Grâce à l’IA, prédire le risque cardiovasculaire à partir des mammographies de routine

Des chercheurs australiens rapportent dans Heart qu’un modèle d’apprentissage profond appliqué aux mammographies de dépistage — couplé à l’âge des patientes — permet d’estimer le risque d’événement cardiovasculaire majeur à dix ans chez les femmes, avec une performance équivalente aux critères fondés sur l’âge et les données cliniques. L’examen de dépistage du cancer du sein, largement répandu, pourrait donc devenir un outil « deux-en-un », efficace et simple pour évaluer également la santé cardiaque des femmes.

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Les auteurs, menés par Jennifer Yvonne Barraclough (George Institute for Global Health, Sydney), rappellent que le dépistage cardiovasculaire est à la fois peu utilisé et moins performant chez les femmes. Si des travaux antérieurs ont déjà exploité les calcifications artérielles mammaires (BAC) visibles à la mammographie, ces dernières ne suffisent pas à elles seules à prédire correctement le risque, leur valeur étant hétérogène selon les facteurs (par exemple, association inverse avec le tabagisme). Conception et méthode  L’équipe a donc conçu un modèle qui analyse l’ensemble de l’architecture mammaire sur les clichés de dépistage (et non les seules BAC) et y associe l’âge pour produire une signature radiomique* destinée à la prédiction du risque à dix ans. L’étude s’appuie sur une cohorte de 49 196 femmes ayant réalisé au moins une mammographie de dépistage, avec un suivi médian de 8,8 ans. Au cours de ce suivi, 3 392 participantes ont présenté un premier événement cardiovasculaire majeur.  Mammographie + âge Le modèle « mammographie + âge » atteint un indice de concordance (C-index) de 0,72, comparable à celle de scores de référence reposant sur des variables cliniques (comme l’outil néo-zélandais Predict ou les équations Prevent de l’American Heart Association). Les auteurs concluent que leur algorithme permet de « prédire le risque cardiovasculaire avec une performance comparable aux équations traditionnelles de risque cardiovasculaire ». D’une pierre deux coups Un atout majeur de ce dispositif est qu’il n’exige ni recueil supplémentaire des antécédents ni extraction de dossiers médicaux et s’intègre à un parcours de dépistage déjà largement financé et fréquenté par les femmes. « Les évaluations du risque basées sur la mammographie pourraient représenter une opportunité nouvelle pour améliorer le dépistage du risque cardiovasculaire chez les femmes », soulignent les chercheurs. En tirant parti de l’infrastructure existante du dépistage du cancer du sein, cette méthode offre un potentiel d’« évaluation des risques “deux-en-un” » —…

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