Développer l’HAD ante et post partum pour améliorer le vécu des patientes – Isabelle Désormière, Sage-femme coordinatrice

La prise en charge en milieu hospitalier peut avoir un impact sur le bien-être de la femme enceinte. Un vécu difficile peut perturber le processus d’attachement de la mère et de l’enfant. Il est important de se préoccuper du vécu de l’accouchement ou de la pathologie par la patiente. Pour maîtriser l’impact de l’hospitalisation, il convient de mettre en place un environnement sécurisant pour les patientes et leurs enfants. L’hospitalisation à domicile (HAD) ante et post-partum semble une stratégie évidente. Elle permettra d’améliorer le vécu des patientes et de répondre à leurs attentes. Une étude d’opportunité/faisabilité a été réalisée à la maternité de Roanne, de niveau II B réalisant 1 489 naissances.

Le vécu des patientes au coeur de la prise en charge Certains rapports estiment à 80 % la proportion de femmes pour lesquelles la grossesse se déroulerait sans complication majeure1. Toutefois, certaines femmes présentant une pathologie antérieure ou inhérente à la grossesse peuvent nécessiter une hospitalisation.Souvent soudaine et d’une durée indéterminée2, l’hospitalisation pendant une grossesse est vécue de manière très fluctuante d’une patiente à l’autre. En effet, chaque femme est différente et chaque grossesse est unique.L’hospitalisation a des répercussions évidentes sur les besoins fondamentaux (alimentation, sommeil…) de la patiente qui perd de son autonomie. En effet, le choix et l’horaire des repas sont imposés par le service. La modification du régime alimentaire, associée à un transit physiologiquement ralenti pendant la grossesse, entraîne très souvent des troubles digestifs. Parallèlement, le changement d’environnement, les inquiétudes et les questionnements de la future mère sur son état de santé et celui de l’enfant à venir impactent fortement son sommeil.Il a été décrit que l’hospitalisation engendre également un isolement social et familial. La solitude peut envahir les patientes, avec parfois un sentiment d’incompréhension vis-à-vis du personnel médical, mais aussi de l’entourage. L’hospitalisation prénatale peut ainsi avoir des répercussions négatives sur le fonctionnement familial à moyen ou long terme3. La mère en devenir se sent souvent coupable. Elle a l’impression d’être la cause de la pathologie et d’être, avant même la naissance de son enfant, une mauvaise mère pour lui.De plus, le suivi médical, les prises de sang, les enregistrements répétés du rythme cardiaque foetal, les examens cliniques (touchers vaginaux, palpation utérine) peuvent modifier la tolérance de la femme vis-à-vis de l’hospitalisation et être ressentis comme une violation. Les avis médicaux peuvent être multiples et désorienter davantage la femme hospitalisée engendrant une situation très anxiogène. Le stress demeure, pour la plupart des patientes, omniprésent tout au…

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