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Covid-19 : les pères, de nouveau autorisés dans les maternités ?

Alors que la courbe des entrées en réanimation pour Covid-19 a été aplatie, le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNFOG) souhaite élargir la présence d’un accompagnant en maternité, sans attendre la sortie progressive du confinement. Déjà autorisé en salle de naissance, ce partenaire pourra assister à la césarienne et rester auprès de la jeune mère et du bébé en suites de couches. En prénatal, il pourra également soutenir la femme enceinte pendant les consultations et les échographies. DIVERGENCES TERRITORIALES Pour permettre la présence de la personne accompagnante, le texte du CNGOF donne des détails très précis. Mais ce n’est pas une recommandation, ni même une préconisation. Il s’agit d’une simple prise de position. Son élaboration n’en a pas été moins clivante. « Sur le sujet, il y a une très grande divergence des professionnels », commente Israël Nisand, encore président de la société savante, en « tuilage » jusqu’en 2021 avec la nouvelle présidente élue Joëlle Belaish-Allart. Après la diffusion du communiqué, ce mardi 28 avril, l’ancien chef de pôle des maternités du CHU de Strasbourg a reçu de nombreux appels téléphoniques désapprobateurs, venant « essentiellement d’Île-de-France ». Pas étonnant, les services hospitaliers de cette région restant encore très occupés par des malades du Covid-19.  En Alsace, l’épidémie a amorcé une décrue. Ailleurs en France, en Nouvelle Aquitaine, en Bretagne, en Isère, la « vague » tant redoutée n’est jamais arrivée. « La semaine dernière, des collègues de Grenoble et de Toulouse m’appelaient, poursuit Israël Nisand. Alors qu’ils ont été épargnés par l’épidémie, ils souhaitaient ouvrir davantage leur maternité aux accompagnants, mais les directeurs de clinique et les administrations refusaient, s’abritant derrière le précédent avis du Collège [rendu public le 27 mars, ndlr]. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons un peu accéléré la publication de cette nouvelle prise de position en faveur de la présence de l’accompagnant. » RÉALITÉS LOCALES […]

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Les sages-femmes face au Covid-19

« C’est un scandale national. Nous ne devrions pas être dans cette situation. Nous savions, dès la dernière semaine de janvier, que cela allait arriver. Le message venu de Chine était absolument clair : un nouveau virus, doté d’un potentiel pandémique, flambait dans les villes. Les gens étaient admis à l’hôpital. Admis en soins intensifs. Et mourraient. Et la mortalité augmentait. Nous le savions depuis 11 semaines. Nous avons gaspillé tout le mois de février, pendant lequel nous aurions pu agir. » Fin mars, Richard Horton, l’éditeur-en-chef de The Lancet, une revue britannique scientifique et médicale de premier plan au niveau international, répond d’une voix blanche à la BBC. Ses paroles, qui dénoncent la longue inertie du Royaume-Uni, peuvent être transposées telles quelles à la France, où l’épidémie de Covid-19 (pour CoronaVIrus Disease 2019), provoquée par le Sars-Cov-2 (pour Severe acute respiratory syndrome Coronavirus 2), a débuté un peu plus tôt.  DÉCÈS, RETARDS ET PÉNURIES Avec beaucoup de retard, les deux pays ont d’abord opté pour des stratégies différentes, mais les constats sont les mêmes. Les services hospitaliers sont débordés. Les équipements de protection sont inadaptés et, surtout, font encore cruellement défaut début avril. Manquent non seulement les masques, mais aussi les lunettes, les blouses, les surblouses et parfois même le gel hydroalcoolique. En France, certains services hospitaliers en sont même venus à craindre la pénurie de savon. Les stocks de médicaments essentiels, y compris ceux utilisés en réanimation et en soins palliatifs, connaissent une forte tension. Chaque pays compte ses morts, par milliers et, bientôt, par dizaines de milliers. Même cela, les autorités n’y parviennent pas correctement. Les morgues sont dépassées. Des conteneurs et des camions réfrigérés sont apparus sur les parkings de trop nombreux hôpitaux français. Un entrepôt réfrigéré du grand marché de Rungis a été transformé en funérarium. À New-York, aux États-Unis, un élu envisage d’enterrer […]

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Covid-19 – Rester chez soi pour accoucher ?

Accoucher à la maison n’est-il pas la solution la plus sûre, étant donné le risque de contagion dans les hôpitaux ? Les demandes augmentent-elles ? Les sages-femmes doivent-elles les accepter au débotté, sans bien connaître les couples ? Les équipes du Samu seront-elles disponibles en cas de besoin de transfert en urgence ? Comment accompagner un accouchement à domicile (AAD) alors que les aînés sont présents et confinés sur place ? Dès le 16 mars, veille du confinement national, des sages-femmes pratiquant l’accouchement à domicile (AAD) s’interrogent sur un forum de discussion privé. INQUIÉTUDES Contactée le 19 mars, Stéphanie Quéval, installée en libéral à Lasalle, dans le Gard (30), et membre du conseil d’administration de l’Association professionnelle pour l’accouchement accompagné à domicile (Apaad), raconte : « Dès le confinement, j’ai reçu quelques appels de femmes enceintes craignant de se rendre à l’hôpital pour leur accouchement, prévu en avril. Elles redoutaient aussi que leur compagnon ne soit pas autorisé en salle de naissance. Je leur ai répondu qu’un tel choix ne pouvait s’improviser. Et j’ai souhaité en débattre avec d’autres sages-femmes pratiquant les accouchements à domicile. » Floriane Stauffer-Obrecht, sage-femme en Meurthe-et-Moselle (54) et aussi membre du CA de l’Apaad, a de son côté reçu plus de dix demandes d’AAD en un seul jour au début du confinement. « De nombreuses femmes souhaitaient accoucher en présence de leur conjoint, note-t-elle, le 19 mars. Une femme m’a dit avoir été traitée d’égoïste en maternité, car elle souhaitait la présence de son compagnon. Pour d’autres, la balance bénéfice/risque penchait du côté de l’AAD pour éviter une infection nosocomiale à Sars-Cov-2. Enfin, certaines hésitaient de longue date pour un AAD et l’épidémie les a convaincues de franchir le cap. » Depuis, les demandes auraient diminué, car des maternités ont revu leur protocole, autorisant à nouveau les accompagnants en salle de naissance (lire ici). […]

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Les femmes et les couples, inquiets

« J’ai dû laisser ma compagne seule avant et après l’accouchement, témoigne Gaëtan, dont la petite fille est née le 1er avril à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (94). Ma compagne, Aurore, a été admise le dimanche 29 mars au soir en maternité et déclenchée le 31 mars en début d’après-midi. J’ai pu rester auprès d’elle durant l’accouchement. Je pensais ensuite pouvoir l’accompagner à sa chambre. Mais, dans l’ascenseur, la sage-femme a appuyé sur le bouton de l’étage de sortie. Et elle m’a dit : “Vous sortez là“. Nous avons été sidérés, sans réaliser ce qui se passait. Aurore était en pleurs. Elle a dû se débrouiller seule pendant deux jours. Nous étions en contact par téléphone, mais je me suis senti privé de la première rencontre avec ma fille. » DROIT D’ÊTRE ACCOMPAGNÉE Des témoignages comme celui-ci ont été nombreux, surtout dans la presse régionale. Tout au long du mois de mars, suite au déclenchement du Plan blanc, les établissements s’interrogent : pour diminuer les risques de contamination, faut-il interdire les pères en salle de naissance et en suites de couches ? Sur les réseaux sociaux, au sein de groupes de discussion, les sages-femmes échangent les décisions adoptées dans leur maternité respective. Des militantes contre les violences obstétricales s’emparent de la question et interpellent les soignants directement. Chef du pôle de gynécologie-obstétrique aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Philippe Deruelle partage alors le protocole de son établissement autorisant la présence des pères en salle de naissance (lire ici). Seuls les pères asymptomatiques sont admis jusqu’à deux heures après la naissance, sans l’autorisation d’aller et venir dans le service. En revanche, ils ne sont plus autorisés à assister aux césariennes ni à rester en suites de couches. Le 21 mars, l’Organisation mondiale de la santé rappelle « le droit à toute femme à accoucher dans de bonnes conditions, qu’elle soit […]

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Covid-19 : Les préconisations des sociétés savantes

Sur la base des premières données scientifiques à propos de la grossesse et de l’accouchement en contexte de Covid-19, plusieurs sociétés savantes et autorités sanitaires ont rédigé des recommandations, ou plutôt des préconisations, à l’attention des professionnels de la périnatalité. Toutes s’accordent pour dire qu’il faut rester le moins longtemps possible à l’hôpital, devenu un lieu de contamination, même si deux circuits sont créés. D’ailleurs, les femmes infectées par le Sars-Cov-2, lorsqu’elles vont bien, doivent aussi rester davantage chez elles, y compris après leur accouchement, pour éviter la transmission à d’autres. En France, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) s’est mobilisé le premier. Dès le 4 mars, il publiait une courte note au cours de laquelle il ne recommandait pas spécialement la césarienne aux femmes malades du Covid-19, ou simplement porteuses du Sars-Cov-2. Aujourd’hui encore, ce motif ne constitue pas à lui seul une indication médicale pour une naissance par voie chirurgicale. Depuis sa première version, le texte émis par le CNGOF s’est étoffé. TÉLÉCONSULTATIONS Le 1er avril, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié deux textes, sur les suivis prénatal et post-natal, renvoyant abondamment aux écrits du CNGOF. Dans son texte sur le suivi des femmes enceintes, également signé par l’Association française de pédiatrie ambulatoire, le Collège national des sages-femmes (CNSF), la Fédération française des réseaux de santé en périnatalité, le CNGOF et la Société française de néonatalogie (SFN), la HAS recommande d’articuler « le suivi des grossesses autour des trois échographies obstétricales. » Pour les femmes à bas risque, dans la mesure du possible, il faut privilégier le suivi en ville, via les sages-femmes libérales qui peuvent opter pour la téléconsultation et quelques visites à domicile. Pour les femmes à haut risque obstétrical, il est recommandé une évaluation téléphonique pour juger de la pertinence du maintien des consultations […]

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Une « cellule de crise sage-femme » dédiée au Covid-19

« Quelques jours avant les annonces d’Édouard Philippe à propos de la fermeture des commerces [qui ont eu lieu le 14 mars, ndlr], j’ai fait une saisine auprès du ministère de la Santé. J’étais inquiet de l’épidémie à venir. J’avais aussi eu des échos de Mulhouse, qui montraient que le Covid-19 n’allait pas s’arrêter à l’Italie. Or, on pouvait reporter les interventions chirurgicales, mais les grossesses n’allaient pas s’arrêter. Il fallait que les sages-femmes s’organisent au plus vite. Elles sont en première ligne et doivent rester sur le terrain. » Adrien Gantois, président du Collège national des sages-femmes (CNSF), a dû patienter longtemps pour obtenir un semblant de réponse. Le secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et des Solidarités, Adrien Taquet, a en effet attendu le 31 mars pour publier un communiqué sur l’accompagnement lié à la grossesse et à l’accouchement en période de Covid-19. Deux jours après, soit le 2 avril, la Haute Autorité de santé publiait à son tour ses préconisations sur le sujet (lire ici). La réponse de Santé Publique France, que le président du CNSF avait également contacté en amont du confinement, n’est quant à elle jamais arrivée. Heureusement, les sages-femmes n’ont pas attendu leurs tutelles pour organiser leur réponse sur le terrain. Dès le 14 mars, une « Cellule de crise sage-femme » était créée. Aujourd’hui, elle rassemble des membres des principales organisations professionnelles de sages-femmes. NAISSANCE SPONTANÉE « Le comité d’administration du Collège devait se réunir le 14 mars, raconte Adrien Gantois. Nous avons changé l’ordre de la réunion et j’ai demandé à Yann Sellier, qui est sage-femme et virologue, de nous faire un topo sur le Covid-19. Il fallait communiquer envers les sages-femmes, leur donner des outils. En effet, il ne fallait pas que les professionnelles paniquent, sinon les femmes allaient elles aussi paniquer. Nous avons […]

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L’Anesf clarifie la place des étudiants sages-femmes dans la crise

Comment l’Anesf s’est-elle organisée? Nous sommes membres de la cellule de crise mise sur pied par les instances et associations de sages-femmes, qui se réunit tous les deux jours le matin. Nous communiquons aussi plus particulièrement avec le Conseil national de l’Ordre et la Conférence nationale des enseignants en maïeutique (Cnema) pour échanger des informations et coordonner nos interventions. Nous sommes en lien régulier avec les autres associations et fédérations des étudiants en santé. Nous avons tenu à rappeler notre place dans la gestion de la crise sanitaire dans un communiqué (lire ci-dessous). Nous avons dû alerter les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur sur nos problématiques, d’autant plus que l’Anesf n’était pas consultée. Les deux ministères ont décidé d’organiser un point hebdomadaire tous les lundis avec les fédérations des étudiants de santé, à partir du 6 avril prochain. Dès le début de la crise, la question du maintien en stage des étudiants sages-femmes s’est posée. Quel est le point de vue de l’Anesf ? Nous avons mené cette réflexion pour que les étudiants ne soient pas pénalisés par la crise. Les positions au sein de l’Anesf sont partagées et doivent encore être votées. Globalement, nous sommes plutôt contre le maintien des stages, tout en ayant listé les conditions à réunir dans le cas contraire. Un stage doit toujours avoir des objectifs définis et être encadré par une convention. Il doit aussi pouvoir être validé et assorti d’un suivi pédagogique continu. La sécurité sanitaire des étudiants doit être respectée. Par exemple, si la consigne pour un stagiaire est de porter un seul masque toute la journée, ce qui va à l’encontre des recommandations en vigueur, les stages ne peuvent pas être poursuivis. Par ailleurs, leur maintien ne doit pas pénaliser les étudiants obligés de rester confinés parce qu’ils sont […]