Paracétamol et grossesse : pas de lien établi avec l’autisme ou le TDAH
Une synthèse après une polémique médiatique En septembre 2025, une déclaration du président américain évoquant un risque accru d’autisme chez les enfants exposés au paracétamol in utero a semé l’inquiétude chez les femmes enceintes et les familles. Pour éclairer le débat, des chercheurs ont réalisé une revue parapluie regroupant neuf revues systématiques regroupant 40 études, majoritairement sur des cohortes prospectives. Ils ont évalué leur qualité méthodologique selon les critères AMSTAR 2. Ils constatent une forte hétérogénéité des travaux et de nombreuses limites méthodologiques : biais de confusion, facteurs familiaux non pris en compte, absence d’analyses contrôlées. Si certaines revues rapportent une association entre exposition prénatale au paracétamol et troubles neurodéveloppementaux, sept sur neuf concluent qu’« aucune relation causale ne peut être formellement reconnue » à ce stade. Des résultats rassurants pour les femmes enceintes Une revue jugée plus robuste incluait deux études avec analyses contrôlées par fratrie, ajustant notamment les facteurs génétiques, familiaux et les indications de prescription. Dans ces études, le risque de TSA s’atténue jusqu’à devenir nul (HR 0,98 ; IC 95 % 0,93–1,04) et celui de TDAH disparaît (0,98 [0,94–1,02] et 1,06 [0,51–2,05]). Ces données suggèrent que les liens observés auparavant pourraient s’expliquer par des facteurs familiaux confondants comme la santé mentale des parents, les prédispositions génétiques, et le contexte socio-environnemental, plutôt que par le médicament lui-même. Les auteurs concluent qu’« aucune donnée solide ne permet d’affirmer une relation causale entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et le risque de TSA ou de TDAH chez l’enfant ». Ils rappellent par ailleurs que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comportent des risques fœtaux connus et que la fièvre non traitée peut elle-même compromettre la grossesse. Leur message aux cliniciens est clair : rassurer les patientes et maintenir un usage raisonné du paracétamol, en cas de nécessité, pour traiter douleur et fièvre pendant la grossesse. Source :...
