Valérie Dumoulin-Assimilalo, 141 accouchements accompagnés à domicile (AAD) en cinq ans
À quel âge avez-vous décidé de devenir sage-femme ? C’est une blague bien sûr, mais j’aime à penser que j’ai prononcé ces deux mots en sortant du ventre de ma mère : « Sage-femme ». Et même si ce n’est pas tout à fait vrai, ce n’est pas tout à fait faux non plus. Très tôt, j’ai voulu m’occuper des bébés, j’étais attirée par les ventres ronds. À 20 ans, j’ai assisté à la naissance de ma sœur, une expérience merveilleuse qui venait confirmer ma vocation. Plus tard, la naissance de ma nièce m’a révélé, à l’inverse, la violence possible autour d’un accouchement. Ces deux expériences opposées ont marqué mon parcours et fondé ma vision du métier. Après avoir obtenu mon bac, j’ai réussi le concours d’entrée en 1991 et commencé mes études à Marseille puis, je les ai poursuivies à Lomme, près de Lille. Ça faisait drôle quand je disais que j’étais à l’école de sages-femmes de Lomme ! J’ai été diplômée en 1995 et j’ai exercé ensuite dans différentes maternités, petites et grandes, afin d’acquérir de l’expérience. J’ai toujours eu à cœur de respecter les souhaits des patientes et de valoriser la physiologie des naissances, souvent moins enseignée que les pathologies. Vous travaillez désormais exclusivement en libéral ? Oui, j’ai commencé… sous les cocotiers de Polynésie en 2000. J’y avais suivi mon ex-mari militaire et, pour travailler, j’ai accepté de remplacer une sage-femme libérale partie en congé maternité et j’ai adoré ! C’est à Mamao qu’est né mon premier enfant, sous péridurale très dosée, moi incapable de bouger, de l’ocytocine, de grosses anomalies du rythme fœtal, une dilatation du col au doigt, une expression utérine, des forceps et une épisiotomie… Ma fille était sauvée, c’est l’essentiel, mais pour moi les suites ont été très difficiles et longues. Je me suis dit « Plus jamais ça, ni […]
