« Une demi-heure après le partage, tout avait disparu », raconte-t-elle. Elle soupçonne un signalement massif de la part de militants antiavortement, ayant reçu concomitamment de nombreux messages haineux de leur part. En dépit de sa contestation auprès de Meta, elle se voit notifier la suppression définitive de ses comptes, pour avoir enfreint les « standards de la communauté », sans plus de précisions. Une procédure opaque et contestable Selon la réglementation européenne, Meta aurait dû informer l’utilisatrice du motif exact de la suspension et lui offrir la possibilité de se défendre. Rien de tout cela ne s’est produit. Pauline Dens-Arsène n’a pu qu’envoyer un recours automatique, sans pouvoir argumenter. « Je ne suis pas militante, je suis juste une professionnelle de santé qui accompagne les femmes », souligne-t-elle. Cette exclusion brutale l’empêchait de communiquer sur son activité et sur les droits liés à l’avortement. Ce type d’incident n’est pas isolé : des associations comme le Planning familial ont déjà vu leurs contenus bloqués ou supprimés après des campagnes coordonnées d’opposants à l’IVG. Une mobilisation jusqu’au Gouvernement L’affaire a suscité un large mouvement de soutien, relayé par d’autres sages-femmes et associations féministes. Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, est intervenue directement auprès de Meta France. Trois jours plus tard, l’entreprise a reconnu son erreur et réactivé les comptes de la sage-femme. « Meta a réexaminé mon dossier, reconnu son erreur et m’a présenté ses excuses », a annoncé Pauline Dens-Arsène, soulagée, sur sa page tout juste rétablie. Un débat toujours d’actualité Malgré cette issue favorable, l’épisode interroge : comment un droit fondamental, inscrit dans la Constitution, peut-il être fragilisé par les mécanismes opaques d’une entreprise privée étrangère ? …
