Accompagner les patientes en parcours PMA

Partons à la découverte de la vie trépidante des sages-femmes en services d’assistance médicale à la procréation (AMP). Quels sont les défis auxquels elles doivent faire face ? Comment leur présence permet aux couples confrontés à l’infertilité et/ou aux couples de femmes ou femmes seules qui ont besoin d’un don de gamètes pour procréer - tous de plus en plus nombreux - de mieux vivre ces situations et de réussir à devenir parents ?

« Notre champ de compétences est assez large. Malheureusement, tous les centres ne sont pas dotés des mêmes effectifs de sages-femmes. Ceux qui en ont le moins sont aussi ceux qui ont le moins de temps à dédier aux patients et à leur suivi, pourtant essentiel. ». C’est l’intime conviction de Céline Forel, sage-femme au centre de fertilité de l’hôpital Tenon à Paris. Cette réalité se reflète jusque dans les chiffres : en 2020, le nombre moyen de sages-femmes par centre était de quatre (d’un à dix selon les centres)1. Considérées comme trop coûteuses, elles sont absentes des services de fertilité privés.
Manque d’effectif, mais aussi de reconnaissance, notamment salariale, méfiance parfois même, par peur de la concurrence… Pourtant, les sages-femmes sont autorisées à y exercer depuis l’entrée en vigueur du décret de modification du Code de santé publique de 2012, reconnaissant leur droit de concourir aux activités d’AMP2.

Un rôle à jouer pour rendre la PMA plus effective

Bonne nouvelle, il y a bien des manières pour les sages-femmes d’accompagner leurs patientes en PMA : en cabinet, lors d’ateliers complémentaires à l’hôpital et par la mise en place autonome de nouveaux protocoles au sein des établissements. Elles ont bien plus que leurs compétences techniques à apporter sur la table. Élena, patiente en parcours au centre public de Montpellier, est catégorique : « Une sage-femme m’accompagne dans mes FIV. Elles sont beaucoup plus douces, dans l’empathie et la bienveillance. ». Ces qualités ou plutôt leur absence, c’est exactement ce qu’on reproche aux centres d’AMP. Remettre ou mettre de la maïeutique au coeur des parcours de PMA, c’est aussi concourir à leur efficacité.

Pour ce faire, les sages-femmes suivent des formations complémentaires en hypnothérapie, en acupuncture, en psychologie… Des investissements personnels et professionnels qui permettent d’augmenter les chances de réussite des couples ! Des faits à ne pas prendre à la légère, quand on sait à quel point les échecs de FIV et d’inséminations artificielles (les deux principales techniques de PMA) sont nombreux. Selon les chiffres de l’Institut national d’études démographiques (INED), après huit ans de parcours, seulement 48 % des patients deviennent parents grâce à un traitement3. « Des études ont prouvé que les taux de grossesse obtenus après des FIV effectuées sous hypnose menaient à des taux de grossesses supérieurs de 20 % à ceux obtenus par des FIV normales4 » prêche Danielle Lelaidier, sage-femme hypnothérapeute à Montpellier. « Mais dans le public comme en libéral, nos résultats pourtant encourageants n’intéressent pas trop les professionnels de la PMA et les labos. ».