Pratiques

La précarité des étudiant·e·s sages-femmes : un enjeu majeur pour la santé des femmes

La rentrée universitaire : un avant-goût amer des dépenses à venir Pour la rentrée 2025, c’est 3192 euros en moyenne que les étudiant·e·s  sages-femmes ont dû débourser. C’est ce que révèle l’indicateur annuel du coût de la rentrée calculé par l’ANESF (Association nationale des étudiant·e·s sages-femmes). Ce montant correspond au cumul des frais de rentrée universitaire et des frais de vie courante, sachant que ces deux catégories augmentent respectivement.  Frais de rentrée universitaire  Les frais de scolarité varient entre un minimum de 175 euros et un maximum de 254 euros, selon les cas. Vient ensuite la Contribution Vie étudiante et de Campus.  Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a de nouveau augmenté ces frais de 1,05 %. Les étudiant·e·s  boursier·e·s bénéficiant de certaines exonérations sont minoritaires. Frais de vie courante Le logement, l’alimentation et le transport sont les postes de dépenses majeurs des frais de vie courante. En augmentation chaque année eux aussi, ces frais touchent particulièrement les étudiant·e·s sages-femmes. En effet, les nombreux stages effectués hors de l’établissement de formation génèrent des frais de logement et de transports importants, qui ne sont pas compensés par une juste rémunération. Des frais importants liés aux nombreux stages La formation de sage-femme comprend un grand nombre de stages délocalisés. En moyenne, chaque étudiant·e sage-femme parcourt 25 700 kilomètres pour se rendre à ses stages, durant tout son cursus. Pour un coût moyen de 12 850 euros. En guise de compensation, les étudiant·e·s  sages-femmes reçoivent une indemnité de 130 euros par stage réalisé à plus de quinze kilomètres de leur établissement. Et ce, uniquement à partir du second cycle.  Cette indemnité est à mettre en face des 313 euros mensuels dépensés en moyenne par les étudiant·e·s de troisième année pour se rendre en stage. L’indemnité de 130 euros est donc nettement insuffisante. Pour éviter d’avoir...

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En libéral

L’activité libérale selon Louise et Sophie (épisode 3) : Les chiffres…

Dans le deux premiers épisodes d’avril et juin derniers, Sophie, sage-femme libérale depuis 24 ans à Nantes conseillait Louise, jeune sage-femme diplômée à Brest sur les différentes démarches pour sa future installation en libéral. Désormais, Louise a débuté son activité libérale, elles se sont donné un troisième rendez-vous téléphonique pour poursuivre leur échange. — Bonjour Louise, comment vas-tu ? As-tu pu t’installer comme tu voulais ? — Bonjour Sophie, oui ça y est ! Je suis installée depuis le 1er Juillet !  — Oh ! Super ! Bien plus tôt que prévu alors ? Ce ne devait pas être en septembre ? — Si, mais Mathilde, ma collaboratrice, m’a proposé de débuter plus tôt pour pallier aux congés d’été et moi cela m’arrangeait financièrement. J’ai aussi pu obtenir deux semaines de congés en août. J’avais retenu ton conseil qu’il était préférable financièrement de commencer en début de trimestre. — Bien vu ! Je vois que tu as vite compris ! — Pour certains éléments oui, mais pour ce qui est de la comptabilité justement j’avoue que je suis un peu perdue. J’attendais notre appel pour pouvoir te poser quelques questions, si tu veux bien ? — Il est vrai que nous sommes plus formées aux soins qu’à la comptabilité. As-tu un logiciel spécifique ? — Oui, j’ai pris le même que Mathilde. Cela me paraissait plus simple au sein d’un même cabinet. Elle a pu m’expliquer l’aspect pratique du logiciel, mais j’ai l’impression de perdre beaucoup de temps. Je n’arrive pas à voir où j’en suis à l’instant T et quel salaire je vais pouvoir me verser sur le long terme.  — Un principe assez simple est de te dire que quand tu perçois un versement d’une patiente, de l’Assurance Maladie ou d’une complémentaire santé, tu le divises par deux pour savoir combien il va te rester. L’idéal est de faire ta...

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Pratiques

Mieux détecter l’adénomyose

Qu’est-ce que l’adénomyose ? L’adénomyose est une forme d’endométriose ­intra-utérine, dans laquelle le tissu endométrial s’infiltre dans la paroi musculaire de l’utérus (le myomètre) : c’est un syndrome de l’endométriose interne. Quand il y a de l’endométriose, la muqueuse se propage en dehors de la cavité utérine sur la partie abdominale, les ovaires et les trompes, et jusque dans la vessie parfois. L’adénomyose, elle, reste nichée dans l’utérus, plus précisément dans le muscle intra-­utérin. En France, 11 à 13 % des femmes en âge de procréer* seraient concernées, à des degrés variés. La plupart l’ignorent et la pose de diagnostic est encore plus longue que pour l’endométriose : entre sept et dix ans en moyenne. On observe une combinaison d’endométriose et d’adénomyose chez un certain nombre de patientes. (*) Source : chiffres de la société de chirurgie gynécologique et pelvienne (SCGP), 2016 Interview d’Anabel Salazar, gynécologue et directrice de la clinique de fertilité espagnole d’IVI Madrid, spécialiste de l’endomètre dans les cas complexes d’infertilité et d’échec de grossesse   Quelle est votre expérience avec l’adénomyose ?  Dans ma vie professionnelle, mes patientes les plus difficiles sont celles avec de l’adénomyose. Parce qu’elle est diffuse dans les tissus, il n’existe pas vraiment de chirurgie pour s’en débarrasser, sauf dans des cas très particuliers. Je n’ai jamais eu de patientes qui y ont eu recours. De même, dans le cadre d’une procréation médicalement assistée – puisque c’est mon domaine – on leur fait suivre un traitement hormonal afin de réduire la production des œstrogènes, dans le but de diminuer la progression de l’adénomyose. Mais après, on a à nouveau besoin d’œstrogènes pour préparer l’utérus à la FIV. On se bat tout le temps contre quelque chose dont on a ensuite besoin pour l’implantation d’embryon. La balance est difficile à équilibrer.  Qu’est-ce qui distingue cette pathologie de l’endométriose ?  L’adénomyose...

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Pratiques

Infléchissement de courbe pondérale inexpliqué : enquête au cœur d’un allaitement idéal 

Cas clinique Anton* est né à terme, suite à un déclenchement par Syntocinon pour dépassement de terme. À la naissance, il est eutrophe, en bonne santé, et l’allaitement démarre sans difficulté particulière. Mme J.*, sa mère, avait suivi avec assiduité une préparation à la naissance, incluant un accompagnement spécifique à l’allaitement, afin de mettre toutes les chances de son côté. En effet, son premier allaitement avait été marqué par une prise de poids insuffisante à partir de la fin du troisième mois. Cela avait conduit à l’introduction de préparations pour nourrissons, puis au sevrage rapide face à une lactation devenue insuffisante. Pour éviter un nouvel échec, Mme J. a choisi d’être suivie par une sage-femme IBCLC dès le début de sa seconde grossesse. Un accompagnement régulier est donc mis en place dès la naissance, avec l’objectif de soutenir Mme J. et de prévenir toute baisse de lactation.  Les trois premiers mois, tout semble parfait : transfert de lait efficace, succion optimale, aucune douleur lors des tétées. La prise de poids et les autres indicateurs d’une lactation satisfaisante sont au vert. Pourtant, au cours du deuxième trimestre, la courbe de poids d’Anton commence à s’infléchir progressivement, sans qu’aucune cause évidente ne soit identifiée. La lactation paraît toujours efficace. Un ECBU est prescrit pour rechercher une infection urinaire : il revient stérile. Face à la réapparition de cette problématique dans un contexte pourtant optimal, une anamnèse approfondie est reprise. Aucun trouble hormonal n’est détecté (le bilan thyroïdien est normal) et aucune anomalie anatomique (type hypoplasie mammaire) n’est suspectée. La succion d’Anton reste bonne. C’est alors que nous explorons l’alimentation de la mère. Mme J précise qu’elle est végane et qu’elle a cessé sa supplémentation en vitamines après l’accouchement. La reprise d’une complémentation en vitamine B12 est aussitôt recommandée. Un dosage biologique viendra confirmer la...

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Pratiques

L’activité libérale selon Louise et Sophie (épisode 2) : S’organiser

Dans le premier épisode d’avril, Sophie, sage-femme libérale depuis 24 ans à Nantes conseillait Louise, jeune sage-femme diplômée à Brest sur les différentes démarches pour sa future installation en libéral. Elles se sont donné un deuxième rendez-vous téléphonique pour poursuivre leurs échanges. — Bonjour Louise, je t’appelle comme convenu. J’ai bloqué trente minutes dans mon agenda entre deux consultations, est-ce que cela te semble suffisant ? — Bonjour Sophie, oui c’est parfait ! Merci beaucoup. — Alors dis-moi… Comment vas-tu et où en es-tu de ton projet d’installation ? — J’ai eu quelques soucis personnels mais cela va mieux. Du coup, je me suis concentrée sur mon installation pour me changer les idées et ça m’a fait du bien d’avoir un projet à construire. — C’est bien que tu puisses trouver un équilibre entre ta vie professionnelle et personnelle. En libéral, c’est parfois complexe, car tu dois fixer tes propres limites et tu n’as pas de relève de garde qui arrive à la fin de la journée ! C’est beaucoup d’énergie pour s’investir au début, mais tu verras que cela en vaut la peine ! — Ah oui, je vais devoir me fixer des horaires et m’y tenir si je ne veux pas passer ma vie au cabinet ! J’ai signé un contrat de collaboration d’une durée indéterminée avec ma consœur dont je t’avais parlé, Mathilde. Nous avons convenu d’une clause de liberté d’installation avec interdiction de concurrence déloyale et fixé une redevance qui me semble raisonnable de 750 euros par mois. J’ai préféré un montant fixe à un pourcentage pour pouvoir gagner plus si je veux travailler davantage. Qu’en penses-tu ? — Cela me semble bien démarré. Pour la redevance, c’est un choix stratégique propre à chaque situation, qui se confirme ou non ensuite dans le temps. Si cela te parait justifié financièrement dans ta situation,...

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Pratiques

L’activité libérale selon Louise et Sophie (épisode 1) : Démarches d’installation

Depuis qu’elle a obtenu son diplôme en juillet 2024, Louise fait des remplacements en maternité, mais les stages effectués pendant ses études lui ont donné l’envie d’exercer en libéral. Comment s’y prendre ? En Novembre 2024, elle rencontre Sophie au Congrès National des Sage-Femmes Libérales à Troyes, qui est installée en libéral depuis 2001. Louise lui fait part de ses appréhensions. Sophie se revoit quand elle était jeune diplômée, pleine d’ambition mais très stressée de faire le grand saut ! Elle la rassure et lui propose de fixer un rendez-vous téléphonique après le congrès pour échanger sur son projet. — Bonjour Sophie, je te remercie de prendre du temps par téléphone avec moi, c’est trop sympa ! — Bonjour Louise, je t’en prie. Moi aussi quand je me suis installée en 2001 j’aurais aimé avoir des conseils d’une professionnelle, mais à l’époque il y avait très peu de sages-femmes libérales. — Je me sens prête à franchir le pas de l’installation ! J’ai très envie d’accompagner les femmes et d’entretenir avec les couples un suivi sur le long terme, ce que je ne peux pas faire en maternité. En même temps, le libéral me fait un peu peur et avec toutes les démarches administratives, je suis perdue… — Ne t’inquiète pas, c’est juste au début. Les démarches sont bien plus simples aujourd’hui qu’à mon époque ! D’abord il faut que tu prennes contact avec la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie) de ton secteur d’installation afin de savoir s’il y a des restrictions à ton conventionnement ou si tu peux bénéficier de mesures incitatives. — Je me suis renseignée et il n’y a ni l’un ni l’autre ! — Super ! Je vois que tu as déjà bien commencé ! Maintenant il faut donc que tu remplisses et adresses une déclaration d’installation libérale et une fiche de changement de...

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Offre de soin

Pathologies bucco-dentaires chez la femme enceinte

Il existe plusieurs types de pathologies bucco-dentaires en population générale qui peuvent être aggravées chez la femme enceinte Pathologies de la dent : destruction de l’émail et de la dentine L’érosion dentaire : c’est l’usure de la surface de l’émail dentaire, qui est un processus pouvant être très rapide et irrémédiable, car l’émail ne peut pas repousser. Cela peut provoquer un changement de couleur de la dent et une hypersensibilité dentaire. L’érosion est liée à l’acidité de la cavité buccale (consommation d’aliments acides, modification salivaire, reflux gastrique…). La carie dentaire : c’est la destruction de la dent (émail puis dentine), formant une cavité, due à des bactéries. C’est donc une maladie infectieuse d’évolution lente (la carie atteint la pulpe en deux ans environ, et peut évoluer ensuite selon divers facteurs), et réversible au premier stade : une carie peut être reminéralisée. Pathologies parodontales (péri=autour, odonto=dent) : concernent les tissus de soutien autour de la dent (gencive, os de soutien de la dent)  La gingivite : c’est l’inflammation de la gencive. Ses symptômes : œdème, rougeur, saignements, sensibilité. Elle est due à l’accumulation de plaque bactérienne autour de la dent et peut être réversible. On estime que deux femmes enceintes sur trois sont sujettes à la gingivite. La parodontite : c’est une complication de la gingivite malheureusement irréversible. Lorsque la gingivite n’est pas traitée, le processus inflammatoire atteint en profondeur l’os de soutien des dents, pouvant provoquer des déplacements dentaires, un abcès voire des pertes dentaires. Dans sa forme la plus sévère (10% des sujets), elle est un facteur de risques de complications durant la grossesse : prématurité, petit poids de naissance et prééclampsie selon une revue de la littérature (1), En France, une étude prospective a démontré un lien significatif entre parodontite généralisée et prématurité pour cause de prééclampsie (2). Épulis de grossesse : c’est une tumeur bénigne de la...

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Offre de soin

Rythmes et besoins du nouveau-né et du nourrisson : pourquoi informer de manière « intensive » ?

Pourquoi intensifier et repenser l’information ? Les recommandations de la HAS précisent que les interventions prénatales ont peu d’impact sur le risque de dépression du post-partum, alors que des interventions intensives en postnatal ont un impact majeur (niveau de preuve 1) (4). Il est donc essentiel que les informations données en prénatal soient renforcées en post-partum, période où les parents sont plus réceptifs. L’une des principales difficultés rencontrées en post-partum est la fatigue, touchant plus de neuf femmes sur dix (5). Une étude de Kurth a montré que la perception de « troubles du sommeil » chez le bébé est liée au risque de dépression du post-partum. À l’inverse, une information pré et postnatale améliore le sommeil maternel et diminue ce risque (6). L’importance du soutien en allaitement Selon l’enquête périnatale 2021, 15 à 18 % des mères estiment ne pas avoir reçu le soutien nécessaire. « … seulement 18% des mères estimaient avoir reçu tout le soutien dont elles avaient eu besoin. Une lacune fréquemment citée par les mères était le manque de clarté des informations sur la fréquence et la durée des tétées, et elles souhaitaient mieux savoir comment être sûres que leur bébé avait reçu assez de lait » (7).  Le démarrage de l’allaitement joue un rôle clé dans sa poursuite (8) (9). Une bonne gestion de l’engorgement, notamment grâce à des tétées fréquentes et efficaces entre H0 et H72, est essentielle pour éviter des complications. Informer les mères sur les rythmes du nourrisson, les signes indiquant qu’il est prêt à téter, les risques du sommeil refuge et l’importance des tétées groupées est crucial, mais il est tout aussi indispensable que ces informations soient répétées en post-partum par tous les professionnels de santé (10) (11) (12). Adapter l’information aux réalités des parents Même lorsqu’elles sont informées en prénatal, les mères sont souvent déstabilisées par...

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Pratiques

Les maladies hivernales respiratoires : quelle prévention chez la femme enceinte ?

Par Anh-Chi Ton, sage-femme Mme B, future seconde pare à 20 SA, vient vous voir en décembre pour son suivi de grossesse. « Je m’inquiète, car l’hiver arrive, et autour de moi, tous mes collègues sont soit enrhumés, soit ils toussent. Dans mon métier, je ne peux pas faire de télétravail et je dois donc les côtoyer tous les jours… Qu’est-ce que je peux faire pour prendre le moins de risque pour ma grossesse ? »  Un rappel sur les gestes barrières est toujours le bienvenu. Ces gestes sont simples et efficaces pour réduire la transmission des germes. Ils sont bien connus depuis le confinement, mais ils ne sont pas toujours appliqués au quotidien… Premier geste : Se laver les mains correctement, à l’eau et au savon (de préférence liquide), est la mesure d’hygiène la plus efficace pour réduire TOUS les virus. Nous abordons dans cet article les virus respiratoires, mais ces gestes barrières seront aussi efficaces pour le virus de la gastro-entérite, par exemple. On peut se contaminer en touchant une autre personne (en serrant la main) ou en touchant des objets ou des surfaces souillées (poignée de porte, clavier d’ordinateur…) avant de se toucher le visage. On essaiera d’ailleurs de moins se toucher le visage, même si on le fait souvent sans s’en rendre compte.  On rappelle qu’on se lave d’abord paume contre paume, puis le dos des mains, entre les doigts, le dos des doigts, les pouces et enfin le bord des doigts et des ongles. Tout cela doit durer environ 30 secondes, puis on se sèche avec une serviette propre. On se lave après chaque sortie à l’extérieur, après avoir pris les transports en commun, après avoir été aux toilettes, après s’être mouché ou éternué, après avoir côtoyé quelqu’un de malade. Et avant de préparer le repas et de manger !...

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Pratiques

Les accouchements inopinés extrahospitaliers en question

Quelles sont les données disponibles ? En 2021, les données du PMSI, disponibles sur Scansanté, font état de 5160 accouchements hors établissement pour toute la France. Mais cette donnée mêle plusieurs cas de figure : accouchement à domicile choisi et accompagné par une sage-femme donnant lieu à un transfert, accouchement inopiné à domicile, accouchement pendant le transport ou en Centre périnatal de proximité. « Il n’y a pas de codage spécifique pour identifier l’origine des accouchements hors établissement dans le PMSI, explique Margaux Creutz-Leroy, présidente de la Fédération française des réseaux de périnatalité (FFRSP).Cependant, le code Z39.00 ” Soins et examens immédiatement après un accouchement hors d’un établissement de santé “ permet d’estimer le nombre de séjours après AIEH (ex. : domicile, voie publique, trajet, maison de naissance…) hors de la présence de l’équipe du Smur, ceci même si la délivrance a lieu dans l’établissement. » Pendant plusieurs années, l’Observatoire national des AIEH a répertorié les données des AIEH de 25 centres de Samu sur les 103 que compte la France. Ces analyses ont surtout servi à élaborer des protocoles de prise en charge pour les urgentistes. Les accouchements hors établissement augmentent-ils ? Les données du PMSI pour la période 2013-2021 permettent de calculer une légère augmentation des AIEH, passant de 0,34 % à 0,56 % du total des accouchements en France métropolitaine, alors que le nombre d’accouchements est en baisse.Sur la même période, le taux passe de 1,9 % à 3 % dans les départements et régions d’outre-mer, où le nombre ­d’accouchements est en hausse. Les taux cachent des différences territoriales. En Franche-Comté, la proportion d’accouchements hors établissement a quasi doublé, de 0,44 % en 2013 à 0,85 % en 2021. En Bourgogne, le taux est passé de 0,38 % en 2013 à 0,6 % en 2021. En Île-de-France, le taux a peu augmenté, passant de 0,3 % en 2013 à 0,49 % en 2021. Reste à interpréter les […]