
Une étude finlandaise publiée dans la revue Nature démontre une association significative entre la maltraitance infantile paternelle et des modifications épigénétiques dans le sperme. L’exposition à la maltraitance infantile a été évaluée rétrospectivement à l’aide du questionnaire Trauma and Distress Scale (TADS), qui comprend cinq domaines principaux : négligence émotionnelle, abus émotionnel, négligence physique, abus physiques et abus sexuel. Les auteurs de l’étude concluent que les résultats obtenus « prouveraient que le stress dans l’enfance influence l’épigénome germinal paternel et pourrait agir sur la modulation du développement du système nerveux central de la prochaine génération ». Ils soulignent cependant les limites de l’entreprise, notamment la taille modeste de l’échantillon, l’absence de quantification des erreurs de mesure de l’épigénome spermatique, le potentiel biais de mémorisation lié au recueil rétrospectif de l’exposition à la maltraitance infantile et l’homogénéité de la population étudiée. Ces travaux s’ajoutent au nombre croissant d’études montrant que les facteurs environnementaux au sens large influencent l’épigénome des spermatozoïdes humains. Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour déterminer les conséquences des signatures épigénétiques « acquises » dans les spermatozoïdes sur la santé de la progéniture. Sources : Exposure to childhood maltreatment is associated with specific epigenetic patterns in sperm, Nature, 3 janvier 2025 *L’épigénétique est la discipline de la biologie qui étudie la nature des mécanismes modifiant de manière réversible, transmissible (lors des divisions cellulaires) et adaptative l’expression des gènes sans en changer la séquence nucléotidique (ADN). Elle permet d’expliquer comment des traits peuvent être acquis, éventuellement transmis d’une génération à l’autre ou encore perdus après avoir été hérités….