Les progrès réalisés dans la surveillance de la grossesse, les soins obstétricaux et néonataux ont amené à une baisse de la mortalité périnatale et à la survie d’enfants très petits, augmentant le nombre d’enfants à haut risque de troubles du développement. Les techniques employées pour apprécier le fonctionnement cérébral dans la toute petite enfance sont diverses, elles vont des différentes formes d’évaluation neurologique clinique à l’imagerie cérébrale et aux tests neurophysiologiques (EEG, potentiels évoqués somesthésiques, visuels, auditifs). Leur sensibilité et leur validité s’avèrent très variables, justifiant le recours à des analyses cliniques plus précises, non invasives d’observation des comportements de l’enfant. C’est le cas ici de l’évaluation de la motricité spontanée du bébé dans les premiers mois. Cette analyse repose sur l’évaluation qualitative de la motricité globale spontanée du bébé, que nous appelons « mouvements généraux » (GM). Ces mouvements intéressent le corps dans sa globalité et précèdent les mouvements volontaires. C’est à Prechtl que revient le mérite de cette description, développée dès les années 80-90 à Groningen et poursuivie par M. Hadders-Algra, G. Cioni, F. Ferrari, C. Einspieler et al. Les mouvements généraux apparaissent très tôt, ce sont les premiers mouvements à apparaître in utero. Ils apparaissent dès la huitième/neuvième semaine d’âge post-menstruel jusque 4-4,5 mois post-terme. Ils précèdent les mouvements volontaires. Ils sont donc observables chez le fœtus, le prématuré, le nouveau-né à terme et le très jeune enfant. « Ils intéressent le corps entier en séquences variables à travers les bras, les jambes, le cou, le tronc. Ils augmentent et diminuent graduellement en intensité, force et vitesse, ont un commencement et une fin graduels. Des rotations le long de l’axe principal des membres et de petits changements de direction rendent les mouvements fluides, élégants et créent une impression de variabilité et de complexité » (Prechtl, 1986). Pour de nombreux auteurs, cette motricité…
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Endotest® : bientôt remboursé ?
En juillet 2023 et dans le contexte de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, la HAS s’est autosaisie pour évaluer l’efficacité diagnostique et l’utilité clinique du test salivaire Endotest®. Développé par la société lyonnaise Ziwig, ce test s’utilise pour diagnostiquer l’endométriose dans des cas complexes. Comment ? En combinant séquençage des ARN salivaires et analyse des données recueillies par intelligence artificielle. À la clef, le remboursement par l’Assurance Maladie L’Endotest® pourrait à terme bénéficier d’un remboursement généralisé par l’Assurance Maladie. C’est dans le but d’éclairer sa décision sur ce point que le Collège de la HAS a mené cette évaluation. La Haute Autorité de santé commence par rappeler que l’endométriose affecte 2 à 10 % des femmes en âge de procréer dans la population générale et 30 à 50 % des femmes confrontées à l’infertilité. L’Endotest® interviendrait en troisième intention, après les examens cliniques (interrogatoire et examen pelvien) et d’imagerie (échographie endovaginale de première intention ± une IRM pelvienne de deuxième intention). « En cas de résultat négatif ou incertain, [le test salivaire Endotest] éviterait les cœlioscopies inutiles et conduirait à rechercher d’autres pathologies en vue d’une prise en charge adaptée », précise le rapport de la HAS. La HAS confirme l’efficacité de Ziwig Endotest® pour le diagnostic de l’endométriose, mais préconise une étude complémentaire Au final, la HAS reconnaît le caractère novateur de l’Endotest®, notamment pour son utilisation des biomarqueurs et de technologies avancées, ainsi que pour son approche non invasive basée sur le prélèvement salivaire. Elle note également que l’Endotest® pourrait répondre à un besoin médical insuffisamment couvert dans cette indication, comme l’indiquent ses performances diagnostiques. Si les données cliniques issues d’une sous-étude sur 237 patientes suspectées d’endométriose montrent une haute précision diagnostique de l’Endotest®, des risques de biais demeurent ainsi que des incertitudes quant à son applicabilité clinique. Une étude complémentaire et […]

Papillomavirus : 10 à 15 % des collégiens de 5e vaccinés, un démarrage décevant
La campagne de vaccination contre le papillomavirus pour les élèves de 5e, débutée à l’automne, n’a pas rencontré le succès espéré. Ce jeudi 11 janvier, la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) a fait état de résultats décevants. On estime qu’ont été vaccinés avec une première dose environ 10 à 15 % des collégiens de 5e, « la deuxième injection se fera avant fin juin », a déclaré le Pr Xavier Carcopino, président de la SFCPCV et chef de service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord de Marseille, lors d’une conférence de presse. L’objectif initial, considéré comme modeste, était d’atteindre environ 30 % de couverture vaccinale. Les résultats actuels sont donc bien en deçà des attentes. Promise début 2023 par le président Emmanuel Macron, la vaccination peut également se faire hors collège, chez les généralistes, pédiatres et en pharmacies. Selon l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, la réussite de cette campagne nécessitera « de la ténacité », ainsi que « d’adapter les outils » à l’hétérogénéité des régions et des familles. La SFCPCV a regretté une organisation administrative de la campagne « un peu lourde et compliquée », et a souligné le besoin d’une meilleure communication sur l’importance de vacciner les jeunes, pour faire du cancer du col de l’utérus « une maladie du passé ».

Utérus artificiel : bientôt des essais cliniques sur l’être humain
Le système Extend (EXTrauterine Environment for Neonatal Development), développé par l’équipe de recherche du Children’s Hospital of Philadelphia (CHOP), est une technologie d’utérus artificiel conçue pour améliorer la survie et le développement des bébés nés extrêmement prématurés. Après avoir réussi 300 essais sur des fœtus de moutons, où les agneaux ont survécu et se sont développés normalement pendant 3 à 4 semaines, les chercheurs envisagent désormais des essais sur l’humain. Alan Flake, chirurgien prénatal auteur principal de cette étude, et ses collègues ont publié leurs résultats dans la revue Nature Communications. Améliorer les chances de survie L’objectif principal de l’utilisation de l’Extend chez l’humain serait d’offrir une alternative aux soins intensifs pour les bébés nés à la limite de la viabilité, en particulier ceux nés avant leur 28e semaine de développement. Ces bébés pourraient bénéficier d’une meilleure chance de survie et de développement dans cet environnement artificiel. Cependant, la mise en œuvre de cette technologie chez l’humain nécessite l’approbation de la FDA, ainsi qu’une réflexion approfondie sur ses implications éthiques et légales. Imiter les conditions de l’utérus Le principe de l’Extend est de fournir un environnement contrôlé et sécurisé qui imite les conditions de l’utérus. La technologie comprend un sac de gestation rempli de liquide appelé Biobag, simulant l’environnement amniotique. Le Biobag ne ressemble pas à un utérus, mais il comporte les mêmes éléments : une enveloppe synthétique transparente entourant le fœtus d’agneau, assurant une fonction protectrice semblable à celle de l’utérus ; une solution électrolyte similaire au liquide amniotique pour immerger l’agneau ; un système de circulation sanguine permettant au fœtus d’échanger le dioxyde de carbone contre de l’oxygène. Durant les essais, les agneaux ont vu leurs poumons et cerveaux se développer, leur peau se couvrir de laine. Ils ont ouvert les yeux, gigoté, et appris à avaler. Pour commencer les essais […]