Le casse-tête des petites maternités
Soucieux de l’avenir et de la sécurité de leurs patientes, les soignants essaient d’anticiper aux mieux le futur. Ils inventent alors des protocoles et des parcours de soins qu’ils estiment adaptés à leur réalité locale. Pour assurer la transition, tout ou presque est balisé, comme au sein du GHT Coeur Grand Est, qui rassemble les hôpitaux de Verdun, Saint-Dizier et Bar-le-Duc, ces deux derniers étant distants de 25 kilomètres. L’ARS Grand Est a choisi de fermer le service d’obstétrique de Bar-le-Duc, le 21 juin. Ce type 1 qui réalisait plus de 500 accouchements par an est remplacé par une Maison des parents et des enfants. La communication de l’Agence régionale de santé autour de cette fermeture représentait un enjeu important, car d’autres fermetures sont prévues dans le Grand Est dans les prochains mois. (lire p. 14). À Die aussi, dans la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes, tout avait été anticipé. Les parcours de soins avaient été pensés dans le détail entre l’hôpital de Valence, établissement support, et le nouveau CPP. La prise en charge des grossesses et des accouchements à risque, avec éventuel rapprochement des patientes, était particulièrement élaborée. Considéré comme un risque médical supplémentaire, le risque géographique était même tracé et immédiatement visible dans chacun des dossiers informatisés. Pourtant, à peine plus d’un an après la fermeture des services d’obstétrique et de chirurgie, un accident est arrivé. La mère a survécu, mais le bébé est décédé. Plusieurs mois après l’événement, l’ARS a enfi n rendu son rapport d’enquête (lire p. 16). S’il pointe une série de dysfonctionnements survenus à presque chaque étape de la chaîne, il n’en est pas moins partisan. L’ARS tacle essentiellement les professionnels de ville et la famille, à qui elle reproche sa liberté de choix. Sur place, l’affaire n’est pas terminée. Les parents envisagent de porter […]