Après sa nomination au poste de Premier ministre, Sébastien Lecornu a choisi de dédier son premier déplacement officiel à la santé. Depuis Mâcon, il a annoncé une mesure ambitieuse pour lutter contre les déserts médicaux : l’objectif de 5 000 maisons de santé à l’horizon 2027 (actuellement, le nombre est de 2500). Ces centres de soins regroupent divers praticiens (médecins généralistes, orthophonistes, sages-femmes, infirmiers, etc.), facilitant ainsi l’accès aux soins de proximité. Par proximité, on entend à un maximum de trente minutes de chaque Français. Le défi du manque de médecins L’ambition d’ouvrir de nouveaux centres risque toutefois de se heurter à une réalité prégnante : le manque chronique de personnel médical. De nombreuses maisons de santé existantes peinent déjà à maintenir une offre complète, confrontées au départ à la retraite de leurs praticiens ou à des postes vacants. Un problème d’attractivité Les réactions des syndicats et représentants des médecins sont pour l’instant largement sceptiques. Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, se montre prudent sur FranceInfo : « Cela nécessite au moins deux médecins par maison. Ça va faire le recrutement de 10 000 médecins. Où va-t-on les trouver ? » Fabienne Yvon, médecin généraliste et membre du même syndicat, explique sur TF1 que cette situation est due à un manque d’attractivité, évoquant à la fois les contraintes d’exercice et la rémunération. En somme, pour que l’objectif des 5 000 maisons de santé soit couronné de succès, la simple construction de bâtiments ne suffira pas. Une politique globale, axée sur l’attractivité des métiers de la santé et la formation de nouveaux professionnels, est cruciale pour doter ces futures structures du personnel nécessaire….
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Risque d’AVC après une chirurgie gynécologique : une méta-analyse clarifie les données
Plus de 21 000 femmes ont été suivies pendant huit années, période durant laquelle 193 décès liés à un AVC ont été recensés. L’étude, menée par des gynécologues de la Chongqing University, révèle que l’hystérectomie seule est associée à une augmentation du risque d’AVC de 5 %. L’hystérectomie combinée à une ovariectomie bilatérale (ablation des deux ovaires) augmente quant à elle le risque d’AVC de 18 %. Chute brutale des œstrogènes Les chercheurs expliquent ce sur-risque par la chute brutale du taux d’œstrogènes après l’ablation des ovaires. Ces hormones jouent un rôle protecteur sur les vaisseaux sanguins, et leur disparition compromet cette protection à long terme. D’autres facteurs, comme les changements de la viscosité sanguine et le choix de la voie chirurgicale classique abdominale plutôt que coelioscopique (favorisant à terme le développement d’une inflammation de la paroi de l’ensemble des vaisseaux du corps), pourraient aussi jouer un rôle. Implications pour le suivi médical L’étude ne permet pas de différencier le niveau de risque selon l’indication chirurgicale (par exemple, pour l’endométriose ou pour les fibromes). Elle souligne cependant la nécessité d’un suivi cardiovasculaire plus rigoureux chez les femmes ayant subi ces procédures, en particulier celles dont les ovaires ont également été retirés. Comme le souligne le Dr Stéphanie Faubion, directrice médicale de The Menopause Society, ces résultats mettent en lumière les risques à long terme de ces chirurgies courantes et offrent l’opportunité de mettre en place des stratégies de prévention....
Télémédecine et avortement aux États-Unis : un bouleversement silencieux
Depuis l’annulation de Roe v. Wade en 2022, plus de vingt États américains ont restreint ou interdit l’accès à l’IVG. Pourtant, le nombre total d’avortements n’a pas diminué : en 2024, environ 1,14 million d’IVG ont été pratiquées aux États-Unis, soit davantage qu’avant l’arrêt Dobbs. L’essor du téléavortement La principale évolution réside dans le recours massif à la télémédecine. Introduit pendant la pandémie de Covid-19, le téléavortement (prescription et envoi postal de mifépristone et misoprostol) s’est rapidement imposé comme une alternative. les « cliniques virtuelles » sans structure physique ont vu leur activité croître rapidement. Selon la Society of Family Planning (Planning familial des États-Unis), la part des IVG réalisées par téléconsultation est passée de 5 % mi-2022 à 25 % fin 2024, soit une IVG sur quatre. Le rôle des « shield laws » ou « lois boucliers » Face aux interdictions locales, plusieurs États progressistes (Massachusetts, New York, Californie, Colorado) ont adopté des « lois boucliers » protégeant les praticiens qui prescrivent des pilules abortives à distance pour des patientes vivant dans des États restrictifs. Fin 2024, environ 12 330 avortements par mois étaient pratiqués sous ce régime, représentant près de la moitié des téléavortements Un affrontement juridique inédit Cette stratégie suscite une riposte des États conservateurs : nouvelles lois pénalisant l’envoi de pilules, poursuites judiciaires contre des médecins hors État, pressions sur la FDA (U.S. Food and Drug Administration) pour restreindre la mifépristone. Le Texas envisage même une loi permettant à tout citoyen de poursuivre les acteurs impliqués dans l’envoi de pilules abortives., l’objectif étant d’effrayer les Texanes enceintes, afin qu’elles renoncent à avorter et de dissuader les prestataires de leur venir en aide. Perspectives Le téléavortement a donc permis de maintenir, voire d’augmenter, l’accès à l’IVG, y compris dans des États très restrictifs. Toutefois, ses limites demeurent : nécessité d’une connexion internet, d’un lieu sûr pour recevoir les pilules, et isolement accru...
Le régime méditerranéen face au risque d’alzheimer
Des profils métaboliques génotype -dépendants L’étude révèle que les associations entre 57 métabolites sanguins et le risque de démence varient en fonction des profils génétiques. Chez les homozygotes APOE4, des métabolites tels que les esters de cholestérol et les sphingomyélines sont fortement associés à un risque accru de démence. Le régime méditerranéen Toutefois, l’étude démontre que l’adhésion au régime méditerranéen module ces métabolites, offrant ainsi un effet protecteur particulièrement marqué chez ces personnes à haut risque. Le régime contribue à réduire l’apport de métabolites (1) délétères et à ralentir le déclin cognitif. Selon Yuxi Liu, chercheuse au Brigham and Women’s Hospital « le régime méditerranéen est le seul dont le lien causal avec des bénéfices cognitifs a été démontré dans des essais cliniques randomisés ». Recommandations de Santé publique D’après les auteurs de l’étude, ces résultats montrent l’importance d’une approche nutritionnelle personnalisée pour la prévention des démences liées à la maladie d’Alzheimer. Yuxi Liu souligne que « cette recommandation diététique s’applique à la population générale mais est d’autant plus importante pour les personnes à haut risque génétique de démence ». Inspiré des habitudes alimentaires des pays du bassin méditerranéen, le régime du même nom privilégie une alimentation riche en aliments végétaux (fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, noix, huile d’olive) et une consommation modérée de poisson, volaille, produits laitiers et vin. Il recommande de limiter les produits transformés, les sucres ajoutés et la viande rouge. (1) Produit de transformation d’un corps organique au sein d’une cellule, d’un tissu ou du milieu sanguin...
