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En France le taux de mortalité infantile atteint le chiffre alarmant de 4,1 pour 1000 naissances en 2023 (INsee). Ce chiffre place le pays au 23e rang européen. cette évolution pourrait être liée aux inégalités socio-économiques.

Entre 2015 et 2020, le taux de mortalité néonatale est 1,7 fois supérieur dans les communes les plus défavorisées, par rapport à celui des communes les plus favorisées. « La hausse observée se concentre uniquement dans les territoires défavorisés, alors que la mortalité est restée stable dans le reste du pays », souligne Jennifer Zeitlin, épidémiologiste et directrice de recherche à l’Inserm. Hypothèses explicatives Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart, tels que des comportements de santé (tabagisme, surpoids, exposition à la pollution) favorisant prématurité et petit poids de naissance. Les considérations éthiques et personnelles entrent également en jeu, notamment dans la décision de recourir ou non à une interruption médicale de grossesse pour certaines maladies fœtales. L’organisation du système de santé est en cause également. « L’accès aux soins et la capacité des résidents à se saisir du système de santé est réduit dans les territoires défavorisés », souligne Victor Sartorius premier auteur de l’étude. On songe aux fermetures des petites maternités qui, en allongeant les distances d’accès aux soins, aggravent les risques pour les mères et les nouveau-nés, régulièrement évoquées parmi les causes possibles. Les sous-effectifs en néonatologie également. « Les forts taux d’occupation dans les unités qui prennent en charge les nouveau-nés en état critique couplés aux sous-effectifs pourraient aussi être une hypothèse parmi les causes à explorer », précise V. Sartorius. Des marges de prévention importantes Selon la Haute Autorité de santé, 57 % des événements indésirables graves liés aux soins chez les -nouveau-nés, dont des décès, auraient pu être évités. Les auteurs de l’étude recommandent de mener des audits territoriaux de l’offre de soins en périnatalité, à l’image de celui conduit en Seine-Saint-Denis en 2015. « Notre étude montre à quel point les populations défavorisées sont en première ligne face à la mortalité néonatale et souligne l’urgence de mettre en place des mesures de...

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Risque d’AVC après une chirurgie gynécologique : une méta-analyse clarifie les données

Plus de 21 000 femmes ont été suivies pendant huit années, période durant laquelle 193 décès liés à un AVC ont été recensés. L’étude, menée par des gynécologues de la Chongqing University, révèle que l’hystérectomie seule est associée à une augmentation du risque d’AVC de 5 %. L’hystérectomie combinée à une ovariectomie bilatérale (ablation des deux ovaires) augmente quant à elle le risque d’AVC de 18 %. Chute brutale des œstrogènes Les chercheurs expliquent ce sur-risque par la chute brutale du taux d’œstrogènes après l’ablation des ovaires. Ces hormones jouent un rôle protecteur sur les vaisseaux sanguins, et leur disparition compromet cette protection à long terme. D’autres facteurs, comme les changements de la viscosité sanguine et le choix de la voie chirurgicale classique abdominale plutôt que coelioscopique (favorisant à terme le développement d’une inflammation de la paroi de l’ensemble des vaisseaux du corps), pourraient aussi jouer un rôle. Implications pour le suivi médical L’étude ne permet pas de différencier le niveau de risque selon l’indication chirurgicale (par exemple, pour l’endométriose ou pour les fibromes). Elle souligne cependant la nécessité d’un suivi cardiovasculaire plus rigoureux chez les femmes ayant subi ces procédures, en particulier celles dont les ovaires ont également été retirés. Comme le souligne le Dr Stéphanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society, ces résultats mettent en lumière les risques à long terme de ces chirurgies courantes et offrent l’opportunité de mettre en place des stratégies de prévention....

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Une étude confirme l’impact délétère des aliments ultra-transformés sur la santé et la fertilité masculine

Pour la première fois, des chercheurs ont tenté de dissocier les effets néfastes des AUT de ceux d’un apport calorique excessif.  Méthodologie nouvelle L’expérience, d’une durée de trois  semaines, a soumis 43 participants à un régime ultra-transformé (composé en moyenne de 77 % d’AUT) et à un régime non transformé (1 % d’AUT). L’apport calorique total a été maintenu égal entre les deux types de régimes pour isoler spécifiquement l’effet des AUT. Métabolisme et fertilité touchés L’étude a permis d’établir plusieurs constats significatifs, notamment une augmentation du poids corporel (principalement de la masse grasse) et une altération du rapport cholestérol LDL/HDL, deux indicateurs de risque cardiovasculaire. Sur le plan de la fertilité, les effets sont tout aussi préoccupants : une chute de l’hormone de stimulation folliculaire et une baisse de la testostérone ont été observées chez la plupart des participants.Enfin, le régime ultra-transformé a entraîné une diminution de la ­motilité totale des spermatozoïdes. Les chercheurs avancent l’hypothèse que ces effets pourraient être liés aux polluants (comme les phtalates) qui se retrouvent dans les AUT et qui agissent comme des perturbateurs endocriniens, bouleversant l’équilibre hormonal. Pour rappel, la qualité du sperme a chuté de 60 % depuis les années 1970.  Pour une santé optimale, on privilégiera donc les aliments peu ou non transformés, au-delà même des considérations caloriques. Source :  Cell Metabolism, 28 août 2025 La classification Nova évalue le degré de transformation industrielle des aliments : Le Nutri-Score, quant à lui, évalue la qualité nutritionnelle d’un produit via un système de lettres et couleurs (A à E). Les deux systèmes sont donc complémentaires : Nova aide à identifier les produits ultra-transformés, tandis que le Nutri-Score aide à choisir les produits les plus sains au sein de chaque catégorie de transformation.  Comment reconnaître un aliment ultra-transformé (AUT) ? Outils pratiques L’analyse de l’étiquetage est essentielle. Bien que les procédés...

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Les IVG en légère hausse en France, 80 % se font par voie médicamenteuse 

En 2024, le nombre d’IVG en France a légèrement augmenté pour atteindre 251 270, soit une hausse de 7 000 par rapport à 2023. Cela représente un taux de recours de 17,3 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 16,8 en 2023.  Les pratiques évoluent : la méthode médicamenteuse est majoritaire (80 % des IVG), et près de la moitié des interventions (45 %) ont lieu hors hôpital. Le taux de recours est deux fois plus élevé dans les DOM (32,2 pour 1 000 femmes) qu’en métropole, avec des variations importantes allant de 19 ‰ à Mayotte à 46,5 ‰ en Guyane. Toutes les classes d’âge voient leur taux de recours augmenter, avec un taux plus élevé chez les 25-29 ans (29,8 ‰). Chez les mineures, ce taux continue de reculer depuis dix ans, passant de 8,7 à 5,5. Depuis l’allongement du délai légal à 16 semaines en 2022, on observe davantage d’IVG tardives, avec 9,8 % des IVG hospitalières réalisées après douze semaines. En 2024, les sages-femmes ont réalisé environ la moitié des IVG en cabinet (plus de 50 000 interventions). Près de 1 600 traitements ont été remis directement en pharmacie, dans le cadre de téléconsultations....

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Nouvelle stratégie nationale Sport-Santé 2025-2030 

Faire de l’activité physique un élément central de la prévention et du parcours de soins en France : c’est l’objectif de la nouvelle stratégie nationale Sport-Santé. Elle s’articule autour de douze actions clés, avec pour objectif de réduire les inégalités sociales et territoriales d’accès. L’évaluation de son efficacité aura lieu en 2030. Des mesures phares pour un accès facilité Parmi les mesures phares, on trouve l’organisation annuelle d’un « mois de l’activité physique » à partir de 2026, ainsi que le développement d’une offre sport-santé encadrée, référencée sur des plateformes fiables. La stratégie prévoit également l’amélioration de l’accès aux équipements sportifs, notamment avec l’ouverture des infrastructures et équipements scolaires aux clubs et associations. Le réseau de maisons sport-santé sera étendu (540 structures en juillet 2025). Promouvoir l’activité physique au quotidien La stratégie prévoit la généralisation des trente minutes d’activité physique quotidienne à l’école et dans les établissements médicosociaux, tout en encourageant la promotion du sport en entreprise et dans la fonction publique. Pour les séniors, l’activité physique est désormais une priorité (Cf. Conférence nationale de l’autonomie, 9 juillet 2025). Un volet important de la stratégie concerne également la prise en charge de l’activité physique adaptée pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Rôle des professionnels Afin de soutenir ces objectifs, la stratégie met l’accent sur la montée en compétences des professionnels du sport-santé. Les médecins, paramédicaux et éducateurs en activité physique adaptée seront mieux formés pour prescrire et encadrer ces pratiques. Les maisons sport-santé sont quant à elles appelées à devenir des pivots territoriaux, facilitant l’orientation des patients. Flou sur le financement L’impact de ces mesures dépendra bien sûr de leur mise en œuvre concrète sur le terrain. Hélas, aucune précision n’a été apportée jusqu’ici quant aux financements alloués. ...

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Sébastien Lecornu : objectif 5 000 maisons de santé en 2027

Après sa nomination au poste de Premier ministre, Sébastien Lecornu a choisi de dédier son premier déplacement officiel à la santé. Depuis Mâcon, il a annoncé une mesure ambitieuse pour lutter contre les déserts médicaux : l’objectif de 5 000 maisons de santé à l’horizon 2027 (actuellement, le nombre est de 2500). Ces centres de soins regroupent divers praticiens (médecins généralistes, orthophonistes, sages-femmes, infirmiers, etc.), facilitant ainsi l’accès aux soins de proximité. Par proximité, on entend à un maximum de trente minutes de chaque Français. Le défi du manque de médecins L’ambition d’ouvrir de nouveaux centres risque toutefois de se heurter à une réalité prégnante : le manque chronique de personnel médical. De nombreuses maisons de santé existantes peinent déjà à maintenir une offre complète, confrontées au départ à la retraite de leurs praticiens ou à des postes vacants.  Un problème d’attractivité Les réactions des syndicats et représentants des médecins sont pour l’instant largement sceptiques. Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, se montre prudent sur FranceInfo : « Cela nécessite au moins deux médecins par maison. Ça va faire le recrutement de 10 000 médecins. Où va-t-on les trouver ? » Fabienne Yvon, médecin généraliste et membre du même syndicat, explique sur TF1 que cette situation est due à un manque d’attractivité, évoquant à la fois les contraintes d’exercice et la rémunération. En somme, pour que l’objectif des 5 000 maisons de santé soit couronné de succès, la simple construction de bâtiments ne suffira pas. Une politique globale, axée sur l’attractivité des métiers de la santé et la formation de nouveaux professionnels, est cruciale pour doter ces futures structures du personnel nécessaire....

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Bronchiolite du nourrisson : la campagne de prévention 2025-2026 est lancée !

Bronchiolite du nourrisson : la campagne de prévention 2025-2026 est lancée ! La bronchiolite aiguë demeure la principale cause d’hospitalisation des nourrissons de moins de 1 an pendant la saison d’hiver. La nouvelle campagne de prévention 2025-2026, sous l’égide du ministère de la Santé, a débuté le 1er septembre en France métropolitaine et outre-mer (avec des variations au 1er août en Guyane et au 1er octobre à Mayotte). Bilan d’impact et bénéfices observés L’efficacité de la stratégie préventive a été confirmée lors de la saison 2024-2025. On estime que cette campagne a permis de protéger plus de 450 000 nourrissons contre une forme grave de l’infection. Selon Santé publique France, l’épidémie a duré huit semaines (de mi-­novembre 2024 à mi-janvier 2025), soit une durée plus courte et une intensité plus faible qu’avant ces campagnes.  Deux outils de prévention pour 2025-2026 La prévention de la bronchiolite s’articule autour de deux options : l’immunisation passive du nourrisson, par administration de l’anticorps monoclonal Beyfortus® (nirsevimab), ou le vaccin Abrysvo®. Ce dernier est proposé aux femmes enceintes durant le huitième mois de grossesse. Les anticorps spécifiques générés par la mère sont transférés au fœtus via le placenta.  Une campagne lancée le 1er septembre La vaccination maternelle (Abrysvo®) est prise en charge à 100 % et peut être prescrite et administrée par les médecins, les sages-femmes, les infirmiers diplômés d’État et les pharmaciens. L’immunisation passive (Beyfortus®) concerne les nourrissons qui font face à leur première saison d’exposition au VRS, sauf si la mère a reçu Abrysvo®. Elle est proposée en maternité après la naissance, avec une prise en charge intégrale. Elle peut se faire en ville, pour les enfants nés entre février et août 2025. Prescrit par un médecin ou une sage-femme, Beyfortus® est remboursé à 30 % par l’Assurance maladie (100 % avec la C2S ou l’AME). Les autorités sanitaires encouragent les parents...

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Sage-femme jugé pour viols de patientes : quatorze ans de réclusion criminelle

L’ancien sage-femme, jugé à Montpellier pour le viol de six femmes, a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. Cette décision de la cour criminelle de l’Hérault, rendue le vendredi 5 septembre, fait suite à un réquisitoire du parquet. Lionel Charvin, 54 ans, avait déjà été condamné en 2021 à douze ans de prison pour onze viols sur d’autres patientes. Il encourait cette fois une peine maximale de vingt ans de réclusion. La cour criminelle l’a jugé coupable de « pénétrations sexuelles par violence, menace, contrainte ou surprise » sur ces six femmes, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis en « abusant de l’autorité conférée par sa fonction ». L’accusé, sage-femme de profession, imposait des masturbations vaginales aux patientes dans le cadre du suivi de leur grossesse. Analyse du représentant du ministère public Dans sa plaidoirie, l’avocat général a souligné la prise de conscience limitée de l’accusé concernant ses actes. Il a également estimé que « c’est le dossier de la libération de la parole », faisant référence au premier procès très médiatisé. Le verdict qui s’en était suivi avait incité d’autres patientes à témoigner.  Le magistrat a rappelé qu’« ici, il n’y a qu’un coupable, M. Charvin, et des victimes » et qu’« il n’y a pas discussion sur la matérialité des faits ». Il a exprimé l’espoir que le « sentiment de culpabilité des victimes » s’estompe. Violeur en série Concernant l’accusé, le représentant du ministère public a noté la « multiplication des faits, multiplication des victimes, capacité de réflexion sur ses propres actes insuffisante. Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l’issue de l’audience ». L’intéressé, quant à lui, a toujours affirmé qu’il s’agissait de gestes médicaux et non sexuels. Outre la peine de prison, l’avocat général a requis un suivi sociojudiciaire assorti d’une injonction de soins d’une durée de sept ans. Source : Le Monde,...

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Télémédecine et avortement aux États-Unis : un bouleversement silencieux

Depuis l’annulation de Roe v. Wade en 2022, plus de vingt États américains ont restreint ou interdit l’accès à l’IVG. Pourtant, le nombre total d’avortements n’a pas diminué : en 2024, environ 1,14 million d’IVG ont été pratiquées aux États-Unis, soit davantage qu’avant l’arrêt Dobbs. L’essor du téléavortement La principale évolution réside dans le recours massif à la télémédecine. Introduit pendant la pandémie de ­Covid-19, le téléavortement (prescription et envoi postal de mifépristone et misoprostol) s’est rapidement imposé comme une alternative. les « cliniques virtuelles » sans structure physique ont vu leur activité croître rapidement. Selon la Society of Family Planning (Planning familial des États-Unis), la part des IVG réalisées par téléconsultation est passée de 5 % mi-2022 à 25 % fin 2024, soit une IVG sur quatre.  Le rôle des « shield laws » ou « lois boucliers » Face aux interdictions locales, plusieurs États progressistes (Massachusetts, New York, Californie, Colorado) ont adopté des « lois boucliers » protégeant les praticiens qui prescrivent des pilules abortives à distance pour des patientes vivant dans des États restrictifs. Fin 2024, environ 12 330 avortements par mois étaient pratiqués sous ce régime, représentant près de la moitié des téléavortements Un affrontement juridique inédit Cette stratégie suscite une riposte des États conservateurs : nouvelles lois pénalisant l’envoi de pilules, poursuites judiciaires contre des médecins hors État, pressions sur la FDA (U.S. Food and Drug Administration) pour restreindre la mifépristone. Le Texas envisage même une loi permettant à tout citoyen de poursuivre les acteurs impliqués dans l’envoi de pilules abortives., l’objectif étant d’effrayer les Texanes enceintes, afin qu’elles renoncent à avorter et de dissuader les prestataires de leur venir en aide. Perspectives Le téléavortement a donc permis de maintenir, voire d’augmenter, l’accès à l’IVG, y compris dans des États très restrictifs. Toutefois, ses limites demeurent : nécessité d’une connexion internet, d’un lieu sûr pour recevoir les pilules, et isolement accru...

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Daphné Meyer, sage-femme et réserviste sanitaire

Pourquoi sage-femme ? Je ne parlerai pas de vocation, en ce qui me concerne. À ma sortie du lycée, j’étais dans le brouillard, je ne savais pas ce que je voulais faire. Mes parents travaillaient dans le milieu médical, alors je suis allée vers ce que je connaissais, un peu par mimétisme. À la fin de ma première année à l’université — le tronc commun médecine/dentaire/sage-femme —, je n’ai eu « que » sage-femme… Les jeux étaient faits. J’ai été diplômée en 2012 et j’ai enchaîné six mois à Laval, dans une maternité de niveau 2. Ensuite, je suis partie à -Château-Gontier, une maternité de niveau 1 qui réalise environ 850 accouchements par an. J’y suis restée près de dix ans.  Vous regrettez votre choix professionnel ? Je ne vais pas répéter le mantra habituel : « sage-femme est le plus beau métier du monde, et cætera, et cætera. » Je préfère être transparente : je suis toujours en questionnement. Sage-femme est incontestablement un métier passionnant, enrichissant, où l’on se sent profondément utile. C’est déjà beaucoup ! Mais les conditions d’exercice font qu’au bout d’un moment, on s’épuise. Surtout si l’on s’investit beaucoup, ce qui est mon cas. Autre souci qui m’est propre : j’ai régulièrement besoin de nouveauté, de stimulation intellectuelle, j’ai toujours envie de sortir de ma zone de confort.  Quels ont été les aspects positifs de votre expérience à l’hôpital ?  En premier lieu, je dirais la polyvalence. Dans les maternités de niveau 1, elle est essentielle, car l’équipe est réduite. Les gynécologues sont parfois d’astreinte chez eux. Dans certaines structures, le pédiatre est absent le soir et le week-end, il n’y a pas d’interne… La majorité des grossesses sont, certes, physiologiques, mais quand ça se passe mal, la sage-femme est toute seule. En cas d’hémorragie, par exemple, lorsque chaque seconde compte, c’est elle qui réalise les premiers gestes. En niveau 3, […]