Actus
Geneviève Darrieussecq, nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins
Après cinq mois d’exercice, Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé va céder la place à Geneviève Darrieussecq qui devient donc la huitième ministre de la Santé sous la présidence d’Emmanuel Macron. Membre du parti MoDem, cette ancienne médecin allergologue connaît déjà en partie la maison, pour avoir été ministre déléguée chargée des Personnes handicapées auprès du ministre de la Santé François Braun, dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Elle a par ailleurs une longue expérience des affaires publiques. Des dossiers majeurs Crise de l’hôpital public, urgences en tension, périnatalité, financement de la Sécurité sociale, loi sur la fin de vie, gestion des Ehpad, santé mentale, pénuries de médicaments, déserts médicaux, refonte de l’Aide médicale d’État, etc. Tous les dossiers dont hérite Geneviève Darrieussec sont brûlants. Elle devra notamment décider de l’avenir des petites maternités, trouver un équilibre entre la préservation du réseau de proximité et la rationalisation de l’offre de soins face à la pénurie de professionnels de santé (lire le compte-rendu du rapport de la mission sénatoriale sur l’avenir de la santé périnatale page 14). Pas de miracles en vue Les marges de manoeuvre de la nouvelle ministre seront réduites, avec un déficit des comptes de la Sécurité sociale qui devrait dépasser seize milliards d’euros cette année. « Hors de contrôle », a même alerté la Cour des comptes. « Je ne ferai pas de miracles, je ne suis pas une fée », a prévenu Geneviève Darrieussecq, lors de la passation de pouvoir au ministère de la Santé. Les enveloppes « augmenteront un peu », mais « jamais à la hauteur de ce que tout le monde espérerait ». Réputée discrète, la nouvelle venue saura-t-elle imposer une vision d’avenir et défendre ses vues face à Bercy ?...
Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) :un bilan trop modeste
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques qui perturbent le fonctionnement hormonal des organismes vivants, pouvant ainsi nuire à la santé humaine (cancers, troubles du neurodéveloppement, infertilité…). Ils affectent également la santé des écosystèmes, notamment la faune et la biodiversité. Des PE omniprésents On les retrouve dans de nombreux objets et produits de la vie quotidienne et professionnelle, tels que les produits ménagers, les détergents, les produits phytosanitaires, les cosmétiques et les aliments. En conséquence, ils se retrouvent également dans les milieux aquatiques, l’air et les sols. Une stratégie qui évolue Suite à une première stratégie lancée en 2014, une deuxième stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (« SNPE2 ») a été adoptée en 2019, avec pour objectif de réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux PE. Son plan d’action comprenait cinquante mesures, réparties en trois volets : former et informer, protéger la population et l’environnement, et améliorer les connaissances. La mission conjointe de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) présente un bilan mitigé de la SNPE2. Des progrès ont été réalisés, notamment dans les domaines de la réglementation, de la recherche et de l’information des futurs et jeunes parents, mais ces avancées restent largement en deçà des objectifs fixés en 2019, notamment en matière de contrôles et de réduction des émissions. Objectif « zéro exposition aux PE » La mission recommande de poursuivre les efforts engagés depuis dix ans et de lancer une troisième édition de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (« SNPE3 »). La gouvernance, le format et le contenu devront être revus et un objectif plus ambitieux devra être fixé pour les quinze prochaines années : « zéro exposition aux PE ».Source : Inspection générale des affaires sociales (Igas), 8 juillet...
Infection urinaire ? Se faire soigner en pharmacie est désormais possible
Deux cas de figure Dans tous les cas, le pharmacien transmet les résultats du test (positif ou négatif, avec d’éventuelles alertes) au médecin traitant ou à la sage-femme de la patiente. Comment se déroule le test ? Le pharmacien fournit un flacon à la patiente pour recueillir un échantillon d’urine. Ensuite, le pharmacien utilise une bandelette pour analyser l’urine. Selon la couleur prise par la bandelette, le pharmacien pourra déterminer s’il s’agit d’une infection urinaire nécessitant un traitement antibiotique. Quel est le coût du test urinaire ? Le coût de la prise en charge de la cystite en pharmacie est de 10 ou 15 €, selon la situation. Ce montant est pris en charge à 70 % par l’Assurance Maladie, les 30 % restants étant couverts par l’assurance maladie complémentaire (mutuelle, assurance, etc.). Source : www.ameli.fr, 19 juin 2024...
La vague #MeeToo n’épargne plus l’hôpital
Dans les colonnes du Parisien, le syndicat des internes des hôpitaux de Paris a lancé un appel à témoignages adressé à ceux qui ont travaillé avec lui, en priorité aux internes passés dans les Samu/Smur de l’hôpital Saint-Antoine et de l’hôpital Necker, où a exercé le médecin. Le principal intéressé nie catégoriquement les faits. Des racines profondes Plus largement, l’affaire met en lumière ce que certains appellent la « culture grivoise » de l’hôpital. En mars 2021 déjà, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf ) publiait une étude alarmante sur les violences sexistes et sexuelles subies par les étudiants en médecine au cours de leur cursus. Selon les chiffres recueillis, 1 étudiant ou étudiante en médecine sur 3 a été victime de harcèlement au cours de sa vie universitaire, 15 % ont subi une agression sexuelle alors que seule1 personne sur 10 signale ces violences. Interrogée au micro de France Info, la présidente del’Anemf Florie Sullerot, dénonce le climat dans les facultés de médecine et condamne avec force « l’ensemble des coutumes et l’humour qui existent en fait pour créer une cohésion dans le groupedes étudiants en santé, imprégnés de cette culture du viol ». Le ministère s’en empare Sur son compte X, le ministre de la Santé Frédéric Valletoux a rappelé que les violences sexistes n’avaient pas leur place à l’hôpital. Une réunion sera organisée prochainement avec les professionnels de santé : « Je réunis bientôt associations, employeurs et professionnels de santé, afin d’amplifier les actions déjà menées et travailler sur une réponse globale et ferme », a-t-il promis. Sources : France Info, Paris Match, Le Parisien...
Rendez-vous médicaux non honorés : une taxe de 5 euros pour les « lapins »
À la discrétion du médecin Interviewé par des confrères de la presse régionale, le Premier ministre précise que la sanction sera à la discrétion du médecin, libre de l’appliquer ou pas. Concrètement, chaque patient donnerait son empreinte bancaire au professionnel de santé ou à la plateforme de prise de rendez-vous. En cas d’absence, le médecin serait libre de prélever la somme ou non. Des réactions mitigées Côté associations d’usagers, on critique cette idée qui vise, non à responsabiliser les patients, mais plus à les culpabiliser. Du côté des soignants, la « taxe lapin » ne fait pas non plus l’unanimité. Certains imputentl’augmentation de l’absentéisme à la part croissante de Doctolib pour la prise de rendez-vous. La plateforme, en effet, ne refuse aucun patient, là où un praticien serait libre de refuser les « lapins récidivistes ».Pressentie pour l’automne, aucune date d’entrée en vigueur de cette mesure n’a été annoncée....
Les Français et leur santé : part croissante du numérique
Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a dévoilé les conclusions d’une enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de 2032 personnes de 18 ans ou plus : les Français utilisent de plus en plus les outils et services numériques en matière de santé. Pour prendre un rendez-vous médical, récupérer des résultats d’examens ou d’analyses, échanger avec l’Assurance Maladie ou la mutuelle, téléconsulter, ou via leurs objets connectés, les Français se tournent de plus en plus vers l’Internet. L’usage du numérique se banalise 90 % des sondés ont utilisé au moins un service numérique dans ce secteur, en premier lieu pour la prise de rendez-vous. Une majorité, soit 74 %, voit dans ces outils un moyen d’améliorer le suivi des dossiers médicaux des patients. 72 % pensent qu’il rendra les démarches administratives (prises en charge, remboursements…) plus fluides. Mais des inquiétudes demeurent Certaines préoccupations subsistent, en particulier celles liées au risque que le numérique contribue à une perte d’humanité dans les soins et crée des disparités dans l’accès aux services. Car les Français ne sont pas égaux devant Internet. Certains ne sont pas à l’aise devant leur écran, quand d’autres n’ont simplement pas ou peu accès au réseau. 78 % des sondés redoutent également que leurs datas soient utilisées à des fins commerciales ou fassent l’objet d’un piratage. Mon Espace Santé Autre enseignement de cette étude, l’usage de Mon Espace Santé demeure timide au sein de la population et du corps médical. Depuis le lancement du dispositif en janvier 2022, chaque Français dispose d’un espace de stockage de ses données de santé. Si 1 personne sur 2 déclare avoir déjà utilisé Mon Espace Santé, 15 % d’entre elles seulement ont activé leur profil. Les Français sont encore trop nombreux à ne pas en voir l’utilité. Source : Ministère du Travail, de la Santé...
54 % des Français déclarent rejeter les stéréotypes de genre
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié les résultats de son enquête annuelle sur les stéréotypes de genre*. Une majorité des Français (54 %) les rejettent, bien que l’adhésion soit plus forte chez les hommes, les personnes âgées, les personnes issues de l’immigration et les pratiquants religieux. Les femmes et les diplômés du supérieur sont plus enclins à les rejeter. Partage inégalitaire des tâches ménagères En dépit de ces résultats encourageants, l’étude souligne aussi une distribution inégale des tâches ménagères dans les couples. Ainsi, 54 % des femmes déclarent assumer majoritairement les responsabilités domestiques, telles que faire les courses, le nettoyage et s’occuper du linge, contre 7 % seulement des hommes. Cette différence est presque aussi marquée en ce qui concerne les tâches liées à la prise en charge des enfants (comme la préparation des repas, les activités de loisirs et l’éducation), où 46 % des femmes affirment s’en charger principalement, contre 6 % des hommes. Sans surprise, plus les personnes adhèrent aux stéréotypes de genre, moins elles déclarent un partage égalitaire des tâches ménagères dans leur couple. * La Drees publie, chaque année depuis 2000, une enquête sur la perception des inégalités et l’opinion des individus sur les politiques sociales et de santé. L’étude se déroule auprès d’un échantillon de 4000 personnes, représentatif de la population française âgée d’au moins 18 ans....
Entretien postnatal précoce (EPNP) Guide pratique 2024
Le CNSF vient de publier son nouveau guide Entretien Post-Natal Précoce (EPNP) qui regroupe un ensemble de conseils pratiques et de lignes directrices essentielles pour les sages-femmes et les médecins. Pour rappel, l’entretien postnatal précoce (EPNP) est obligatoire depuis le 1er juillet 2022. Sa mise en place fait suite aux nombreuses demandes des professionnels et usagères. Elle entre dans le cadre du programme « Les 1000 premiers jours » lancé par l’Unicef et décliné par le Gouvernement français. L’EPNP ne se substitue pas à la consultation postnatale, obligatoire entre la sixième et la huitième semaine du post-partum. Il vient en complément, avec plusieurs objectifs propres : L’EPNP permet d’assurer « une continuité entre le suivi prénatal et le suivi postnatal, et d’éviter une rupture de parcours de soins, notamment pour la femme, une fois l’enfant né ». Le guide pratique 2024 est téléchargeable sur le site du Collège national des sages-femmes de France (CNSF)....
Le respect du droit à l’image des enfants inscrit dans la loi
Connaissez-vous le sharenting, contraction de sharing et de parenting ? C’est le fait pour des parents de publier sur leurs réseaux des contenus relatifs à leurs enfants. Une étude britannique révèle qu’un enfant apparaît en moyenne « sur 1300 photographies publiées en ligne avant l’âge de 13 ans » et « 50 % des photographies qui s’échangent sur les forums pédopornographiques avaient été initialement publiées par les parents sur leurs réseaux sociaux ». Une fois mises en ligne, les images y sont durablement. Elles peuvent nuire à l’enfant sur le long terme et faire le jeu de cyberharceleurs. Le 6 février 2024, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la proposition de loi visant à lutter contre ces dérives. Les détenteurs de l’autorité parentale devront non seulement assurer la sécurité et la santé de l’enfant, mais aussi protéger sa vie privée. ...