Qu’est-ce que l’adénomyose ? L’adénomyose est une forme d’endométriose intra-utérine, dans laquelle le tissu endométrial s’infiltre dans la paroi musculaire de l’utérus (le myomètre) : c’est un syndrome de l’endométriose interne. Quand il y a de l’endométriose, la muqueuse se propage en dehors de la cavité utérine sur la partie abdominale, les ovaires et les trompes, et jusque dans la vessie parfois. L’adénomyose, elle, reste nichée dans l’utérus, plus précisément dans le muscle intra-utérin. En France, 11 à 13 % des femmes en âge de procréer* seraient concernées, à des degrés variés. La plupart l’ignorent et la pose de diagnostic est encore plus longue que pour l’endométriose : entre sept et dix ans en moyenne. On observe une combinaison d’endométriose et d’adénomyose chez un certain nombre de patientes. (*) Source : chiffres de la société de chirurgie gynécologique et pelvienne (SCGP), 2016 Interview d’Anabel Salazar, gynécologue et directrice de la clinique de fertilité espagnole d’IVI Madrid, spécialiste de l’endomètre dans les cas complexes d’infertilité et d’échec de grossesse © IVI Quelle est votre expérience avec l’adénomyose ? Dans ma vie professionnelle, mes patientes les plus difficiles sont celles avec de l’adénomyose. Parce qu’elle est diffuse dans les tissus, il n’existe pas vraiment de chirurgie pour s’en débarrasser, sauf dans des cas très particuliers. Je n’ai jamais eu de patientes qui y ont eu recours. De même, dans le cadre d’une procréation médicalement assistée – puisque c’est mon domaine – on leur fait suivre un traitement hormonal afin de réduire la production des œstrogènes, dans le but de diminuer la progression de l’adénomyose. Mais après, on a à nouveau besoin d’œstrogènes pour préparer l’utérus à la FIV. On se bat tout le temps contre quelque chose dont on a ensuite besoin pour l’implantation d’embryon. La balance est difficile à équilibrer. Qu’est-ce qui distingue cette pathologie de…
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Maison Simone : un espace santé et bien-être pour les femmes ménopausées
Maison Simone est un nouveau lieu toulousain dédié à la ménopause. « C’est une maison qui a été rafraîchie aux goûts du jour, à la décoration sophistiquée et simple, elle ne ressemble pas à une structure de santé. La salle à manger a été transformée en salle d’attente, mais on a l’impression d’être reçue chez une amie. Je me suis sentie accueillie et bienvenue », raconte Delphine, 52 ans. Cette habitante de Blagnac a poussé les portes de Maison Simone quelques semaines après l’ouverture du lieu, début juin. « Une aubaine » pour elle. « Je commençais depuis plusieurs années à ressentir des symptômes de la ménopause, mais je n’ai pas réussi à trouver d’écoute de la part de mon gynécologue surchargé, ni du côté de ma jeune médecin généraliste. J’ai voulu prendre un rendez-vous au CHU de Toulouse pour ses consultations spécialisées, mais impossible de les joindre, il y a trop de demandes », raconte-t-elle, soulagée d’avoir pu avoir accès rapidement à une consultation en gynécologie à Maison Simone. Situation similaire pour Pascale, 48 ans : « Je parlais de mes symptômes à mon gynécologue qui minimisait en me disant que c’était le lot d’être une femme de vivre avec ces problèmes. A Maison Simone, on m’a prise au sérieux et prescrit un bilan hormonal. » Un accès à des consultations spécialisées La création de Maison Simone répond à un besoin qui commence à être davantage visibilisé ces dernières années. « En échangeant régulièrement avec des soignants et des patientes, je me suis rendu compte qu’il y avait un réel manque de prise en charge lors de la ménopause et que les femmes étaient souvent un peu perdues à cette période de leur vie », a remarqué Marie-Pierre Bisaro, fondatrice de Maison Simone. Elle entrait dans la cinquantaine lorsqu’elle a commencé à penser à ce projet. « En discutant avec d’autres...

Le « parcours ménopause », pour une prise en charge globale
Ménopause et détresse des patientes Les patientes ménopausées ont souvent une prise en charge superficielle et généraliste de leurs symptômes. Pour beaucoup, un traitement hormonal leur est proposé afin de soulager les bouffées de chaleur. Malheureusement, chez certaines femmes ce traitement peut accroître la survenue de maladies cardiovasculaires. Il est donc essentiel de vérifier leurs facteurs de risques en amont et de pouvoir leur proposer des alternatives si nécessaire. Sans réel accompagnement, les patientes peuvent se sentir livrées à elles-mêmes et ne pas comprendre entièrement toutes ces modifications corporelles. En plus des symptômes physiques, la santé mentale des femmes ménopausées peut être altérée. C’est dans ce contexte que plusieurs hôpitaux, mais également des maisons de santé, ont décidé de créer une prise en charge globale de la ménopause. Pourquoi créer un parcours spécifique ? Lorsque l’on questionne les médecins sur l’intérêt de créer un parcours ménopause, une même raison est toujours avancée : les consultations de gynécologie sont trop courtes pour faire un vrai point d’information sur la ménopause. Les patientes ne sont pas suffisamment informées, et bénéficient rarement d’une vision globale et pluridisciplinaire du sujet. « On milite auprès des politiques pour la création d’une consultation ménopause longue, comme il existe une consultation contraception longue » explique le Pr Geneviève Plu Bureau, chef d’unité de gynécologie médicale à l’hôpital Port-Royal. « Il faut que les acteurs de santé aient le temps de bien informer les femmes, et de vérifier l’ensemble de leurs facteurs de risques. » En attendant qu’une telle consultation existe, les parcours ménopause offrent aux patientes une vision d’ensemble sur cette étape de vie. Plusieurs d’entre eux sont nés ces dernières années sous différents noms, comme « circuit ménopause » ou « transition ménopausique ». Mais ils sont majoritairement situés en Région parisienne ou dans des grandes villes comme Lille (à l’Institut cœur poumon du CHU) et Toulouse...

Valérie Dumoulin-Assimilalo, 141 accouchements accompagnés à domicile (AAD) en cinq ans
À quel âge avez-vous décidé de devenir sage-femme ? C’est une blague bien sûr, mais j’aime à penser que j’ai prononcé ces deux mots en sortant du ventre de ma mère : « Sage-femme ». Et même si ce n’est pas tout à fait vrai, ce n’est pas tout à fait faux non plus. Très tôt, j’ai voulu m’occuper des bébés, j’étais attirée par les ventres ronds. À 20 ans, j’ai assisté à la naissance de ma sœur, une expérience merveilleuse qui venait confirmer ma vocation. Plus tard, la naissance de ma nièce m’a révélé, à l’inverse, la violence possible autour d’un accouchement. Ces deux expériences opposées ont marqué mon parcours et fondé ma vision du métier. Après avoir obtenu mon bac, j’ai réussi le concours d’entrée en 1991 et commencé mes études à Marseille puis, je les ai poursuivies à Lomme, près de Lille. Ça faisait drôle quand je disais que j’étais à l’école de sages-femmes de Lomme ! J’ai été diplômée en 1995 et j’ai exercé ensuite dans différentes maternités, petites et grandes, afin d’acquérir de l’expérience. J’ai toujours eu à cœur de respecter les souhaits des patientes et de valoriser la physiologie des naissances, souvent moins enseignée que les pathologies. Vous travaillez désormais exclusivement en libéral ? Oui, j’ai commencé… sous les cocotiers de Polynésie en 2000. J’y avais suivi mon ex-mari militaire et, pour travailler, j’ai accepté de remplacer une sage-femme libérale partie en congé maternité et j’ai adoré ! C’est à Mamao qu’est né mon premier enfant, sous péridurale très dosée, moi incapable de bouger, de l’ocytocine, de grosses anomalies du rythme fœtal, une dilatation du col au doigt, une expression utérine, des forceps et une épisiotomie… Ma fille était sauvée, c’est l’essentiel, mais pour moi les suites ont été très difficiles et longues. Je me suis dit « Plus jamais ça, ni […]