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Ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale

Des sénateurs ont invité le Gouvernement à « ériger la santé mentale des jeunes en grande cause nationale ». Cette proposition, qui doit être débattue en séance publique au Sénat courant janvier, souligne l’urgence et la gravité des problèmes de santé mentale chez les enfants et adolescents. Bien que cette question soit régulièrement soulevée par des professionnels et des politiciens de différents bords, il est rare que de telles propositions soient inscrites à l’ordre du jour. Face à la dégradation de la santé mentale des jeunes ces dernières années, il est souligné l’importance d’une prise en charge précoce et de qualité pour les enfants souffrant de troubles psychiques, en vue d’une meilleure stabilisation ou guérison à l’âge adulte. Ceci s’aligne avec le droit international garantissant des soins adéquats aux enfants. Cependant, les capacités actuelles en psychiatrie et l’accès aux psychologues sont jugés « insuffisants face aux besoins ». Il est également critiqué le recours excessif à la médication comme « réponse par défaut de prise en charge psychothérapeutique sur le long cours ». La proposition insiste sur la nécessité d’une « politique globale et ambitieuse d’accompagnement des jeunes dont la santé mentale est affectée », incluant le renforcement des effectifs de psychologues et de psychiatres, la réforme du service de santé scolaire, le soutien aux centres médico-psychopédagogiques (CMPP) et médico-psychologiques (CMP), ainsi que le développement de campagnes de sensibilisation. Finalement, il est proposé de faire de la santé mentale des jeunes une grande cause nationale.

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Papillomavirus : 10 à 15 % des collégiens de 5e vaccinés, un démarrage décevant

La campagne de vaccination contre le papillomavirus pour les élèves de 5e, débutée à l’automne, n’a pas rencontré le succès espéré. Ce jeudi 11 janvier, la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) a fait état de résultats décevants. On estime qu’ont été vaccinés avec une première dose environ 10 à 15 % des collégiens de 5e, « la deuxième injection se fera avant fin juin », a déclaré le Pr Xavier Carcopino, président de la SFCPCV et chef de service de chirurgie gynécologique à l’hôpital Nord de Marseille, lors d’une conférence de presse. L’objectif initial, considéré comme modeste, était d’atteindre environ 30 % de couverture vaccinale. Les résultats actuels sont donc bien en deçà des attentes. Promise début 2023 par le président Emmanuel Macron, la vaccination peut également se faire hors collège, chez les généralistes, pédiatres et en pharmacies. Selon l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, la réussite de cette campagne nécessitera « de la ténacité », ainsi que « d’adapter les outils » à l’hétérogénéité des régions et des familles. La SFCPCV a regretté une organisation administrative de la campagne « un peu lourde et compliquée », et a souligné le besoin d’une meilleure communication sur l’importance de vacciner les jeunes, pour faire du cancer du col de l’utérus « une maladie du passé ».

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Anne Mercadier, sage-femme devenue accoucheuse… d’émotions

Pourquoi sage-femme ? Ma mission de vie, je l’ai décelée à l’adolescence. J’avais ce refrain récurrent en moi : « J’ai envie d’aider les autres. » Et je voulais être au cœur de la vie des gens, dans leur vérité nue, là où l’on met bas les masques, là où la rencontre est sincère de bout en bout. Enfin, j’adorais les sciences naturelles, j’avais une véritable fascination pour le vivant. Être au début de la vie, à la lisière, aux portes de l’inconnu, m’attirait plus que tout autre chose. J’hésitais entre pédiatre, gynécologue-accoucheur ou sage-femme. J’ai décidé d’être sage-femme parce que, les études étant plus courtes, je pouvais aller plus vite sur le terrain. Quels ont été les premiers défis dans ce métier ? Les études, d’abord, m’ont semblé difficiles. J’ai étudié à l’ESF de l’hôpital Foch, à Suresnes. À l’époque, c’était concours d’entrée, plus trois ans de cursus. Je me suis retrouvée immédiatement en salle de naissance, ou en stage infirmier en cancérologie, en pneumologie, avec des incontinents, des grabataires, des stades avancés de cancer. Je faisais les soins de corps en souffrance. J’ai découvert la réalité des odeurs, de la laideur, de la douleur… Nous avions 18 ans, aucune préparation, aucun soutien psychologique. On se débrouillait toutes seules. Quand j’y repense, c’était incroyable. Sans parler de l’âpreté des rapports avec nos aînées les sages-femmes, souvent maltraitantes avec les jeunes élèves.  Nous avions peu de vacances, nous n’étions pas rémunérées, les promotions n’étaient pas mixtes, bref… ce n’était pas drôle. Pourtant, j’aimais ça. À aucun moment je n’ai pensé arrêter.  Après les études, d’autres défis m’attendaient. À 21 ans, j’ai commencé par travailler six mois dans une clinique privée parisienne, en gardes de 24 heures. J’avais les clefs de l’établissement. La nuit, j’étais toute seule à gérer la salle de naissance, et les quinze lits de suites […]