Les progrès réalisés dans la surveillance de la grossesse, les soins obstétricaux et néonataux ont amené à une baisse de la mortalité périnatale et à la survie d’enfants très petits, augmentant le nombre d’enfants à haut risque de troubles du développement. Les techniques employées pour apprécier le fonctionnement cérébral dans la toute petite enfance sont diverses, elles vont des différentes formes d’évaluation neurologique clinique à l’imagerie cérébrale et aux tests neurophysiologiques (EEG, potentiels évoqués somesthésiques, visuels, auditifs). Leur sensibilité et leur validité s’avèrent très variables, justifiant le recours à des analyses cliniques plus précises, non invasives d’observation des comportements de l’enfant. C’est le cas ici de l’évaluation de la motricité spontanée du bébé dans les premiers mois. Cette analyse repose sur l’évaluation qualitative de la motricité globale spontanée du bébé, que nous appelons « mouvements généraux » (GM). Ces mouvements intéressent le corps dans sa globalité et précèdent les mouvements volontaires. C’est à Prechtl que revient le mérite de cette description, développée dès les années 80-90 à Groningen et poursuivie par M. Hadders-Algra, G. Cioni, F. Ferrari, C. Einspieler et al. Les mouvements généraux apparaissent très tôt, ce sont les premiers mouvements à apparaître in utero. Ils apparaissent dès la huitième/neuvième semaine d’âge post-menstruel jusque 4-4,5 mois post-terme. Ils précèdent les mouvements volontaires. Ils sont donc observables chez le fœtus, le prématuré, le nouveau-né à terme et le très jeune enfant. « Ils intéressent le corps entier en séquences variables à travers les bras, les jambes, le cou, le tronc. Ils augmentent et diminuent graduellement en intensité, force et vitesse, ont un commencement et une fin graduels. Des rotations le long de l’axe principal des membres et de petits changements de direction rendent les mouvements fluides, élégants et créent une impression de variabilité et de complexité » (Prechtl, 1986). Pour de nombreux auteurs, cette motricité…
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Papillomavirus : 10 à 15 % des collégiens de 5e vaccinés, un démarrage décevant
La campagne de vaccination contre le papillomavirus pour les élèves de 5e, débutée à l’automne, n’a pas rencontré le succès espéré. Ce jeudi 11 janvier, la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) a fait état de résultats décevants. On estime qu’ont été vaccinés avec une première dose environ 10 à 15 % des collégiens de 5e, « la deuxième injection se fera avant fin juin », a déclaré le Pr Xavier Carcopino, président de la SFCPCV et chef de service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord de Marseille, lors d’une conférence de presse. L’objectif initial, considéré comme modeste, était d’atteindre environ 30 % de couverture vaccinale. Les résultats actuels sont donc bien en deçà des attentes. Promise début 2023 par le président Emmanuel Macron, la vaccination peut également se faire hors collège, chez les généralistes, pédiatres et en pharmacies. Selon l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, la réussite de cette campagne nécessitera « de la ténacité », ainsi que « d’adapter les outils » à l’hétérogénéité des régions et des familles. La SFCPCV a regretté une organisation administrative de la campagne « un peu lourde et compliquée », et a souligné le besoin d’une meilleure communication sur l’importance de vacciner les jeunes, pour faire du cancer du col de l’utérus « une maladie du passé ».
Dépression périnatale et mortalité chez les femmes suédoises
L’équipe de recherche du Karolinska Institutet en Suède a réalisé une vaste étude épidémiologique pour explorer la corrélation entre la dépression périnatale et l’augmentation du risque de mortalité chez les femmes suédoises. Cette étude révèle que, même 18 ans après avoir été diagnostiquées, les femmes ayant souffert de dépression périnatale présentent toujours un risque significativement élevé de décès, toutes causes confondues. Elles tendent à avoir des comportements de santé nocifs (mauvaise alimentation ou consommation accrue de substances) et des comorbidités (telles que les troubles de l’humeur), ce qui augmente leur risque de mortalité sur le long terme. Une semaine après le diagnostic de dépression post-partum, le risque de décès est presque six fois plus élevé. L’année suivant leur accouchement, le risque demeure plus de trois fois supérieur. L’étude souligne que la propension au suicide est particulièrement élevée parmi les femmes concernées, et le risque de décès par accident également. Ces risques, particulièrement notables dans l’année suivant l’accouchement, persistent donc pendant les 18 années de suivi. Ces résultats indiquent la nécessité d’une surveillance clinique attentive sur le long terme pour ce groupe vulnérable. Les femmes touchées, leurs familles et les professionnels de la santé devraient être conscients de ces dangers. « Perinatal depression and risk of mortality: nationwide, register based study in Sweden », The BMJ, 10 janvier 2024
Anne Mercadier, sage-femme devenue accoucheuse… d’émotions
Pourquoi sage-femme ? Ma mission de vie, je l’ai décelée à l’adolescence. J’avais ce refrain récurrent en moi : « J’ai envie d’aider les autres. » Et je voulais être au cœur de la vie des gens, dans leur vérité nue, là où l’on met bas les masques, là où la rencontre est sincère de bout en bout. Enfin, j’adorais les sciences naturelles, j’avais une véritable fascination pour le vivant. Être au début de la vie, à la lisière, aux portes de l’inconnu, m’attirait plus que tout autre chose. J’hésitais entre pédiatre, gynécologue-accoucheur ou sage-femme. J’ai décidé d’être sage-femme parce que, les études étant plus courtes, je pouvais aller plus vite sur le terrain. Quels ont été les premiers défis dans ce métier ? Les études, d’abord, m’ont semblé difficiles. J’ai étudié à l’ESF de l’hôpital Foch, à Suresnes. À l’époque, c’était concours d’entrée, plus trois ans de cursus. Je me suis retrouvée immédiatement en salle de naissance, ou en stage infirmier en cancérologie, en pneumologie, avec des incontinents, des grabataires, des stades avancés de cancer. Je faisais les soins de corps en souffrance. J’ai découvert la réalité des odeurs, de la laideur, de la douleur… Nous avions 18 ans, aucune préparation, aucun soutien psychologique. On se débrouillait toutes seules. Quand j’y repense, c’était incroyable. Sans parler de l’âpreté des rapports avec nos aînées les sages-femmes, souvent maltraitantes avec les jeunes élèves. Nous avions peu de vacances, nous n’étions pas rémunérées, les promotions n’étaient pas mixtes, bref… ce n’était pas drôle. Pourtant, j’aimais ça. À aucun moment je n’ai pensé arrêter. Après les études, d’autres défis m’attendaient. À 21 ans, j’ai commencé par travailler six mois dans une clinique privée parisienne, en gardes de 24 heures. J’avais les clefs de l’établissement. La nuit, j’étais toute seule à gérer la salle de naissance, et les quinze lits de suites […]