
« À quantité consommée égale, les complications [chez les femmes] sont plus graves, plus rapides, parfois spécifiques (cancer du sein) ou plus fréquentes que chez les hommes (agressions subies, notamment sexuelles). » Les représentations liées au genre, empreintes de tabous et de stéréotypes, conduisent à une sous-évaluation médicale des femmes et à un accès limité aux aides existantes. Car celles qui sont en difficultés avec l’alcool sont jugées encore plus négativement que les hommes et leur parole est moins considérée. La HAS préconise, quand c’est nécessaire, que les femmes concernées soient prises en charge de préférence par des femmes pour que joue la sororité. Outils et documents à disposition En 2023, la HAS publiait un guide et des outils afin d’aider les professionnels de premier recours à diminuer le risque alcool, via un repérage systématique et précoce des usages et l’accompagnement de chaque personne. Elle vient de publier une série de documents courts (un guide point clés, une synthèse et sept fiches-outils thématiques), à destination des mêmes professionnels, pour « sensibiliser aux spécificités de l’exposition des femmes à l’alcool, au-delà des seules périodes de grossesse et de maternité ». Aborder le sujet régulièrement en consultation La HAS le regrette, le sujet de l’alcool n’est généralement évoqué que dans le cadre de la grossesse et de la maternité, alors qu’il constitue un enjeu de santé globale « pour toute personne de sexe et/ou de genre féminins, y compris les personnes mineures, au regard notamment de son impact sur la vie génitale, la santé sexuelle, la procréation ou encore le risque de cancer du sein ». L’évolution des usages et les risques liés à l’alcool exigent un renforcement de l’information et de l’accompagnement des femmes tout au long de leur vie. Il est essentiel d’intégrer ce sujet aux consultations de santé, au même titre que le tabac ou…