Dossier

D’une vague à l’autre, la psypérinat mobilisée

Depuis huit mois, les professionnels de santé du champ psychique et les associations de soutien en périnatalité sont en alerte. Dès le premier confinement, ils ont envisagé une vague de souffrance psychique en périnatalité du fait de l’isolement des parents et de l’absence des soutiens sociaux classiques. Or l’offre de soins a été mise à mal.UN PREMIER CONFINEMENT EN « MODE DÉGRADÉ »Qu’il s’agisse du repérage de la difficulté psychique des mères, déjà notoirement insuffisant, ou de l’accompagnement et des soins des parents en souffrance aigüe, les dispositifs sont passés en mode dégradé dès mars dernier. En cause : le manque d’équipement de protection des professionnels, qui a duré dans les services de soins psychiques, selon le rapport Retours d’expériences de la crise Covid dans le secteur de la santé mentale et de la psychiatrie, dit Retex psy, du 10 octobre. De plus, les effectifs ont parfois été captés par les services de médecine somatique ou de psychiatrie adulte. À la différence des services de réanimation, où les contraintes budgétaires ont été levées et où l’administration a laissé de grandes marges de décision aux équipes, les services de soins en psypérinatalité ont été malmenés. « L’unité d’hospitalisation conjointe parents-enfant que je dirige, à l’hôpital Sainte-Marguerite à Marseille, a totalement fermé durant le premier confi nement, l’hôpital étant désigné pour devenir un établissement “non-Covid” pour protéger les autres capacités hospitalières », témoigne Michel Dugnat, pédopsychiatre à l’AP-HM et animateur de l’Alliance francophone pour la santé mentale périnatale. Selon les informations recueillies par l’Alliance, les unités d’hospitalisation conjointe parents- bébé, encore souvent appelées unités mère-bébé, proposant des hospitalisations à temps plein ont majoritairement fermé. Les unités de jour, elles, ont adapté leurs dispositifs, pour cause de plan blanc.