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Chiffres

Bilan démographique 2023 : les naissances baissent encore, l’espérance de vie se redresse

Natalité en berne et espérance de vie en hausse : l’Insee dévoile les chiffres de son Bilan démographique 2023 et confirme le vieillissement de la population française. Le 1er janvier 2024, la population de la France est de 68,4 millions d’habitants. Elle augmente de 0,3 %, comme en 2022, c’est-à-dire nettement moins vite que les années précédentes (+ 0,4 % pour les années 2019 à 2021 et + 0,5 % en 2017 et en 2018). En 2023, la France a enregistré environ 678 000 naissances, soit une baisse très marquée (- 6,6 %) par rapport à 2022. Sur une année, ce sont 48 000 bébés de moins. Si nous restons les champions européens de la fécondité, le nombre de naissances ne cesse de reculer depuis treize ans maintenant, à l’exception de 2021. Au total, le nombre de naissances en 2023 est inférieur d’environ 20 % à celui de 2010. Fécondité en baisse En 2023, l’indicateur conjoncturel de fécondité en France a chuté de manière significative à 1,68 enfant par femme, contre 1,79 l’année précédente. Un niveau « faible », qui n’assure plus le renouvellement des générations. Lors de son dernier pic, en 2010, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’élevait à 2,03 enfants par femme. Ce sont désormais toutes les classes d’âge qui sont concernées par cette baisse, y compris les femmes âgées de 30 ans ou plus, relativement épargnées jusque-là. En 2023, l’âge moyen à la maternité reste à son niveau de 2022, soit 31 ans, contre 29,5 ans vingt ans plus tôt. Espérance de vie en hausse Bonne nouvelle, en revanche, du côté de l’espérance de vie à la naissance. En 2023, celle des femmes françaises est de 85,7 ans, tandis que celle des hommes atteint pour la première fois la barre des 80 ans. Par rapport à 2022, c’est une hausse de 0,6 an pour les femmes et de 0,7 an pour les hommes. En 2023, elle atteint même un niveau supérieur […]

Actus

Hausse des signalements de ruptures de stock de médicaments en 2023. L’ANSM publie un point de situation hivernal.

En 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a enregistré une hausse significative des ruptures de stock et de risque de ruptures de stock. Avec 4 925 déclarations, c’est 30,9 % de plus que les 3 761 signalements enregistrés en 2022. Et c’est 128 % de hausse par rapport aux 2 160 signalements de 2021. Une nouvelle fois, la vulnérabilité du système de santé français face aux défis de l’approvisionnement pharmaceutique est mise en lumière.  Toutes les classes de médicaments sont concernées.  Parmi les médicaments d’intérêt thérapeutique majeurs (MITM), « les médicaments cardiovasculaires, les médicaments du système nerveux, les anti-infectieux et les anticancéreux sont plus particulièrement représentés », précise l’ANSM. 40 % de ces signalements en 2023 ont nécessité des mesures d’urgence pour garantir la disponibilité des médicaments (contingentement quantitatif, importation de médicaments similaires, restrictions d’utilisation pour certaines indications, etc.). Causes multifactorielles Les causes de ces ruptures et risques de ruptures sont diverses : problèmes de production des matières premières, défauts de qualité, capacités de production insuffisantes, problème de répartition géographique, etc. Une embellie pour l’amoxicilline L’ANSM constate depuis quelques semaines une « amélioration progressive de l’approvisionnement des pharmacies et la répartition d’amoxicilline et d’amoxicilline-acide clavulanique sur l’ensemble du territoire, en particulier sur les présentations pédiatriques ».  Pour rappel, l’amoxicilline est à la fois l’antibiotique le plus courant et le plus emblématique des pénuries. Sa version pour enfant avait notamment été très difficile à trouver pendant de longues semaines, l’hiver dernier. Mesures introduites par la LFSS 2024 La Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (LFSS) a été promulguée fin 2023. Elle vise à renforcer la capacité des autorités sanitaires à gérer ces tensions d’approvisionnement : sanctions financières, possibilité d’imposer des mesures de distribution spécifique aux laboratoires pharmaceutiques, possibilité de requalifier un médicament en MITM, etc.  « L’implication de l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament doit se maintenir afin d’assurer aux […]

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Actus

Endotest® : bientôt remboursé ?

En juillet 2023 et dans le contexte de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, la HAS s’est autosaisie pour évaluer l’efficacité diagnostique et l’utilité clinique du test salivaire Endotest®. Développé par la société lyonnaise Ziwig, ce test s’utilise pour diagnostiquer l’endométriose dans des cas complexes. Comment ? En combinant séquençage des ARN salivaires et analyse des données recueillies par intelligence artificielle. À la clef, le remboursement par l’Assurance Maladie L’Endotest® pourrait à terme bénéficier d’un remboursement généralisé par l’Assurance Maladie. C’est dans le but d’éclairer sa décision sur ce point que le Collège de la HAS a mené cette évaluation. La Haute Autorité de santé commence par rappeler que l’endométriose affecte 2 à 10 % des femmes en âge de procréer dans la population générale et 30 à 50 % des femmes confrontées à l’infertilité. L’Endotest® interviendrait en troisième intention, après les examens cliniques (interrogatoire et examen pelvien) et d’imagerie (échographie endovaginale de première intention ± une IRM pelvienne de deuxième intention). « En cas de résultat négatif ou incertain, [le test salivaire Endotest] éviterait les cœlioscopies inutiles et conduirait à rechercher d’autres pathologies en vue d’une prise en charge adaptée », précise le rapport de la HAS. La HAS confirme l’efficacité de Ziwig Endotest® pour le diagnostic de l’endométriose, mais préconise une étude complémentaire Au final, la HAS reconnaît le caractère novateur de l’Endotest®, notamment pour son utilisation des biomarqueurs et de technologies avancées, ainsi que pour son approche non invasive basée sur le prélèvement salivaire. Elle note également que l’Endotest® pourrait répondre à un besoin médical insuffisamment couvert dans cette indication, comme l’indiquent ses performances diagnostiques. Si les données cliniques issues d’une sous-étude sur 237 patientes suspectées d’endométriose montrent une haute précision diagnostique de l’Endotest®, des risques de biais demeurent ainsi que des incertitudes quant à son applicabilité clinique. Une étude complémentaire et […]

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Actus

Ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale

Des sénateurs ont invité le Gouvernement à « ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale ». Cette proposition, qui doit être débattue en séance publique au Sénat courant janvier, souligne l’urgence et la gravité des problèmes de santé mentale chez les enfants et adolescents. Bien que cette question soit régulièrement soulevée par des professionnels et des politiciens de différents bords, il est rare que de telles propositions soient inscrites à l’ordre du jour. Face à la dégradation de la santé mentale des jeunes ces dernières années, il est souligné l’importance d’une prise en charge précoce et de qualité pour les enfants souffrant de troubles psychiques, en vue d’une meilleure stabilisation ou guérison à l’âge adulte. Ceci s’aligne avec le droit international garantissant des soins adéquats aux enfants. Cependant, les capacités actuelles en psychiatrie et l’accès aux psychologues sont jugés « insuffisants face aux besoins ». Il est également critiqué le recours excessif à la médication comme « réponse par défaut de prise en charge psychothérapeutique sur le long cours ». La proposition insiste sur la nécessité d’une « politique globale et ambitieuse d’accompagnement des jeunes dont la santé mentale est affectée », incluant le renforcement des effectifs de psychologues et de psychiatres, la réforme du service de santé scolaire, le soutien aux centres médico-psychopédagogiques (CMPP) et médico-psychologiques (CMP), ainsi que le développement de campagnes de sensibilisation. Finalement, il est proposé de faire de la santé mentale des jeunes une grande cause nationale.

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Actus

Papillomavirus : 10 à 15 % des collégiens de 5e vaccinés, un démarrage décevant

La campagne de vaccination contre le papillomavirus pour les élèves de 5e, débutée à l’automne, n’a pas rencontré le succès espéré. Ce jeudi 11 janvier, la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) a fait état de résultats décevants. On estime qu’ont été vaccinés avec une première dose environ 10 à 15 % des collégiens de 5e, « la deuxième injection se fera avant fin juin », a déclaré le Pr Xavier Carcopino, président de la SFCPCV et chef de service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord de Marseille, lors d’une conférence de presse. L’objectif initial, considéré comme modeste, était d’atteindre environ 30 % de couverture vaccinale. Les résultats actuels sont donc bien en deçà des attentes. Promise début 2023 par le président Emmanuel Macron, la vaccination peut également se faire hors collège, chez les généralistes, pédiatres et en pharmacies. Selon l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, la réussite de cette campagne nécessitera « de la ténacité », ainsi que « d’adapter les outils » à l’hétérogénéité des régions et des familles. La SFCPCV a regretté une organisation administrative de la campagne « un peu lourde et compliquée », et a souligné le besoin d’une meilleure communication sur l’importance de vacciner les jeunes, pour faire du cancer du col de l’utérus « une maladie du passé ».

Actus

Anne Mercadier, sage-femme devenue accoucheuse… d’émotions

Pourquoi sage-femme ? Ma mission de vie, je l’ai décelée à l’adolescence. J’avais ce refrain récurrent en moi : « J’ai envie d’aider les autres. » Et je voulais être au cœur de la vie des gens, dans leur vérité nue, là où l’on met bas les masques, là où la rencontre est sincère de bout en bout. Enfin, j’adorais les sciences naturelles, j’avais une véritable fascination pour le vivant. Être au début de la vie, à la lisière, aux portes de l’inconnu, m’attirait plus que tout autre chose. J’hésitais entre pédiatre, gynécologue-accoucheur ou sage-femme. J’ai décidé d’être sage-femme parce que, les études étant plus courtes, je pouvais aller plus vite sur le terrain. Quels ont été les premiers défis dans ce métier ? Les études, d’abord, m’ont semblé difficiles. J’ai étudié à l’ESF de l’hôpital Foch, à Suresnes. À l’époque, c’était concours d’entrée, plus trois ans de cursus. Je me suis retrouvée immédiatement en salle de naissance, ou en stage infirmier en cancérologie, en pneumologie, avec des incontinents, des grabataires, des stades avancés de cancer. Je faisais les soins de corps en souffrance. J’ai découvert la réalité des odeurs, de la laideur, de la douleur… Nous avions 18 ans, aucune préparation, aucun soutien psychologique. On se débrouillait toutes seules. Quand j’y repense, c’était incroyable. Sans parler de l’âpreté des rapports avec nos aînées les sages-femmes, souvent maltraitantes avec les jeunes élèves.  Nous avions peu de vacances, nous n’étions pas rémunérées, les promotions n’étaient pas mixtes, bref… ce n’était pas drôle. Pourtant, j’aimais ça. À aucun moment je n’ai pensé arrêter.  Après les études, d’autres défis m’attendaient. À 21 ans, j’ai commencé par travailler six mois dans une clinique privée parisienne, en gardes de 24 heures. J’avais les clefs de l’établissement. La nuit, j’étais toute seule à gérer la salle de naissance, et les quinze lits de suites […]