L’ancien sage-femme, jugé à Montpellier pour le viol de six femmes, a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. Cette décision de la cour criminelle de l’Hérault, rendue le vendredi 5 septembre, fait suite à un réquisitoire du parquet. Lionel Charvin, 54 ans, avait déjà été condamné en 2021 à douze ans de prison pour onze viols sur d’autres patientes. Il encourait cette fois une peine maximale de vingt ans de réclusion. La cour criminelle l’a jugé coupable de « pénétrations sexuelles par violence, menace, contrainte ou surprise » sur ces six femmes, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis en « abusant de l’autorité conférée par sa fonction ». L’accusé, sage-femme de profession, imposait des masturbations vaginales aux patientes dans le cadre du suivi de leur grossesse. Analyse du représentant du ministère public Dans sa plaidoirie, l’avocat général a souligné la prise de conscience limitée de l’accusé concernant ses actes. Il a également estimé que « c’est le dossier de la libération de la parole », faisant référence au premier procès très médiatisé. Le verdict qui s’en était suivi avait incité d’autres patientes à témoigner. Le magistrat a rappelé qu’« ici, il n’y a qu’un coupable, M. Charvin, et des victimes » et qu’« il n’y a pas discussion sur la matérialité des faits ». Il a exprimé l’espoir que le « sentiment de culpabilité des victimes » s’estompe. Violeur en série Concernant l’accusé, le représentant du ministère public a noté la « multiplication des faits, multiplication des victimes, capacité de réflexion sur ses propres actes insuffisante. Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l’issue de l’audience ». L’intéressé, quant à lui, a toujours affirmé qu’il s’agissait de gestes médicaux et non sexuels. Outre la peine de prison, l’avocat général a requis un suivi sociojudiciaire assorti d’une injonction de soins d’une durée de sept ans. Source : Le Monde,…
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France : forte baisse de la consommation d’alcool et de drogue chez les ados
Tabac : une chute spectaculaire En 2024, 20 % des jeunes Français de 16 ans ont déjà expérimenté le tabac, soit l’un des taux les plus faibles d’Europe. La proportion de fumeurs quotidiens est passée de 16 % en 2015 à 3,1 % en 2024, divisée par cinq en dix ans, rapprochant la France des pays nordiques les moins consommateurs. Alcool : des niveaux toujours élevés mais plus contenus 68 % des adolescents français ont déjà consommé de l’alcool (70 % des filles, 67 % des garçons), un chiffre inférieur à la moyenne européenne où la plupart des pays dépassent 70 %. L’alcoolisation ponctuelle importante (API) concerne 22 % des jeunes en France contre 30 % dans de nombreux pays, plaçant l’Hexagone dans le tiers des pays les moins consommateurs. Cannabis : recul historique Alors que la France était historiquement parmi les pays les plus consommateurs, l’expérimentation du cannabis a chuté de 31 % en 2015 à 8,4 % en 2024. L’usage mensuel est passé de 17 % à 4,3 %, son plus bas niveau depuis 25 ans. La France figure désormais parmi les pays européens où l’usage de cannabis à 16 ans est le plus faible. Autres drogues illicites : un usage limité En 2024, 3,9 % des jeunes Français ont expérimenté au moins une drogue illicite autre que le cannabis (contre 5 % en moyenne en Europe). La cocaïne arrive en tête (1,7 %), suivie des amphétamines (1,3 %), du crack (1,2 %) et de l’ecstasy/MDMA (1,1 %). La proportion d’expérimentateurs a reculé de moitié en dix ans (7,5 % en 2015). Perspectives Ces résultats soulignent une tendance générale à la baisse des consommations à l’adolescence en Europe, avec une diminution particulièrement marquée en France. Le pays, longtemps classé parmi les plus consommateurs de cannabis et d’alcool, se situe désormais au-dessous de la moyenne européenne pour la plupart des indicateurs d’usage. ...
Télémédecine et avortement aux États-Unis : un bouleversement silencieux
Depuis l’annulation de Roe v. Wade en 2022, plus de vingt États américains ont restreint ou interdit l’accès à l’IVG. Pourtant, le nombre total d’avortements n’a pas diminué : en 2024, environ 1,14 million d’IVG ont été pratiquées aux États-Unis, soit davantage qu’avant l’arrêt Dobbs. L’essor du téléavortement La principale évolution réside dans le recours massif à la télémédecine. Introduit pendant la pandémie de Covid-19, le téléavortement (prescription et envoi postal de mifépristone et misoprostol) s’est rapidement imposé comme une alternative. les « cliniques virtuelles » sans structure physique ont vu leur activité croître rapidement. Selon la Society of Family Planning (Planning familial des États-Unis), la part des IVG réalisées par téléconsultation est passée de 5 % mi-2022 à 25 % fin 2024, soit une IVG sur quatre. Le rôle des « shield laws » ou « lois boucliers » Face aux interdictions locales, plusieurs États progressistes (Massachusetts, New York, Californie, Colorado) ont adopté des « lois boucliers » protégeant les praticiens qui prescrivent des pilules abortives à distance pour des patientes vivant dans des États restrictifs. Fin 2024, environ 12 330 avortements par mois étaient pratiqués sous ce régime, représentant près de la moitié des téléavortements Un affrontement juridique inédit Cette stratégie suscite une riposte des États conservateurs : nouvelles lois pénalisant l’envoi de pilules, poursuites judiciaires contre des médecins hors État, pressions sur la FDA (U.S. Food and Drug Administration) pour restreindre la mifépristone. Le Texas envisage même une loi permettant à tout citoyen de poursuivre les acteurs impliqués dans l’envoi de pilules abortives., l’objectif étant d’effrayer les Texanes enceintes, afin qu’elles renoncent à avorter et de dissuader les prestataires de leur venir en aide. Perspectives Le téléavortement a donc permis de maintenir, voire d’augmenter, l’accès à l’IVG, y compris dans des États très restrictifs. Toutefois, ses limites demeurent : nécessité d’une connexion internet, d’un lieu sûr pour recevoir les pilules, et isolement accru...
Risque d’AVC après une chirurgie gynécologique : une méta-analyse clarifie les données
Plus de 21 000 femmes ont été suivies pendant huit années, période durant laquelle 193 décès liés à un AVC ont été recensés. L’étude, menée par des gynécologues de la Chongqing University, révèle que l’hystérectomie seule est associée à une augmentation du risque d’AVC de 5 %. L’hystérectomie combinée à une ovariectomie bilatérale (ablation des deux ovaires) augmente quant à elle le risque d’AVC de 18 %. Chute brutale des œstrogènes Les chercheurs expliquent ce sur-risque par la chute brutale du taux d’œstrogènes après l’ablation des ovaires. Ces hormones jouent un rôle protecteur sur les vaisseaux sanguins, et leur disparition compromet cette protection à long terme. D’autres facteurs, comme les changements de la viscosité sanguine et le choix de la voie chirurgicale classique abdominale plutôt que coelioscopique (favorisant à terme le développement d’une inflammation de la paroi de l’ensemble des vaisseaux du corps), pourraient aussi jouer un rôle. Implications pour le suivi médical L’étude ne permet pas de différencier le niveau de risque selon l’indication chirurgicale (par exemple, pour l’endométriose ou pour les fibromes). Elle souligne cependant la nécessité d’un suivi cardiovasculaire plus rigoureux chez les femmes ayant subi ces procédures, en particulier celles dont les ovaires ont également été retirés. Comme le souligne le Dr Stéphanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society, ces résultats mettent en lumière les risques à long terme de ces chirurgies courantes et offrent l’opportunité de mettre en place des stratégies de prévention....
