Paracétamol et grossesse : une vaste étude écarte tout lien causal avec l’autisme ou le TDAH

Une étude de cohorte publiée en avril 2024 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) apporte des données solides sur la sécurité du paracétamol pendant la grossesse. Réalisée en Suède sur plus de 2,5 millions d’enfants suivis pendant deux décennies, elle ne montre aucune association causale entre l’exposition prénatale au paracétamol et les troubles du neurodéveloppement tels que l’autisme, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou la déficience intellectuelle.

© Avanti Santé

Une alerte controversée Le débat autour du paracétamol en période prénatale a été ravivé à la suite d’une alerte émise par la Food and Drug Administration (FDA) en septembre 2024, évoquant un risque neurologique potentiel chez l’enfant. Cette mise en garde a été relayée et amplifiée par le président américain Donald Trump qui a livré ses prescriptions de santé avec l’aplomb d’un médecin de famille : « N’en prenez pas ! N’en prenez pas ! » Inquiétude et confusion se sont emparées des patientes et de la communauté médicale, alors même que le paracétamol reste le seul antipyrétique en vente libre recommandé pendant la grossesse.  Une cohorte de 2,5 millions d’enfants suivis sur vingt ans L’étude dirigée par le Pr Brian Lee (université Drexel, Philadelphie) s’appuie sur les registres nationaux suédois couvrant la période 1995–2019. Les chercheurs ont examiné les données de plus de 2,5 millions de naissances et ont comparé le devenir neurodéveloppemental des enfants selon que leur mère avait ou non utilisé du paracétamol pendant la grossesse. Les analyses ont d’abord mis en évidence une association statistique apparente entre l’exposition prénatale et les diagnostics d’autisme, de TDAH ou de déficience intellectuelle. Des biais méthodologiques évités Le résultat initial montrait une association statistique entre exposition prénatale et troubles neurodéveloppementaux. Mais en utilisant une analyse intrafamiliale sur fratries, les chercheurs ont contrôlé les facteurs génétiques et environnementaux susceptibles de biaiser l’interprétation. Cette méthode, considérée comme l’une des plus robustes pour les études observationnelles, a fait disparaître toute association : les enfants exposés in utero au paracétamol ne présentaient aucun risque accru de trouble du neurodéveloppement comparés à leurs frères et sœurs non exposés. Prudence clinique usuelle, mais pas d’inquiétude fondée Interrogé par la rédactrice adjointe du JAMA, la Dr Linda Brubaker, le Pr Lee rappelle que les principes de prescription demeurent inchangés : « Comme pour tout médicament…

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