Dans l’ensemble des pays développés, on s’était habitué à voir les filles et les jeunes femmes dépasser les garçons et les jeunes hommes à l’école. Elles avaient aussi plus de chances d’aller à l’université que leurs homologues masculins. C’était de bonne guerre, pensait-on, considérant le grand nombre de domaines dans lesquels les femmes restaient désavantagées. Au bout du compte, les hommes avaient quand même de meilleurs résultats sur le marché du travail. Ce n’est plus le cas, d’après une étude présentée mi-septembre dans le Financial Times. Avancée nette des femmes Dans plusieurs pays riches, les jeunes femmes sont désormais plus susceptibles de travailler que les jeunes hommes. Le Royaume-Uni a rejoint ce groupe en 2020, et l’écart entre le taux d’emploi des femmes de 20 à 24 ans et celui des hommes s’est creusé depuis pour atteindre trois points de pourcentage.C’est en 2022 que, pour la première fois, le revenu moyen d’une jeune femme au Royaume-Uni a été supérieur à celui de son homologue masculin. La transition n’a pas encore eu lieu aux États-Unis, mais le déficit du taux d’emploi des jeunes femmes est passé de près de 10 points de pourcentage en 2006 à un seul point l’année dernière. Dans ces pays, lorsqu’on demande « qui fait le plus gros du travail pour élever les enfants ? » ou « qui se concentre sur l’obtention d’une bonne éducation ? » ou encore « qui travaille pour ramener un bon revenu à la maison ? », la réponse est la même : « les femmes ».Si la France résiste encore au phénomène, les courbes suivent le même chemin et ne devraient plus tarder à se croiser. Déclin des hommes non diplômés Tandis que les jeunes femmes progressent, beaucoup de jeunes hommes se désengagent du travail et de l’éducation, ce qui…
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Geneviève Darrieussecq, nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins
Après cinq mois d’exercice, Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé va céder la place à Geneviève Darrieussecq qui devient donc la huitième ministre de la Santé sous la présidence d’Emmanuel Macron. Membre du parti MoDem, cette ancienne médecin allergologue connaît déjà en partie la maison, pour avoir été ministre déléguée chargée des Personnes handicapées auprès du ministre de la Santé François Braun, dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Elle a par ailleurs une longue expérience des affaires publiques. Des dossiers majeurs Crise de l’hôpital public, urgences en tension, périnatalité, financement de la Sécurité sociale, loi sur la fin de vie, gestion des Ehpad, santé mentale, pénuries de médicaments, déserts médicaux, refonte de l’Aide médicale d’État, etc. Tous les dossiers dont hérite Geneviève Darrieussec sont brûlants. Elle devra notamment décider de l’avenir des petites maternités, trouver un équilibre entre la préservation du réseau de proximité et la rationalisation de l’offre de soins face à la pénurie de professionnels de santé (lire le compte-rendu du rapport de la mission sénatoriale sur l’avenir de la santé périnatale page 14). Pas de miracles en vue Les marges de manoeuvre de la nouvelle ministre seront réduites, avec un déficit des comptes de la Sécurité sociale qui devrait dépasser seize milliards d’euros cette année. « Hors de contrôle », a même alerté la Cour des comptes. « Je ne ferai pas de miracles, je ne suis pas une fée », a prévenu Geneviève Darrieussecq, lors de la passation de pouvoir au ministère de la Santé. Les enveloppes « augmenteront un peu », mais « jamais à la hauteur de ce que tout le monde espérerait ». Réputée discrète, la nouvelle venue saura-t-elle imposer une vision d’avenir et défendre ses vues face à Bercy ?...
Les limites juridiques à la PMA en France
La PMA (procréation médicalement assistée) ou AMP (assistance médicale à la procréation) désigne l’ensemble des techniques médicales permettant de concevoir un enfant lorsque la conception naturelle est difficile, voire impossible.Elle englobe différentes techniques : Jusqu’en 2021, la PMA n’était autorisée en France que pour les couples hétérosexuels (mariés, pacsés ou en concubinage depuis au moins deux ans), en âge de procréer et présentant une infertilité pathologique médicalement constatée ou risquant de transmettre une maladie grave à leur enfant. La révision de la loi de bioéthique, la troisième depuis 1994, a modifié ces règles. La loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique a élargi la procréation médicalement assistée à toutes les femmes qui ont un projet parental, aux couples homosexuels comme aux célibataires (le critère médical d’infertilité qui conditionnait l’accès à la PMA a donc été supprimé). Cette nouvelle loi a également ouvert aux femmes la possibilité de congeler leurs ovocytes, sans motif médical, pour préserver leur possibilité de devenir mère, ce qui n’était pas autorisé en France auparavant (excepté pour des raisons médicales). La vitrification ovocytaire est ouverte à toutes les femmes entre 29 et 37 ans et, même si les délais peuvent être longs, cette démarche est gratuite, car prise en charge par la Sécurité sociale. La loi autorise également désormais le recours au double don de gamètes (ovocytes et spermatozoïdes). Les couples dont les deux membres sont stériles peuvent désormais avoir recours à la PMA. Ces évolutions majeures ont soulevé de nombreux débats, politiques, scientifiques et éthiques. Des limites à la PMA demeurent, éthiques notamment, pratiques également, qui viennent encadrer les procédures de PMA et peuvent conduire certains « parents d’intention » à se rendre dans des pays étrangers dans lesquels ces limites n’existent pas....
Être au coeur de l’humain, quoi de plus passionnant ?
Pouvez-vous vous présenter et nous raconter comment vous êtes devenue sage-femme ? J’ai 53 ans et je suis sage-femme depuis 1995. J’ai eu un parcours scolaire tortueux, impacté par ma vie familiale. Le climat difficile à la maison m’a conduite à un redoublement et une orientation vers un BEP sanitaire et social qui m’a permis d’effectuer des stages dans les hôpitaux. Mais tout mal à son bien, car l’expérience a été décisive. Alors que ma première idée était d’être éducatrice de jeunes enfants, j’ai compris que je faisais fausse route grâce à l’un de ces stages. Et c’est encore à l’occasion d’un stage que j’ai découvert le métier de sage-femme. La révélation ! Dès lors, j’ai entrepris de raccrocher les wagons manquants en faisant un bac technologique, puis une année de préparation au concours d’entrée (à l’époque ce n’était pas encore la première année de médecine à valider).Ensuite je suis partie pour quatre ans d’études à Bourg-en-Bresse dans l’Ain. C’était difficile et passionnant à la fois. On était en stage la nuit et on devait se reposer le matin. L’après-midi, on retournait en cours. C’était intense, mais j’ai adoré ces études parce qu’elles étaient très cliniques. Pensez donc, j’ai réalisé un accouchement dès le premier jour de stage de ma première année ! À quatre mains, bien sûr, avec une sage-femme, mais quand même, vous imaginez ?Et puis nous étions très soudées dans la promotion, des liens d’amitié forts sont nés pendant ces années-là et ont perduré jusqu’à aujourd’hui ! Mon rêve ? Travailler à l’hôpital ! Je n’envisageais pas de commencer ma carrière sans passer par la salle d’accouchement. Je voulais travailler à l’hôpital. J’ai été exaucée, puisque j’y suis restée 22 ans. J’avais deux jours de diplôme en poche quand j’ai débuté à Paris, en 1995. Ayant fait...