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Le Yoga, une solution pour luttercontre le stress prénatal

La société moderne est un lieu de stress. Si la pandémie Covid s’est heureusement résorbée, les guerresincessantes, les relations sociales complexes, l’instabilité économique et la menace imminente du changement climatique pèsent lourdement sur la population mondiale, laissant de nombreuses personnes dans l’incertitude et l’appréhension face à l’avenir. L’organisme face au stress chronique Lorsqu’une personne est confrontée à un stress, l’organisme déclenche une réponse biologique complexedans le corps, en libérant des hormones telles que l’adrénaline et le cortisol dans la circulation sanguine.Ces hormones nous permettent de réagir efficacement en cas d’urgence ou de toute autre menace nécessitant une action rapide pour notre survie. En cas de stress chronique et/ou prolongé, en revanche, le système naturel de réponse tend à rester activé pendant une période plus longue, ce à quoi le corps humain est mal adapté : la libération continue d’hormones de stress perturbe le fonctionnement normal de l’organisme et accroît le risque de problèmes de santé allant de l’anxiété et de la dépression aux troubles du sommeil et de la digestion, en passant par les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. [1] Des taux de natalité en berne Le stress chronique omniprésent dans notre société provoque une forte baisse du taux de natalité. Que ce soit en Europe ou dans le monde, de nombreux pays luttent pour maintenir leur population et la France ne fait pas exception : depuis 2010, le nombre de bébés nés en France n’a cessé de diminuer, pour atteindre un nouveau plancher de 678 000 bébés en 2023, soit 1,68 naissance par femme. [2]Même dans un monde idéal, la responsabilité de créer, de nourrir et de protéger une nouvelle vie est considérable. Il est donc logique que, dans le nôtre qui est de plus en plus instable, de moins en moins de femmes veuillent ou puissent...

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Handigynéco,un déploiement en trois phases

Dans le champ des inégalités sociales et territoriales, les premières victimes sont les femmes et particulièrement les femmes en situation de handicap. En 2016-2017, l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France confie à Catherine Rey-Quinio, médecin et conseillère médicale à la direction de l’autonomie, la mission de concevoir un programme pour améliorer l’accès aux soins des personnes en situation de handicap. Elle s’y attelle avec la sage-femme Frédérique Perrotte.Cette mission nécessite au préalable un état des lieux précis, c’est l’Étude Handigynéco. Phase I – 2016-2017 Étude Handigynéco Île-de-France Diagnostic de la filière de soins gynécologiques et obstétricaux accueillant des femmes en situation de handicap sur le territoire francilien Des femmes en déshérence de suivi gynécologique Menée auprès de 1000 femmes en situation de handicap, l’enquête met en lumière la déshérence dans laquelle elles se trouvent trop souvent, en ce qui concerne leur suivi gynécologique et la prise en compte de leur vie affective et sexuelle : Des recommandations L’Étude Handigynéco relève un certain nombre de blocages et débouche sur cinq recommandations : Phase II – 2018-2020 Étude Handigynéco en pratique Intervention de sages-femmes en établissements médico-sociaux franciliensCette recherche-action s’inspire des recommandations issues de l’étude Handigynéco Île-de-France et se déroule de juin 2018 à la mi-2020. L’objectif stratégique de Handigynéco en pratique est de rendre possible la construction d’un parcours gynécologique cohérent pour les femmes en situation de handicap. Aller vers Face à la difficulté de déplacer la population concernée et dans une démarche d’« aller vers », les sages-femmes spécialement formées aux spécificités du handicap se mobilisent pour intervenir dans les établissements médico-sociaux.Deux types d’interventions sont mises en place, en consultations individuelles et sous forme d’ateliers collectifs sur la Vie affective et sexuelle (VAS) et les Violences faites aux femmes (VFF).L’Étude Handigynéco en pratique permet de dépister 47 pathologies chez 37...

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La France, premier pays à inscrire le droit à l’IVG dans sa Constitution

« La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse [IVG] », extrait de l’article 34 de la Constitution française. En inscrivant la liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans le marbre de la Constitution, la loi réaffirme son caractère fondamental en France. Il s’agit d’interdire à l’avenir toute remise en cause de cette liberté par la loi. Cela n’est pas anodin, à l’heure où le droit d’avorter régresse dans plusieurs pays étrangers, comme aux États-Unis ou même en Europe. Le 4 mars 2024, la France s’est distinguée en devenant le premier pays au monde à inscrire dans sa Constitution la liberté pour une femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette décision historique a été prise lors d’un congrès réuni au château de Versailles, où 852 parlementaires ont largement approuvé la mesure avec 780 votes favorables contre 72, surpassant ainsi le seuil requis de 512 voix. « Un message envoyé à toutes les femmes du monde », a déclaré Gabriel Attal. Dans son discours préalable au vote, le Premier ministre a rendu hommage à toutes celles qui se sont battues pour le droit des femmes, d’Olympe de Gouges à Gisèle Halimi, de Simone de Beauvoir à Simone Veil, et bien d’autres. Il a rappelé le rôle des associations qui ont oeuvré en ce sens et continuent de le faire. Il a cité les alliés masculins, il a rappelé les souffrances immémoriales des femmes condamnées à avorter clandestinement. « L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la détresse qu’ont pu connaître ces femmes, privées de la liberté de disposer de leur corps des décennies durant. L’homme que je suis ne peut imaginer vraiment la souffrance physique d’alors, quand […]

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Point juridique

Le refus de soins 

D’un point de vue juridique, c’est la loi Kouchner du 4 mars 2022 qui a consacré le droit pour tout patient de refuser des soins, en complétant l’article 16-3 du Code civil qui fixe le grand principe du respect de l’intégrité du corps humain. L’article L1111-4 du Code de la santé publique dispose que : « Toute personne a le droit de refuser ou de ne pas recevoir un traitement. Le suivi du malade reste cependant assuré par le médecin, notamment son accompagnement palliatif. Le médecin a l’obligation de respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité. Si, par sa volonté de refuser ou d’interrompre tout traitement, la personne met sa vie en danger, elle doit réitérer sa décision dans un délai raisonnable. (…) Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. Lorsque la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l’article L. 1111-6, ou la famille, ou, à défaut, un de ses proches ait été consulté. » La loi consacre ainsi le droit du patient à être informé sur son état de santé, c’est-à-dire sur les traitements et actes proposés, leur utilité, leur degré d’urgence, les risques qu’ils peuvent engendrer et les alternatives possibles. Il consacre aussi la nécessité du consentement libre et éclairé du patient aux actes et traitements qui lui sont proposés. La loi reconnaît au patient la possibilité absolue de refus de soins. LE REFUS DE SOINS : UN DROIT Dans le cas d’une femme enceinte, ses décisions influent sur sa propre santé et sur celle de son enfant à naître. La question peut […]

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Info-pro

Congrès national de la sage-femme libérale – Troyes – 25 novembre 2022

Éthique : entendre les témoignages de mauvaises pratiques, et après ? 1. Présentation de Pour une M.E.U.F. Pour une M.E.U.F. (Médecine Engagée Unie et Féministe) est une association loi 1901 qui regroupe des soignant·es engagé·es dans la lutte contre le sexisme dans le domaine de la santé et du soin. Nos membres sont des soignant·es issu·es de différentes professions : infirmier·ères, psychologues, médecins généralistes et spécialistes, sages-femmes, psychomotricien·nes, orthophonistes, pharmacien·nes, étudiant·es en santé… À Pour une M.E.U.F, nous souhaitons promouvoir la santé de toutes les femmes, ainsi que de toutes les personnes minorisées de genre. Nous luttons pour le développement d’une médecine et d’un enseignement en santé dénués de sexisme envers les patient·es, mais aussi envers les professionnel·les. Nous pensons que le féminisme ne se limite pas aux droits des femmes cisgenres, mais concerne aussi les personnes non binaires et transgenres. Le féminisme que nous incarnons ne se dissocie pas des luttes contre les autres discriminations systémiques : luttes contre le racisme, l’âgisme, le validisme, la grossophobie, la précarophobie, la psychophobie, la LGBTQI-phobie, etc. Parmi nos axes de réflexion variés, les violences obstétricales et gynécologiques (VOG) occupent une place importante dans le paysage du sexisme médical. Nous pensons qu’en tant que spécialité qui prend pour objet le corps des femmes, au sein d’une société fondée sur la domination masculine et au sein d’un système médical profondément patriarcal, la nature même de la relation gynécologique est l’expression d’une hiérarchie sociale oppressive. Face à la multiplication des témoignages de VOG, allant de la négligence aux maltraitances, en passant par des violences physiques ou sexuelles, Pour une M.E.U.F propose aux professionnel·les de santé de se former à l’occasion d’un atelier intitulé “Bientraitance en gynécologie”. 2. Accueillir la parole des patientes Nous pensons qu’il est essentiel de permettre aux personnes soignées de témoigner des mauvaises pratiques médicales qu’elles […]

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Info-pro

TRIBUNE : Allergies alimentaires et protection de l’allaitement

Comité de rédaction Dr Dominique Leyronnas, pédiatre néonatologiste retraité, président de la CoFAM. Dre Suzanne Colson, PhD, sage-femme retraitée, Professeure adjointe honoraire, Canterbury Christ Church University, Membre du conseil administratif et du conseil scientifique de la CoFAM. Marie Courdent, IPDE retraitée, IBCLC, DIULHAM animatrice LLL France, conseil scientifique de la CoFAM. Chevalier de la Légion d’honneur.  Dre Julie Hamdan, médecin généraliste, animatrice LLL France, IBCLC, DIULHAM. Vanessa Lasne, consultante en lactation IBCLC, animatrice LLL France. Marie-Xavier Laporte, infirmière, diététicienne-nutritionniste et consultante en lactation (DIULHAM), présidente d’IPA. Dre Mélissa Mialon, PhD, professeure adjointe de recherche, Trinity College Dublin, membre du Groupe d’action des professionnels de la santé contre le parrainage de l’industrie des laits infantiles (PHASFI) de l’Organisation mondiale de la santé. Britta Boutry, PhD, consultante en lactation IBCLC, coordinatrice WBTi, consultante auprès de GIFA. Adriano Cattaneo, épidémiologiste retraité, IBFAN Italie. Signataires  ACLP – Association des consultants en lactation professionnels de santé  AFCL – Association française des consultants en lactation  CoFAM – Coordination française pour l’allaitement maternel Crefam – Centre de recherche, d’évaluation et de formation à l’allaitement maternel FormIndep – Pour une inFormation indépendante en santé https://formindep.fr LLL F – La Leche League France IBFAN France – International Baby Food Action Network La Société française d’allergologie (SFA) suggère de donner 10 ml de « lait premier âge », chaque jour, aux nouveau-nés allaités à risque atopique (c’est-à-dire aux bébés ayant des antécédents familiaux d’allergie). Cette récente recommandation s’applique dès la première semaine de vie, et ce jusqu’à la diversification (1,2). Ainsi, cette introduction de lait industriel servirait, selon la SFA, à prévenir l’allergie aux protéines de lait de vache. Le « lait premier âge », également appelé « préparation pour nourrissons » ou « PPN » contient notamment des protéines du lait de vache.  En tant qu’associations et professionnels de santé et/ou de périnatalité, nous dénonçons cette proposition […]

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Pratiques

Grève de la tétée ou sevrage ?

EXPOSÉ Marion* consulte avec son fils, Antoine*, âgé de 7,5 mois. Elle est très triste, car elle avait le projet d’allaiter au moins un an. Or, depuis trois jours, Antoine refuse catégoriquement le sein. L’entourage de Marion lui dit qu’il faut qu’elle accepte que son fils ait décidé de ne plus téter. Pour les personnes qui entourent Marion, Antoine s’est sevré spontanément et elles trouvent Marion égoïste de vouloir « forcer son fils à téter ». Marion essaie depuis 3 jours de maintenir sa production lactée, sachant qu’Antoine tétait encore 6 fois par 24 heures jusque-là.  Lors de la consultation, Marion pleure. Elle est très triste et ne comprend pas pourquoi son bébé la « rejette » ainsi. Il s’agit de son second enfant. Marion a allaité son aînée pendant treize mois et le sevrage s’était passé sans encombre, progressivement, au rythme de la mère et de l’enfant. L’allaitement de son second enfant s’est mis en place sans difficulté notable, la diversification a débuté aux alentours de 6 mois, au rythme de l’enfant. Avant cette grève de la tétée, Antoine mangeait à midi et au goûter en plus des tétées qu’il recevait avec plaisir. Soudainement, Antoine s’est mis à s’énerver à l’approche du sein, se mettant en colère et repoussant sa mère à chaque tentative de mise au sein. Il parvient cependant à téter sereinement à deux reprises la nuit, en dormant. À priori, aucun changement d’habitude n’est survenu à ce moment-là, ni au niveau alimentaire du côté de Marion ni au niveau des produits d’hygiène utilisés ou autre. J’accueille Marion sans jugement, en lui indiquant qu’elle a bien fait de venir en consultation pour parler de cela. Je lui indique que beaucoup de mères dans cette situation sont très attristées et sont souvent frustrées du comportement de rejet de leur bébé. Certaines mères peuvent même se sentir […]

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Actus

Un gant connecté pour visualiser la tête fœtale

Quatre sutures à l’avant du crâne, trois à l’arrière. Des capteurs sensoriels positionnés sur l’index d’un gant chirurgical permettent de transmettre les sensations haptiques en signaux que l’on pourra lire sur l’écran d’un smartphone afin de connaître la position de la tête fœtale. À l’aide du bout du doigt, il sera possible de suivre les fontanelles et l’écran affichera s’il s’agit de la fontanelle avant ou arrière. Chaque suture se traduit par un pic sur l’écran. Il suffit de les compter ensuite. C’est l’innovation que la chercheuse britannique Shireen Jaufuraully est en train de développer à la faculté de médecine de l’Université de Londres. Cette jeune gynécologue-obstétricienne en a fait son sujet de thèse. « Ce gant est vraiment innovant », reconnaît Hélène Bouchot. Sage-femme enseignante à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes depuis 2010, elle conçoit et anime, en binôme avec Valérie Courtin, toutes les séances de simulation au département universitaire de maïeutique. « Aujourd’hui, l’apprentissage est basé sur l’expérience. Tous les outils qui permettent de simuler les gestes sont très utiles. » L’école de maïeutique de Nîmes est très équipée en technologie : deux simulateurs corps entier, des ventres fantômes, un simulateur virtuel de toucher vaginal et périnéal, un entraînement par serious games. Elle forme chaque année 120 étudiantes et étudiants et autant de médecins et urgentistes en développement professionnel continu. La praticienne a pris soin d’étudier l’article scientifique publié en janvier dernier dans la revue Frontiers in Global Women’s Health : « Visualiser la position de la tête grâce à des instruments est complémentaire à tous les outils utilisés en formation. Une fois sur 100, on a recours aux ventouses ou forceps. Ce gant pourrait aussi nous indiquer où mieux les placer. »  Mesurer les forces  Comprendre et mesurer la répartition des forces sera une prochaine étape du développement. Pour l’instant, les capteurs sont disposés sur l’index, […]

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En libéral

Responsabilité et matériel médical

Un médicament ou un dispositif médical peut être à l’origine d’un dommage chez un patient. Dans ce cas, ce dernier mettra généralement en cause en premier lieu la responsabilité du praticien qui a effectué l’acte médical (prescrit le médicament ou posé le dispositif), car il n’identifie pas que le dommage est lié au produit de santé. Pourtant, dans certains cas, ce n’est pas l’acte de soin pratiqué par le professionnel qui cause le dommage, mais bien le matériel utilisé : un médicament ou un dispositif médical. Les dispositifs médicaux recouvrent un large éventail de produits : pansements, orthèses, matériel implantable, lecteurs de glycémie, cannes, prothèses, fauteuils roulants, dispositifs intra-utérins, préservatifs, certains objets connectés santé, etc. Selon l’article L. 1142-1 du Code de la santé publique, les professionnels de santé ne sont responsables des conséquences dommageables de leurs actes de soin que lorsqu’ils ont commis une faute, hors le cas où leur responsabilité est encourue en raison d’un défaut d’un produit de santé. RESPONSABLE, MAIS PAS COUPABLE Il s’agit alors d’une « responsabilité sans faute », issue d’une directive européenne du 25 juillet 1985, transposée dans la loi française le 19 mai 1998, qui avait pour but de protéger les consommateurs en facilitant la mise en cause des responsabilités des intervenants professionnels en cas de dommage. On considère que le professionnel de santé étant le fournisseur du produit de santé défectueux, il peut être déclaré responsable de ce défaut et du dommage subi par le patient, même s’il n’a commis aucune faute.  Mais le Code civil français a apporté par la suite par deux lois n° 2004-1343 du 9 décembre 2004 et n° 2006-406 du 5 avril 2006, une modération à ce principe de « responsabilité sans faute », extrêmement sévère pour les professionnels de santé : en cas de défaut d’un produit de santé, le professionnel de santé qui […]

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Formation

Vulvodynie, prise en charge en rééducation

EXPOSÉ  Camille* nous est adressée par un dermatologue et vénérologue, pour une rééducation périnéale dans le cadre d’une prise en charge de vulvodynie apparue il y a quatre ans. Camille a 56 ans et aucun antécédent médical notable. Elle a accouché en 1995 par voie basse d’un enfant de 2600 grammes. Une épisiotomie a été pratiquée à titre systématique, pour présentation du siège. Il n’y a pas eu de rééducation périnéale postnatale, car son périnée était « super tonique ».  Camille est orthophoniste. Elle est séparée de son conjoint depuis près de cinq ans. Lors de l’interrogatoire, elle fait le lien entre l’apparition des premières douleurs vulvaires et la séparation. Elle est ménopausée depuis ses 50 ans. Elle est actuellement célibataire. Du fait de violences sexuelles à l’âge de 10 ans, elle avait entrepris une thérapie de type psy il y a de nombreuses années. Elle consulte à nouveau depuis l’apparition de son problème vulvaire.  Qu’est-ce que la vulvodynie [1] ?  La vulvodynie est un inconfort vulvaire chronique, le plus souvent à type de brûlure, sans cause identifiable. Le diagnostic est souvent porté après plusieurs mois ou années d’évolution, du fait de réticences à consulter de la part des patientes et d’une méconnaissance de la maladie de la part les professionnels de santé. Sa prévalence est estimée à 8 % dans la population générale et elle affecterait environ un quart des femmes à un moment de leur vie. La vulvodynie fait partie des symptômes médicalement inexpliqués (SMI), c’est-à-dire des symptômes ne relevant pas d’une maladie organique identifiable (fibromyalgie, cystite interstitielle/vessie douloureuse, côlon irritable, dysfonction temporo-mandibulaire, syndrome de fatigue chronique, etc.). La moitié des femmes atteintes de vulvodynie auraient au moins deux SMI associés (fatigue chronique, fibromyalgie, etc., NDLR).  La vulvodynie, comme certains SMI, tend actuellement à être considérée comme un trouble de la perception et de la modulation du […]