Après sa nomination au poste de Premier ministre, Sébastien Lecornu a choisi de dédier son premier déplacement officiel à la santé. Depuis Mâcon, il a annoncé une mesure ambitieuse pour lutter contre les déserts médicaux : l’objectif de 5 000 maisons de santé à l’horizon 2027 (actuellement, le nombre est de 2500). Ces centres de soins regroupent divers praticiens (médecins généralistes, orthophonistes, sages-femmes, infirmiers, etc.), facilitant ainsi l’accès aux soins de proximité. Par proximité, on entend à un maximum de trente minutes de chaque Français. Le défi du manque de médecins L’ambition d’ouvrir de nouveaux centres risque toutefois de se heurter à une réalité prégnante : le manque chronique de personnel médical. De nombreuses maisons de santé existantes peinent déjà à maintenir une offre complète, confrontées au départ à la retraite de leurs praticiens ou à des postes vacants. Un problème d’attractivité Les réactions des syndicats et représentants des médecins sont pour l’instant largement sceptiques. Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, se montre prudent sur FranceInfo : « Cela nécessite au moins deux médecins par maison. Ça va faire le recrutement de 10 000 médecins. Où va-t-on les trouver ? » Fabienne Yvon, médecin généraliste et membre du même syndicat, explique sur TF1 que cette situation est due à un manque d’attractivité, évoquant à la fois les contraintes d’exercice et la rémunération. En somme, pour que l’objectif des 5 000 maisons de santé soit couronné de succès, la simple construction de bâtiments ne suffira pas. Une politique globale, axée sur l’attractivité des métiers de la santé et la formation de nouveaux professionnels, est cruciale pour doter ces futures structures du personnel nécessaire….
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Les disponibilités dans la fonction publique
Des solutions existent pour les sages-femmes de la fonction publique, territoriale ou hospitalière. Chaque type de « disponibilité » ouvre des opportunités intéressantes. La disponibilité est la position statutaire dans laquelle un fonctionnaire titulaire est placé hors de son administration ou service d’origine. Cette position permet d’arrêter temporairement son travail sans perdre son statut de fonctionnaire. Pendant la disponibilité, le fonctionnaire ne perçoit aucune rémunération, n’a aucun droit à l’avancement ni aucun droit à la retraite. La disponibilité permet en revanche au fonctionnaire de récupérer un poste au sein de son administration d’origine une fois la disponibilité terminée. Seuls les fonctionnaires titulaires peuvent demander une disponibilité. Ce n’est pas possible pour un fonctionnaire stagiaire (qui pourra demander un congé sans traitement pour raisons familiales ou un congé sans traitement pour convenances personnelles). Les fonctionnaires contractuels peuvent demander un congé non rémunéré, pour les mêmes motifs que la disponibilité, énumérés ci-dessous. La mise en disponibilité peut, dans certains cas, être décidée par l’administration. Ce sont les cas de disponibilités d’office pour inaptitude physique ou dans l’attente d’une réintégration (non détaillés ici puisqu’il ne s’agit pas de « congés » volontaires). Par ailleurs, deux types de disponibilités existent : la disponibilité d’office, que l’administration ne peut refuser si les conditions sont remplies, et la disponibilité discrétionnaire sous réserve des nécessités de service. Les cas de disponibilités d’office Les fonctionnaires titulaires ont la possibilité de demander une mise en disponibilité de droit, que l’administration ne peut refuser. Ces disponibilités peuvent durer trois ans, renouvelables tant que les conditions sont remplies pour : • Élever un enfant de moins de 12 ans • Donner des soins à un enfant à charge, à son conjoint ou à un ascendant (accident, maladie grave, handicap nécessitant la présence d’une tierce personne…) • Suivre un conjoint ou partenaire de Pacs s’il déménage pour son travail...
Les IVG en légère hausse en France, 80 % se font par voie médicamenteuse
En 2024, le nombre d’IVG en France a légèrement augmenté pour atteindre 251 270, soit une hausse de 7 000 par rapport à 2023. Cela représente un taux de recours de 17,3 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, contre 16,8 en 2023. Les pratiques évoluent : la méthode médicamenteuse est majoritaire (80 % des IVG), et près de la moitié des interventions (45 %) ont lieu hors hôpital. Le taux de recours est deux fois plus élevé dans les DOM (32,2 pour 1 000 femmes) qu’en métropole, avec des variations importantes allant de 19 ‰ à Mayotte à 46,5 ‰ en Guyane. Toutes les classes d’âge voient leur taux de recours augmenter, avec un taux plus élevé chez les 25-29 ans (29,8 ‰). Chez les mineures, ce taux continue de reculer depuis dix ans, passant de 8,7 à 5,5. Depuis l’allongement du délai légal à 16 semaines en 2022, on observe davantage d’IVG tardives, avec 9,8 % des IVG hospitalières réalisées après douze semaines. En 2024, les sages-femmes ont réalisé environ la moitié des IVG en cabinet (plus de 50 000 interventions). Près de 1 600 traitements ont été remis directement en pharmacie, dans le cadre de téléconsultations....
France : forte baisse de la consommation d’alcool et de drogue chez les ados
Tabac : une chute spectaculaire En 2024, 20 % des jeunes Français de 16 ans ont déjà expérimenté le tabac, soit l’un des taux les plus faibles d’Europe. La proportion de fumeurs quotidiens est passée de 16 % en 2015 à 3,1 % en 2024, divisée par cinq en dix ans, rapprochant la France des pays nordiques les moins consommateurs. Alcool : des niveaux toujours élevés mais plus contenus 68 % des adolescents français ont déjà consommé de l’alcool (70 % des filles, 67 % des garçons), un chiffre inférieur à la moyenne européenne où la plupart des pays dépassent 70 %. L’alcoolisation ponctuelle importante (API) concerne 22 % des jeunes en France contre 30 % dans de nombreux pays, plaçant l’Hexagone dans le tiers des pays les moins consommateurs. Cannabis : recul historique Alors que la France était historiquement parmi les pays les plus consommateurs, l’expérimentation du cannabis a chuté de 31 % en 2015 à 8,4 % en 2024. L’usage mensuel est passé de 17 % à 4,3 %, son plus bas niveau depuis 25 ans. La France figure désormais parmi les pays européens où l’usage de cannabis à 16 ans est le plus faible. Autres drogues illicites : un usage limité En 2024, 3,9 % des jeunes Français ont expérimenté au moins une drogue illicite autre que le cannabis (contre 5 % en moyenne en Europe). La cocaïne arrive en tête (1,7 %), suivie des amphétamines (1,3 %), du crack (1,2 %) et de l’ecstasy/MDMA (1,1 %). La proportion d’expérimentateurs a reculé de moitié en dix ans (7,5 % en 2015). Perspectives Ces résultats soulignent une tendance générale à la baisse des consommations à l’adolescence en Europe, avec une diminution particulièrement marquée en France. Le pays, longtemps classé parmi les plus consommateurs de cannabis et d’alcool, se situe désormais au-dessous de la moyenne européenne pour la plupart des indicateurs d’usage. ...
