Après sa nomination au poste de Premier ministre, Sébastien Lecornu a choisi de dédier son premier déplacement officiel à la santé. Depuis Mâcon, il a annoncé une mesure ambitieuse pour lutter contre les déserts médicaux : l’objectif de 5 000 maisons de santé à l’horizon 2027 (actuellement, le nombre est de 2500). Ces centres de soins regroupent divers praticiens (médecins généralistes, orthophonistes, sages-femmes, infirmiers, etc.), facilitant ainsi l’accès aux soins de proximité. Par proximité, on entend à un maximum de trente minutes de chaque Français. Le défi du manque de médecins L’ambition d’ouvrir de nouveaux centres risque toutefois de se heurter à une réalité prégnante : le manque chronique de personnel médical. De nombreuses maisons de santé existantes peinent déjà à maintenir une offre complète, confrontées au départ à la retraite de leurs praticiens ou à des postes vacants. Un problème d’attractivité Les réactions des syndicats et représentants des médecins sont pour l’instant largement sceptiques. Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, se montre prudent sur FranceInfo : « Cela nécessite au moins deux médecins par maison. Ça va faire le recrutement de 10 000 médecins. Où va-t-on les trouver ? » Fabienne Yvon, médecin généraliste et membre du même syndicat, explique sur TF1 que cette situation est due à un manque d’attractivité, évoquant à la fois les contraintes d’exercice et la rémunération. En somme, pour que l’objectif des 5 000 maisons de santé soit couronné de succès, la simple construction de bâtiments ne suffira pas. Une politique globale, axée sur l’attractivité des métiers de la santé et la formation de nouveaux professionnels, est cruciale pour doter ces futures structures du personnel nécessaire….
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Sage-femme jugé pour viols de patientes : quatorze ans de réclusion criminelle
L’ancien sage-femme, jugé à Montpellier pour le viol de six femmes, a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle. Cette décision de la cour criminelle de l’Hérault, rendue le vendredi 5 septembre, fait suite à un réquisitoire du parquet. Lionel Charvin, 54 ans, avait déjà été condamné en 2021 à douze ans de prison pour onze viols sur d’autres patientes. Il encourait cette fois une peine maximale de vingt ans de réclusion. La cour criminelle l’a jugé coupable de « pénétrations sexuelles par violence, menace, contrainte ou surprise » sur ces six femmes, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis en « abusant de l’autorité conférée par sa fonction ». L’accusé, sage-femme de profession, imposait des masturbations vaginales aux patientes dans le cadre du suivi de leur grossesse. Analyse du représentant du ministère public Dans sa plaidoirie, l’avocat général a souligné la prise de conscience limitée de l’accusé concernant ses actes. Il a également estimé que « c’est le dossier de la libération de la parole », faisant référence au premier procès très médiatisé. Le verdict qui s’en était suivi avait incité d’autres patientes à témoigner. Le magistrat a rappelé qu’« ici, il n’y a qu’un coupable, M. Charvin, et des victimes » et qu’« il n’y a pas discussion sur la matérialité des faits ». Il a exprimé l’espoir que le « sentiment de culpabilité des victimes » s’estompe. Violeur en série Concernant l’accusé, le représentant du ministère public a noté la « multiplication des faits, multiplication des victimes, capacité de réflexion sur ses propres actes insuffisante. Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l’issue de l’audience ». L’intéressé, quant à lui, a toujours affirmé qu’il s’agissait de gestes médicaux et non sexuels. Outre la peine de prison, l’avocat général a requis un suivi sociojudiciaire assorti d’une injonction de soins d’une durée de sept ans. Source : Le Monde,...
Daphné Meyer, sage-femme et réserviste sanitaire
Pourquoi sage-femme ? Je ne parlerai pas de vocation, en ce qui me concerne. À ma sortie du lycée, j’étais dans le brouillard, je ne savais pas ce que je voulais faire. Mes parents travaillaient dans le milieu médical, alors je suis allée vers ce que je connaissais, un peu par mimétisme. À la fin de ma première année à l’université — le tronc commun médecine/dentaire/sage-femme —, je n’ai eu « que » sage-femme… Les jeux étaient faits. J’ai été diplômée en 2012 et j’ai enchaîné six mois à Laval, dans une maternité de niveau 2. Ensuite, je suis partie à -Château-Gontier, une maternité de niveau 1 qui réalise environ 850 accouchements par an. J’y suis restée près de dix ans. Vous regrettez votre choix professionnel ? Je ne vais pas répéter le mantra habituel : « sage-femme est le plus beau métier du monde, et cætera, et cætera. » Je préfère être transparente : je suis toujours en questionnement. Sage-femme est incontestablement un métier passionnant, enrichissant, où l’on se sent profondément utile. C’est déjà beaucoup ! Mais les conditions d’exercice font qu’au bout d’un moment, on s’épuise. Surtout si l’on s’investit beaucoup, ce qui est mon cas. Autre souci qui m’est propre : j’ai régulièrement besoin de nouveauté, de stimulation intellectuelle, j’ai toujours envie de sortir de ma zone de confort. Quels ont été les aspects positifs de votre expérience à l’hôpital ? En premier lieu, je dirais la polyvalence. Dans les maternités de niveau 1, elle est essentielle, car l’équipe est réduite. Les gynécologues sont parfois d’astreinte chez eux. Dans certaines structures, le pédiatre est absent le soir et le week-end, il n’y a pas d’interne… La majorité des grossesses sont, certes, physiologiques, mais quand ça se passe mal, la sage-femme est toute seule. En cas d’hémorragie, par exemple, lorsque chaque seconde compte, c’est elle qui réalise les premiers gestes. En niveau 3, […]
Une étude confirme l’impact délétère des aliments ultra-transformés sur la santé et la fertilité masculine
Pour la première fois, des chercheurs ont tenté de dissocier les effets néfastes des AUT de ceux d’un apport calorique excessif. Méthodologie nouvelle L’expérience, d’une durée de trois semaines, a soumis 43 participants à un régime ultra-transformé (composé en moyenne de 77 % d’AUT) et à un régime non transformé (1 % d’AUT). L’apport calorique total a été maintenu égal entre les deux types de régimes pour isoler spécifiquement l’effet des AUT. Métabolisme et fertilité touchés L’étude a permis d’établir plusieurs constats significatifs, notamment une augmentation du poids corporel (principalement de la masse grasse) et une altération du rapport cholestérol LDL/HDL, deux indicateurs de risque cardiovasculaire. Sur le plan de la fertilité, les effets sont tout aussi préoccupants : une chute de l’hormone de stimulation folliculaire et une baisse de la testostérone ont été observées chez la plupart des participants.Enfin, le régime ultra-transformé a entraîné une diminution de la motilité totale des spermatozoïdes. Les chercheurs avancent l’hypothèse que ces effets pourraient être liés aux polluants (comme les phtalates) qui se retrouvent dans les AUT et qui agissent comme des perturbateurs endocriniens, bouleversant l’équilibre hormonal. Pour rappel, la qualité du sperme a chuté de 60 % depuis les années 1970. Pour une santé optimale, on privilégiera donc les aliments peu ou non transformés, au-delà même des considérations caloriques. Source : Cell Metabolism, 28 août 2025 La classification Nova évalue le degré de transformation industrielle des aliments : Le Nutri-Score, quant à lui, évalue la qualité nutritionnelle d’un produit via un système de lettres et couleurs (A à E). Les deux systèmes sont donc complémentaires : Nova aide à identifier les produits ultra-transformés, tandis que le Nutri-Score aide à choisir les produits les plus sains au sein de chaque catégorie de transformation. Comment reconnaître un aliment ultra-transformé (AUT) ? Outils pratiques L’analyse de l’étiquetage est essentielle. Bien que les procédés...
