaires. Frais de vie courante Le logement, l’alimentation et le transport sont les postes de dépenses majeurs des frais de vie courante. En augmentation chaque année eux aussi, ces frais touchent particulièrement les étudiant·e·s sages-femmes. En effet, les nombreux stages effectués hors de l’établissement de formation génèrent des frais de logement et de transports importants, qui ne sont pas compensés par une juste rémunération. Des frais importants liés aux nombreux stages La formation de sage-femme comprend un grand nombre de stages délocalisés. En moyenne, chaque étudiant·e sage-femme parcourt 25 700 kilomètres pour se rendre à ses stages, durant tout son cursus. Pour un coût moyen de 12 850 euros. En guise de compensation, les étudiant·e·s  sages-femmes reçoivent une indemnité de 130 euros par stage réalisé à plus de quinze kilomètres de leur établissement. Et ce, uniquement à partir du second cycle.  Cette indemnité est à mettre en face des 313 euros mensuels dépensés en moyenne par les étudiant·e·s de troisième année pour se rendre en stage. L’indemnité de 130 euros est donc nettement insuffisante. Pour éviter d’avoir...

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Grand Angle

Comment les règles affectent la pratique sportive et la performance ?

Les effets des menstruations sur les performances sportives  Depuis 2021, l’étude Empow’her (Exploring menstrual periods of women athletes to escalate ranking) de l’Insep enquête sur les impacts des cycles menstruels et de la contraception hormonale sur l’entraînement et la performance des sportives se préparant aux Jeux olympiques et paralympiques. Juliana Antero, chercheuse à l’Insep et ancienne sportive de haut niveau en gymnastique aérobique au Brésil, dirige le programme Empow’her. Une centaine d’athlètes ont participé à cette étude longitudinale. « Selon les résultats de l’étude, les symptômes menstruels sont associés à un impact négatif sur la pratique sportive, pendant les règles ou quelques jours avant. Les femmes peuvent avoir les seins qui gonflent, des maux de tête, ou une plus grande fatigue. » Jessika Guehaseim, spécialiste du lancer de marteau et joueuse de rugby à XIII, reconnaît que les règles peuvent affecter la performance. « Parfois, on cale nos compétitions en fonction des cycles, parce qu’on sait qu’il y a des moments où on se sent mieux dans son corps, alors qu’à d’autres périodes on se sent plus faibles et on ne veut pas risquer de faire une contre–performance. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible, on ne décide pas des dates de championnats, mais dans la préparation on essaie de se calquer au maximum sur les cycles. » En effet, les menstruations peuvent provoquer une diminution des performances à cause du syndrome prémenstruel, d’une fatigue accrue, de sautes d’humeur, d’une baisse d’énergie, de crampes ou encore d’une période de récupération plus longue. En phase lutéale, le pic de progestérone peut entraîner une rétention d’eau, une sensibilité à la douleur et davantage de difficultés à se concentrer.  Alors qu’elle fait du sport de haut niveau depuis les années 2000, la handballeuse Estelle Nze Minko adapte ses entraînements à ses cycles depuis 2019 seulement. En 2020,...

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Sage-femme échographiste : et si c’était pour moi ?

Encore trop de patientes ne savent pas que les échos peuvent se faire auprès de la sage-femme. Pourtant, les cabinets ne désemplissent pas. En 2024, on estime qu’il y avait 10,9 % de sages-femmes échographistes parmi l’ensemble des sages-femmes libérales, soit environ 892 professionnelles en France. L’URPS Île-de-France juge qu’il s’agit d’un profil très rare.  En effet, cela paraît peu, mais leur activité est colossale : en 2024 toujours, elles ont réalisé 1 522 080 actes CCAM d’échographies obstétricales et gynécologiques. C’est 325 % d’actes de plus qu’en 2017 ! En seulement sept ans, le nombre d’échographies par maïeuticienne libérale est passé de 62 à 186. Et c’est sans compter toutes les salariées qui exercent en centres de santé. Comment l’expliquer ? Opportunités et soif de découverte Sophie Escobar, présidente du Conseil national professionnel de maïeutique, est sage-femme depuis 1998, et échographiste depuis 2001. Pour elle, c’est l’excellence de la formation des sages-femmes qui est le moteur de cette croissance : « Les échographies gynécologiques et obstétricales étaient essentiellement réalisées par les gynécologues-obstétriciens et les radiologues. Depuis 2022 que les sages-femmes sont engagées pour 43 % dans le dépistage (source Cnam 2022), notre sinistralité reste très faible, tout comme le taux de fraude ».  Pia Laborde exerce à Bordeaux. Elle invoque le peu de consultations d’échographie en maternité, les sages-femmes hospitalières étant occupées aux postes en salle de naissance et hospitalisation : « Si ça continue comme ça, les échographies vont être de plus en plus faites en ville. Celles de référence seront gardées par les gynécologues hospitaliers, et toutes celles de dépistage seront effectuées dans nos cabinets. » Elle le constate déjà au quotidien : « C’est sûr qu’on ne manque pas de travail ! En plus, le CHU nous fait confiance. »  Il y aurait donc une place à prendre pour toutes celles qui souhaiteraient se lancer dans le dépistage échographique de premier recours.  Au-delà, si de plus...

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Stratégie nationale endométriose : trois ans après

Des filières en place, mais un déploiement inégal Selon le bilan ministériel publié fin mars 2025, toutes les régions sont désormais engagées dans la mise en place d’une filière endométriose.  Côté formation, l’endométriose figure désormais dans le cursus obligatoire des étudiants en médecine, fait l’objet d’un MOOC et d’actions de formation continue. L’information du public progresse également, notamment via la Semaine européenne de prévention et d’information organisée en mars dernier. Enfin, l’endométriose est désormais intégrée au carnet de santé de l’enfant. Le test salivaire Endotest à l’épreuve du terrain Parmi les mesures phares, le test salivaire Endotest a été intégré au dispositif forfait innovation le 11 février 2025, pour une expérimentation de trois ans auprès de 25 000 femmes. L’indication est de « troisième intention », chez des patientes symptomatiques avec imagerie normale ou équivoque. L’évaluation reste en cours et les autorités scientifiques incitent à la prudence méthodologique. Une recherche dynamique mais encore dispersée Côté recherche la France mise sur le Programme et Équipements prioritaires de recherche (PEPR) « Santé des femmes, Santé des couples », doté de 30 millions d’euros sur cinq ans et piloté par l’Inserm. Il comporte un volet endométriose et infertilité. La Fondation pour la recherche sur l’endométriose (FRE), de son côté, concentre cette année ses appels à projets sur « la compréhension et la prise en charge de la douleur et de la qualité de vie », finançant jusqu’à 50 000 euros par projet. Pour 2026 : mesurer l’impact réel Après trois ans, la stratégie a posé un socle : maillage territorial, montée en compétences, expérimentation diagnostique et lancement de projets. L’enjeu désormais est d’évaluer l’efficacité de ces dispositifs au regard des critères suivants : délais au diagnostic, douleur, fertilité et qualité de vie.  Comme le rappelle l’OMS, « il n’existe pas de remède, mais on peut atténuer les symptômes »....

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Endométriose et maladies inflammatoires de l’intestin : un lien qui se précise

Des maladies qui partagent une même inflammation Les femmes atteintes d’endométriose présentent plus souvent des troubles digestifs, et certaines développent ultérieurement une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (Mici), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Des expériences en laboratoire pour comprendre le mécanisme Afin de comprendre comment l’endométriose pourrait fragiliser l’intestin, une équipe chinoise a exposé des cellules intestinales à du liquide péritonéal prélevé chez des patientes atteintes d’endométriose sévère. Les observations sont frappantes : le liquide altère la cohésion entre les cellules intestinales, rendant la barrière plus perméable. Les tissus présentent également des signes d’inflammation et de stress cellulaire accrus. Autrement dit, les médiateurs inflammatoires produits dans l’endométriose pourraient contribuer à perturber l’équilibre intestinal et favoriser des processus inflammatoires chroniques. Une vigilance clinique renforcée Cette étude, qui devra être étayée par d’autres, esquisse un lien entre l’endométriose et les Mici. Elle plaide pour une vigilance accrue et une meilleure coordination interdisciplinaire afin d’améliorer leur qualité de vie....

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Premier enfant après 30 ans : un risque accru de cancer du sein, pourquoi ?

Selon ces travaux, les femmes qui ont leur premier enfant après 30 ans présentent un risque accru de 40 à 45 % de développer un cancer du sein, par rapport à celles qui ont accouché plus tôt. Ce risque concerne surtout le cancer du sein post-partum, une forme souvent méconnue qui apparaît dans les années suivant la grossesse, avant 45 ans. Plus agressif que les autres types, il nécessite une détection précoce et une prise en charge spécialisée. Le cancer du sein reste le plus fréquent chez la femme : 2,3 millions de nouveaux cas ont été diagnostiqués dans le monde en 2022, entraînant 670 000 décès, selon l’OMS. Il touche environ une femme sur 11 dans l’Union européenne et une femme sur sept au Royaume-Uni. Si la majorité des cas concernent les femmes de plus de 45 ans, environ 4 % des décès surviennent chez des femmes plus jeunes. Inflammation et remaniements du sein après la grossesse L’étude du Pr Porter s’intéresse aux mécanismes biologiques expliquant ce risque. Chez les femmes qui accouchent pour la première fois à la trentaine, la période qui suit l’allaitement — appelée involution mammaire— s’accompagne d’un afflux de cellules inflammatoires dans les tissus du sein. Cette inflammation, naturellement liée à la réorganisation du tissu mammaire, pourrait favoriser l’émergence de cellules cancéreuses, selon les chercheurs. Ces recherches montrent que, chez les femmes trentenaires ayant leur premier enfant, le risque de complications s’élève dans les années suivant immédiatement la grossesse, avant de décroître à plus long terme. Allaitement et prévention : un effet protecteur confirmé Une vaste méta-analyse portant sur plus de 50 000 femmes a montré qu’une année d’allaitement supplémentaire par enfant diminuait de plus de moitié le risque de cancer du sein — passant de 6,3 à 2,7 cas pour 100 femmes. Vigilance accrue pour ce public Pour les femmes...

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Grâce à l’IA, prédire le risque cardiovasculaire à partir des mammographies de routine

Les auteurs, menés par Jennifer Yvonne Barraclough (George Institute for Global Health, Sydney), rappellent que le dépistage cardiovasculaire est à la fois peu utilisé et moins performant chez les femmes. Si des travaux antérieurs ont déjà exploité les calcifications artérielles mammaires (BAC) visibles à la mammographie, ces dernières ne suffisent pas à elles seules à prédire correctement le risque, leur valeur étant hétérogène selon les facteurs (par exemple, association inverse avec le tabagisme). Conception et méthode  L’équipe a donc conçu un modèle qui analyse l’ensemble de l’architecture mammaire sur les clichés de dépistage (et non les seules BAC) et y associe l’âge pour produire une signature radiomique* destinée à la prédiction du risque à dix ans. L’étude s’appuie sur une cohorte de 49 196 femmes ayant réalisé au moins une mammographie de dépistage, avec un suivi médian de 8,8 ans. Au cours de ce suivi, 3 392 participantes ont présenté un premier événement cardiovasculaire majeur.  Mammographie + âge Le modèle « mammographie + âge » atteint un indice de concordance (C-index) de 0,72, comparable à celle de scores de référence reposant sur des variables cliniques (comme l’outil néo-zélandais Predict ou les équations Prevent de l’American Heart Association). Les auteurs concluent que leur algorithme permet de « prédire le risque cardiovasculaire avec une performance comparable aux équations traditionnelles de risque cardiovasculaire ». D’une pierre deux coups Un atout majeur de ce dispositif est qu’il n’exige ni recueil supplémentaire des antécédents ni extraction de dossiers médicaux et s’intègre à un parcours de dépistage déjà largement financé et fréquenté par les femmes. « Les évaluations du risque basées sur la mammographie pourraient représenter une opportunité nouvelle pour améliorer le dépistage du risque cardiovasculaire chez les femmes », soulignent les chercheurs. En tirant parti de l’infrastructure existante du dépistage du cancer du sein, cette méthode offre un potentiel d’« évaluation des risques “deux-en-un” » —...

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Lenacapavir : une avancée majeure dans la prévention du VIH, entre promesse scientifique et enjeux politiques

Lenacapavir : une avancée majeure dans la prévention du VIH, entre promesse scientifique et enjeux politiques Le lenacapavir pourrait transformer la prévention du VIH. Cet antirétroviral injectable, administré deux fois par an, agit sur une cible inédite : la capside du virus, une structure protéique longtemps jugée imprenable par les chercheurs. En bloquant plusieurs étapes du cycle viral, le lenacapavir empêche le VIH de se répliquer. Lors d’un essai conduit en Afrique du Sud et en Ouganda auprès de plus de 2 000 jeunes femmes, aucune participante ayant reçu le traitement n’a contracté le virus. Chez les hommes, les personnes transgenres et non binaires, la protection avoisine 96 %. Ces résultats, salués par la communauté scientifique, ont conduit à l’arrêt anticipé de l’étude pour bénéfice manifeste. Depuis son introduction en 2012, la prophylaxie pré-exposition (PrEP) orale a démontré une efficacité remarquable dans la prévention de l’infection par le VIH. Elle repose sur la prise quotidienne d’un antirétroviral, garantissant une protection quasi complète en cas d’exposition. Cependant, les contraintes d’observance et les inégalités d’accès limitent son impact à l’échelle mondiale : seules six millions de personnes bénéficient actuellement d’une PrEP, alors que 1,3 million de nouvelles infections surviennent chaque année (Onusida, 2023).Dans de nombreux pays à revenu faible, les difficultés d’approvisionnement et la stigmatisation sociale compliquent encore son usage régulier. Approuvé en 2024 par la FDA, l’Organisation mondiale de la santé et l’Union européenne, le lenacapavir se distingue par sa simplicité d’usage et sa discrétion. Dans les régions où les injections contraceptives sont déjà courantes, notamment en Afrique subsaharienne, cette forme d’administration pourrait favoriser son adoption. Pour la professeure Megan Ranney, doyenne de l’École de santé publique de Yale, « c’est ce que nous avons de plus proche d’un vaccin ». Mais la réussite scientifique ne garantit pas un succès de santé publique. Le programme américain Pepfar, moteur historique de...

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PerigeNoMed : Un projet pilote pour révolutionner le dépistage néonatal des maladies rares

PerigeNoMed : Un projet pilote pour révolutionner le dépistage néonatal des maladies rares Le projet Perigemoned, porté par le CHU de Dijon-Bourgogne et lancé en 2024 pour se terminer en 2028, est une initiative unique en France visant à « révolutionner le dépistage néonatal des maladies rares ». Il s’agit de diagnostiquer plus de 800 maladies rares contre 13 actuellement via une analyse des gènes.  Faisabilité et délais Le professeur Huet, président de la Société française du dépistage néonatal, interrogé sur la radio AirZen le 30 janvier dernier, exprimait sa confiance quant à la réalisation des objectifs : « On sait déjà que la faisabilité est correcte et que les résultats attendus seront à la hauteur de ce qu’on espère ». Il ajoutait : « On n’a aucun doute sur le fait que ça va bien marcher. Les outils sont là pour ça. » L’objectif de Perigemoned ? « Rassurer les parents le plus souvent » et, le cas échéant (environ 1 sur 150) prendre en charge la maladie et accompagner la famille. L’importance de la précocité Le ­professeur Huet insistait sur le point suivant : « On a aujourd’hui des solutions de traitements […] qui ne sont efficaces que s’ils sont donnés très tôt avant que la maladie n’ait fait des dégâts. » Il citait des prises en charge pour des maladies métaboliques ou neurologiques par « médicaments, soit par régime alimentaire, soit par des choses qui sont en train d’apparaître sur le marché du soin, ce qu’on appelle la thérapie hygiénique ». Selon lui, les progrès thérapeutiques permettront d’« empêcher un handicap, voire même pour certains d’entre eux, d’empêcher les décès ». Soutenu par « l’ensemble de la communauté médicale », Perigenomed a pour ambition de « devenir national et de concerner les 650 000 naissances par an que l’on comptabilise aujourd’hui en France ». 30 septembre 2025 : présentation des premiers résultats Perigenomed Les promoteurs du projet ont présenté les premiers résultats concrets au palais...

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L’IA est-elle un remède à l’épuisement des soignants ?

Les professionnels passent parfois plus de trois heures par jour sur des tâches administratives. « Beaucoup ont le sentiment de ne plus exercer leur métier, mais de nourrir une machine bureaucratique », déplore Axel Pries. L’IA pourrait être une solution. Mais à condition qu’elle soit « vraiment intelligente ». « Les systèmes numériques ont souvent ajouté du travail, car ils exigeaient de multiples validations et clics inutiles », rappelle le directeur du Sommet. Pour être efficace, l’intelligence artificielle doit s’appuyer sur des données fiables, diversifiées et représentatives. « Si l’IA est entraînée avec des données limitées à une population américaine, elle sera inadaptée ailleurs, y compris pour des questions de genre ou d’origine », souligne Pries. Sans une numérisation pensée pour le soin, le risque est grand de reproduire les erreurs du passé — celles d’un numérique censé libérer du temps mais qui, mal intégré, a contribué à l’épuisement des soignants. Autre enjeu : la protection des données de santé. « Je vois une grande différence entre confier mes données à Google et les donner à un institut de recherche publique », nuance-t-il. L’enjeu, selon Axel Pries, est désormais clair : « l’IA doit rendre la médecine plus humaine, pas plus administrative »....

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