Anne Sophie Huart, « Si l’on veut que la prochaine génération soit bien dans ses baskets, il faut l’accueillir correctement ! »

Après dix-huit ans passés en salle de naissance, Anne Sophie Huart exerce désormais en libéral dans la jolie ville alsacienne d'Obernai (67). Sage-femme amoureuse de son métier, passionnée d'homéopathie et d'acupuncture, elle revient sur son parcours et nous ouvre les portes de La Bulle, maison dédiée aux femmes, où elle a son cabinet.

Sage-femme à la Polyclinique Reims-Courlancy, en 2003. © Anne Sophie Huart

Pourquoi sage-femme ? Aviez-vous la vocation ?

C’était à l’intérieur de moi, comme une évidence, je ne saurais dire autrement. Je suis entrée à l’école de sage-femme d’Amiens en 1986, le cursus venait de passer à quatre ans. La première année, nous apprenions l’orthopédie, l’urologie, la gériatrie, nous passions d’un service à l’autre pour étudier le fonctionnement global du corps humain. Ce n’est que la deuxième année que nous commencions à réaliser des accouchements à quatre mains avec une sage-femme diplômée. Ça fait 38 ans déjà, pourtant je me souviens très nettement de la première fois que j’ai accueilli la vie entre mes mains. Je tremblais d’émotion, mais j’avais le sentiment très net d’être à ma place.

En salle de naissance, on se prend des « shoots » d’ocytocine, vous n’imaginez pas ! On partage des moments tellement précieux avec les couples. Un accouchement, c’est de l’amour inconditionnel qui arrive sur Terre. Être témoin de cela, c’est formidable. Ce métier est extraordinaire et il m’a comblée pendant dix-huit ans.


Polyclinique Les Bleuets, 1998

Polyclinique Les Bleuets, 1996

Pourquoi avoir quitté la salle de naissance ?

Les dix premières années, je travaillais dans une petite maternité de Reims qui réalisait cinq-cents accouchements par an. J’aimais le rythme, l’atmosphère. Ensuite, j’ai exercé dans un établissement où l’on faisait deux-mille-cinq-cents accouchements à l’année, ce n’était pas la même chanson ! Parfois, après avoir enchaîné dix naissances dans la journée, quand je quittais ma garde, je ne me souvenais même plus du prénom des bébés qui étaient nés ce jour-là… Ça me tordait le cœur. Autant je ne me lasserai jamais d’accueillir la vie, autant je me suis lassée des contraintes logistiques et des relations compliquées avec certains gynécologues. Je trouve que les sages-femmes ne sont pas traitées convenablement. Or, là où les sages-femmes sont maltraitées, les femmes le sont aussi, mécaniquement. Ces lourdeurs m’ont fait fuir la salle d’accouchement. 

Vous vous êtes donc installée en libéral

J’étais la première sage-femme libérale à Laon, petite ville de l’Aisne située à cinquante kilomètres de Reims. Il n’y avait pas d’antécédent de partenariat ville-hôpital, tout le monde se demandait ce que j’allais faire et comment… Et je m’en suis très bien sortie, j’avais un cabinet superbe, une patientèle magnifique. J’ai vécu sept ans de bonheur entre 2008 et 2015 et paf ! Trois sages-femmes se sont installées dans ma petite ville de Laon. Du jour au lendemain, j’ai perdu un gros tiers de ma patientèle. Cet afflux de sages-femmes libérales reflète le changement d’état d’esprit constaté chez les jeunes, qui s’installent de plus en plus en libéral, parfois sans même passer par la salle de naissance. Cette importante perte de patientes a non seulement mis en danger l’équilibre financier de mon cabinet, mais m’a aussi profondément meurtrie. Un Alsacien a surgi fort à propos dans ma vie et je l’ai suivi jusqu’à Obernai.

À Obernai, vous avez rejoint La Bulle

La Bulle n’est pas une maison de naissance, juridiquement parlant, c’est juste un cabinet libéral. Elle est née il y a dix ans à l’initiative de ma collègue Nicole Andrieu. C’est un concept novateur qui allie prise en charge conventionnelle et accompagnement global des femmes. On pourrait la qualifier de « maison pour les femmes et la famille ». Nous sommes trois sages-femmes indépendantes qui nous partageons le rez-de-chaussée. En plus des prestations habituelles, chacune d’entre nous propose des thérapies complémentaires. Moi, c’est l’homéopathie et l’acupuncture. L’une de mes collègues propose de la sexologie, et l’autre de l’haptonomie et du yoga prénatal. Nos patientes passent de l’une à l’autre, au gré de leurs besoins ou de leurs envies. C’est possible à La Bulle du fait de la sororité qu’il y a entre nous. Par exemple, si l’une de mes patientes veut faire du yoga ou de l’haptonomie, elle va voir Armelle. Si Nicole a une patiente qui veut de l’acupuncture ou de l’homéopathie, elle me l’envoie. Je la garde le temps de faire les soins et ensuite elle retourne chez Nicole. Aucune crainte que les patientes soient captées par la collègue, ces choses-là n’existent pas chez nous ! Grâce à la confiance qui règne entre nous, les femmes ont accès à tout un éventail de prestations, elles ont trois sages-femmes pour le prix d’une, c’est pas mal, non ? 

Les deux étages supérieurs sont occupés par des thérapeutes qui proposent des soins divers autour de la parentalité. Cela inclut diététique, psychologie, ostéopathie, médiation familiale, yoga, Pilates, danse, chant, et plus globalement, tout ce qui a trait au développement personnel autour de la parentalité. Quand la maison est pleine, c’est une vraie ruche pleine d’abeilles souriantes. Ça fait neuf ans que je suis à La Bulle et j’y suis toujours aussi bien. 


La Bulle, à Obernai, abrite trois sages-femmes libérales et de nombreux thérapeutes axés sur les problématiques de la parentalité. © D.R.

Qu’est-ce qui fait de La Bulle un lieu si spécial ? 

« C’est comme à la maison ! » disent les femmes en découvrant La Bulle. Elles s’y sentent bien, c’est chaleureux, humain, on y prend soin d’elles. On peut considérer en 2025 que la sécurité médicale est à peu près garantie à l’hôpital, que ce soit en obstétrique, en chirurgie, en pédiatrie. Mais quid de la sécurité affective ? Là, on est loin du compte. Quand je travaillais en salle de naissance et que j’avais avec moi des étudiantes, je leur demandais toujours de faire très attention à la façon dont elles touchaient les femmes et les bébés. Il faut mettre de l’amour dans ses mains. On n’accueille pas la vie sur Terre avec du stress dans les mains, ce n’est pas possible. Comment bien faire son travail quand on est une sage-femme fatiguée, surchargée de travail, évoluant dans une atmosphère tendue ? Comment garantir la sécurité affective de ses patientes dans ces conditions ?

Or, c’est essentiel. La vie intra-utérine, la façon dont on est accueilli sur la Terre, les interactions enfant-parents pendant les deux premières années, sont essentielles pour construire un adulte stable, bien ancré, confiant. Si l’on veut que la prochaine génération soit bien dans ses baskets, il faut l’accueillir correctement. Et ça commence dès la grossesse, en prenant soin des femmes enceintes, en les préparant à « bien » mettre leur enfant au monde, en les accompagnant ensuite dans chaque aspect de la parentalité. À La Bulle, nous travaillons à améliorer la sécurité affective de nos patientes. Elles déposent chez nous ce qui est doux, mais aussi ce qui leur fait mal, ce qui est lourd à porter.

Vous pratiquez aussi l’homéopathie, pourquoi cette spécialité ? 

C’est en assistant à une conférence d’Antoine Demonceaux, homéopathe extraordinaire, que j’ai compris ce que cette médecine peut apporter dans la vie d’une femme enceinte. La grossesse est une période où les médicaments sont à utiliser avec prudence et nous nous heurtons parfois à un vide thérapeutique. Alors, comment soulager une patiente, sachant qu’il m’est interdit de prescrire tel ou tel médicament ? J’ai appris l’homéopathie pour ne plus jamais avoir à dire aux femmes enceintes : « prenez votre mal en patience, soyez courageuses et dans quelques mois ce sera terminé ». Les médicaments homéopathiques m’ont ouvert de nouveaux horizons. 

L’homéopathie existe depuis deux-cent-cinquante ans et nous devrions en être fiers. Elle est originaire du cœur de l’Europe, d’Allemagne. Elle est tout aussi intelligente que les médecines ancestrales orientales, plus à la mode ces temps-ci. Et elle est née, non pas dans les campagnes comme on pourrait le penser, mais dans les villes. Son fondateur, le médecin Samuel Hahnemann, l’a expérimentée toute sa vie sur lui-même et sur son entourage. À l’époque, les médecins pratiquaient des saignées et usaient de remèdes souvent toxiques. Ils utilisaient la pharmacopée indistinctement, quelle que soit la maladie. Lui s’est attaché à comprendre les pathologies et à individualiser les traitements en fonctions des symptômes de chaque patient. Pour cela, il a utilisé une méthode rigoureuse basée sur l’observation et l’expérimentation, une démarche scientifique en somme. C’était révolutionnaire pour l’époque. Et il a écrit de nombreux ouvrages et soigné les puissants de son temps. La proximité de l’Allemagne et de la Suisse fait que les Alsaciens sont plutôt favorables à l’homéopathie et à d’autres médecines intégratives.

Qu’entendez-vous par médecine « intégrative » ?

C’est pour ne pas utiliser « alternative » qui signifierait « à la place de ». Or, il ne s’agit pas de remplacer la médecine conventionnelle, mais de l’accompagner. L’homéopathie n’est pas une médecine « contre » l’allopathie, c’est une médecine « avec ». Parfois, quand c’est possible, je prescris uniquement des médicaments homéopathiques. Mais régulièrement, je prescris à mes patientes des médicaments conventionnels ET des granules. J’aime aussi y associer des aiguilles, car j’ai également un diplôme d’acupuncture. 

Ces médecines intégratives, comme j’aime les appeler, permettent d’être davantage dans la prévention, elles donnent un coup d’avance au praticien. Quand je choisis des médicaments homéopathiques, je ne regarde pas le symptôme de ma patiente, je la regarde elle, tout entière. Forte de mon expérience, je détermine son profil et je sais ainsi quelles pathologies elle est susceptible de présenter pendant la grossesse, l’accouchement ou le post-partum. Pour l’une, je ferai attention à ce qui est vasculaire, pour l’autre, à tout ce qui est digestif, pour une autre encore, à tout ce qui est émotionnel. J’adapte ma prise en charge au profil de la patiente que j’ai en face de moi. L’homéopathie est une médecine très intelligente, j’ai une connaissance beaucoup plus subtile du corps humain dans toutes ses dimensions physique, psychique, émotionnelle et comportementale, depuis que je la pratique. L’homéopathie a changé ma vie de sage-femme et donc également la vie de mes patientes. Mais je n’impose rien. Je propose et les patientes choisissent, car ce sont toujours elles qui ont le dernier mot. C’est à chaque patiente de choisir ce qui est bon pour elle, je n’aime pas les infantiliser. De temps en temps, l’une d’elles me rétorque : « non, non, non, vos granules, je n’y crois pas. » Eh bien, ce n’est pas grave, on fait autrement, mais c’est rare. 


Anne Sophie Huart au Congrès national de la sage-femme libérale de Troyes, stand du CEDH avec Benjamin Courtois le responsable développement du CEDH, en novembre 2024. © D.R.

Quel est le regard de la société sur l’homéopathie ?

L’homéopathie est plutôt bien vue dans la population, mais pas chez les décideurs, ni dans les médias. Dans ces sphères, l’ambiance est à « l’homéophobie ». On s’en prend plein la figure ! Depuis 2021, les médicaments homéopathiques sont déremboursés à la suite d’une enquête nationale visant à éprouver l’efficacité scientifique de l’homéopathie. Cette enquête a été menée à charge, retenant uniquement les études dont les résultats étaient en défaveur de l’homéopathie. Une médecine qui permet de prendre moins d’antidépresseurs, moins de somnifères, moins d’antibiotiques, moins d’anti-inflammatoires a forcément beaucoup d’ennemis, à commencer par les gens qui fabriquent ces produits. Ils ont tout fait pour nous discréditer et ils continuent. Ces détracteurs veulent nous faire passer pour des charlatans sans aucune rigueur scientifique. Mais moi, j’ai tout appris à l’université, voyez-vous. J’ai eu mon diplôme de sage-femme à la faculté de médecine d’Amiens, mon diplôme d’homéopathie à la faculté de médecine de Reims, mon diplôme d’acupuncture à la faculté de médecine de Strasbourg. C’est du sérieux.

Vous enseignez l’homéopathie dans plusieurs structures. Qu’est-ce qui vous motive à transmettre vos connaissances ?

Le CEDH (Centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie) est une école internationale où sont dispensées des formations pour les médecins et les sages-femmes. Quand j’ai été recrutée par le directeur de l’époque, je lui ai dit : « je veux bien enseigner chez vous, mais je veux avoir un regard sur les programmes ». Ceux-ci étaient élaborés par des médecins. Or, les médecins ne s’occupent pas des femmes tout à fait de la même manière que nous. J’ai été exaucée et c’est dorénavant un enseignement fait par les sages-femmes, pour les sages-femmes : l’homéopathie en obstétrique et gynécologique. C’est ce qui fait que j’aime particulièrement cette école. D’ailleurs, les sages-femmes en formation me le disent : on parle le même langage. J‘enseigne aussi l’homéopathie à l’école des sages-femmes de Strasbourg. Je trouve que c’est une grande chance pour les étudiantes d’avoir accès à cette médecine-là pendant leur cursus initial. C’est clairement un choix politique de l’équipe enseignante, et le fait qu’on soit à Strasbourg y est pour beaucoup. Le berceau de l’homéopathie n’est pas loin. 

Avec quelques collègues passionnées, j’ai aussi fondé la Société homéopathique pour les sages-femmes françaises, la SHSFF. C’est une jeune association de sages-femmes, toutes formées à l’homéopathie. Nous avons pour mission la promotion de la pratique et de l’enseignement de l’homéopathie au sein du métier de sage-femme. Et je suis actuellement
la présidente de la SHSFF.


Intervention sur la prise en charge homéopathique de la dépression du post-partum aux Onzièmes Rencontres internationales du CEDH qui se sont tenues à Bruxelles en juin 2024. © D.R.

Et l’acupuncture ?

Beaucoup d’homéopathes sont aussi acupuncteurs. Acupuncture et homéopathie se complètent l’une l’autre, et, même, se « potentialisent » réciproquement. C’est-à-dire que les aiguilles augmentent l’efficacité des granules et inversement : la combinaison parfaite. L’université de Strasbourg proposait un diplôme d’acupuncture, je m’y suis inscrite en 2015. Lorsque c’est plus adapté, je propose l’acupuncture plutôt que l’homéopathie. Parfois, j’associe granules et aiguilles, c’est au cas par cas.


Séance d’acupuncture à La Bulle. © D.R.

Pouvez-vous partager une expérience où l’homéopathie a fait la différence ?

Je vais partager avec vous ma dernière victoire, elle est tellement belle ! L’une de mes patientes m’envoie sa maman âgée de soixante-seize ans. Cette dame a des bouffées de chaleur depuis vingt-neuf ans ! Elle me dit : « Ma fille m’envoie vers vous. Pourriez-vous faire quelque chose pour moi ? Je n’y crois pas trop mais ma fille, si ». J’ai fait mon diagnostic et je lui ai prescrit des médicaments homéopathiques. Eh bien j’ai eu de ses nouvelles au début des vacances, ses bouffées de chaleur ont presque totalement disparu ! La dame n’en revenait pas, vingt-neuf ans qu’elle trainait sa croix. Cette victoire n’est pas plus marquante que les autres, j’en ai plein à vous raconter, plein plein plein. Mais celle-ci est la plus récente, voilà. En fait, les femmes sont toutes super contentes de l’homéopathie. Certaines sont extrêmement surprises du résultat, surtout quand elles sont sceptiques au départ. Pour changer ses croyances, il faut vivre l’expérience soi-même. Les femmes qui ont découvert l’homéopathie pendant leur grossesse reviennent me voir ensuite pour leur bébé. Je trouve cette confiance très touchante.

Pensez-vous que l’homéopathie soit suffisamment reconnue et enseignée dans la formation initiale des sages-femmes ?

Dans mon rêve le plus fou, les médecines intégratives entrent dans les nouveaux programmes universitaires. Cela ­inclurait l’homéopathie, l’acupuncture, peut-être l’hypnose, la phytothérapie, l’aromathérapie, etc. Dans mon rêve le plus fou, on découvre ces médecines-là dès l’école de sage-femme, avec un regard intégratif et non avec un regard péjoratif ou suspicieux. Les prochains programmes sont en cours d’élaboration, alors il est permis d’espérer !

Quelle est votre vision quant à l’évolution du métier de sage-femme, en matière de reconnaissance et de conditions de travail ?

Je suis très heureuse de ma carrière passée en salle de naissance, puis en libéral. Contente aussi de celle qui m’attend, toujours à La Bulle, où j’ai d’excellentes conditions de travail. En revanche, je suis triste pour mes jeunes collègues qui débutent à l’hôpital dans un environnement dégradé. On a fermé les petites maternités sous prétexte de sécurité médicale, mais je pense qu’il s’agissait surtout de rentabilité. Les collègues en poste se retrouvent avec une surcharge de travail permanente, des comptes à rendre tout le temps, des dossiers à remplir, l’obligation de justifier chaque geste. Pour peu que l’entente avec les médecins ne soit pas terrible… Vous voyez le tableau ! Le métier de sage-femme est absolument extraordinaire, mais les conditions dans lesquelles on nous le fait faire sont de plus en plus difficiles. Nous avons beau être essentielles dans le système de santé, politiquement nous ne pesons rien. Il faut que les sages-femmes investissent les sphères de pouvoir, ce que les médecins ont fait depuis longtemps. Les syndicats étaient présents au Congrès national des sages-femmes libérales de novembre, à Troyes. J’étais dans la salle pour écouter leur intervention. J’ai beaucoup d’admiration pour ces femmes qui se battent pour nous, pour nos patientes aussi. Le jeu en vaut la chandelle, et il y a urgence. Chaque année j’ai une nouvelle promotion d’étudiantes et j’entends de plus en plus : « je ne veux pas aller en salle d’accouchement, je ne veux pas être maltraitée, je ne veux pas qu’on me bouscule tout le temps, je ne veux pas être obligée de surveiller plein de femmes en même temps ». C’est triste, mais je les comprends.  

Alors faut-il éviter les salles de naissances ?

Non. Malgré les difficultés, je conseillerais quand même à une jeune sage-femme d’aller y passer quelques années. En libéral, nous préparons les femmes à la salle d’accouchement. Il est donc capital d’en avoir senti toute la dimension technique, émotionnelle, corporelle. C’est un lieu tellement inouï, il faut y passer du temps. N’abandonnons pas, battons-nous plutôt pour de meilleures conditions de travail. 

Partager sa semaine entre libéral et hôpital pourrait être une configuration intéressante. J’ai fait cela pendant un temps et j’ai apprécié. Je respirai dans mon cabinet et je prenais mon « shoot » d’ocytocine en salle de naissance. Je pense que cela pourrait convenir à plein de jeunes collègues. 

Interview réalisée par Stéphane Cadé

Bibliographie conseillée par Anne Sophie Huart 

Pratiques homéopathiques en gynécologie obstétrique : 40 prescriptions en situation clinique courante, Christelle Besnard-Charvet, Antoine Demonceaux ; Guide homéopathique de la sage-femme, Elisabeth Latour, Docteur Max Tétau ; Homéopathie en gynécologie, Christelle Besnard-Charvet, Claudette Rocher ; Homéopathie et petite pathologie du nouveau-né et du nourrisson, Pierre Popowski ; Pédiatrie et homéopathie, Guy Villano ; La femme et l’homéopathie, Martine Maisonneuve, Maryvonne Nadaud, Martine Tassone ; La Santé autrement, Docteur Antoine Demonceaux ; L’homéopathie pour bien vivre la ménopause, Evelyne Majer-Julian ; ­L’homéopathie, la femme et la sexualité, Claire Balkiewicz.