Une autonomie inédite pour la formation Elles sont une centaine à avoir fait leur rentrée sous la bannière de la Faculté de maïeutique de Brest, rattachée à l’université de Bretagne occidentale (UBO). Une première nationale saluée par la profession. « C’est une fierté, une belle avancée », confie Anna, étudiante en dernière année. Issue de la réforme de 2023, cette création marque une rupture avec le modèle historique des écoles rattachées aux hôpitaux. À Brest, le choix a été fait d’aller plus loin : devenir une UFR à part entière. « Cela nous permet d’avoir une vraie autonomie pédagogique et financière », explique Gaëlle Delpech-Dunoyer, directrice de la faculté. Un ancrage universitaire tourné vers la recherche L’école brestoise assurait déjà les trois missions d’une UFR : formation initiale, recherche et formation continue. Mais la nouvelle faculté ambitionne désormais de développer la recherche en maïeutique, un champ encore émergent. « Les connaissances ont longtemps été produites par des médecins ; nous voulons démontrer que notre expertise est complémentaire », explique François Anouilh, enseignant et doctorant. Produire une recherche propre à la profession, ajoute la directrice, permettra « d’améliorer les pratiques et la qualité de vie des femmes et des nouveau-nés ». La réforme de 2023 va dans ce sens : le cursus s’allonge désormais à six ans, incluant une thèse d’exercice et un encouragement explicite à la recherche. Des étudiantes plus engagées et mieux accompagnées Les premières promotions concernées ont saisi cette opportunité. Plusieurs étudiantes ont déjà entamé un double cursus en master, parfois en éthique ou en santé publique. « On manque encore d’études sur la périnatalité ou le post-partum », souligne Alwena, en troisième année, qui voit dans la recherche un levier pour faire évoluer les pratiques. « Nous ne voulons pas rester un cas isolé », insiste Gaëlle Delpech-Dunoyer. Son ambition : faire école, au sens propre comme au figuré, et ancrer durablement la maïeutique…
