Le phénomène n’est pourtant pas nouveau : l’Union nationale de la prévention du suicide en avait déjà relevé l’importance, sans la chiffrer, il y a vingt ans déjà. Progressivement, les spécialistes de la périnatalité en prennent conscience (lire page 16). Toutes les femmes sont concernées et de trop nombreuses mères vont mal. Par honte et par isolement, elles le cachent souvent à leur entourage ainsi qu’aux professionnels de santé. À eux de faire preuve d’une vigilance accrue. Mais en ont-ils les moyens ? Entre leurs besoins de formation sur le sujet et des modes de collaborations interdisciplinaires à inventer, le champ d’action est immense et les professionnels sensibilisés fort démunis. Aujourd’hui, des régions entières sont encore dépourvues de services d’accueil spécialisé pour ces femmes qu’il ne faut souvent pas séparer de leur bébé. Mise en place par le Gouvernement, la commission des 1000 premiers jours, qui doit repenser l’accompagnement des parents, apportera-t-elle des réponses ? La récente Alliance francophone pour la santé mentale maternelle veut le croire (lire page 20). Elle s’efforce de réunir tous les professionnels et usagers concernés pour construire un plaidoyer en faveur de la santé mentale maternelle. Forcera-t- elle les autorités à donner des moyens à la PMI ? À la psychiatrie périnatale ? Aux centres médicopsychologiques ? Permettra-t-elle une meilleure collaboration entre les services de ville et d’hôpital ? Quelles ressources allons-nous offrir aux mères fatiguées ?