Face à Thomas Sotto, il dénonce la dégradation continue du système de santé, la suradministration, le manque de moyens humains, et appelle à une refonte de la gouvernance hospitalière. L’hôpital : une machine à broyer Dès les premières minutes, le ton est donné. Le mot qui lui vient à l’esprit quand il pense à l’hôpital ? « Injustice. » Pour Arnaud Chiche, le contraste est insupportable entre « la mentalité, l’âme de tous ceux qui exercent dans les hôpitaux », qu’il juge « tellement pure », et la manière dont on traite ces soignants. Et de résumer crûment : « L’hôpital est devenu une machine à broyer pour le personnel. Le taux de souffrance mentale, de burn-out, est très important. » Le médecin évoque la réalité quotidienne des urgences : « Des gens qui attendent sur des brancards longtemps, des gens âgés, qui pourraient être nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, pour lesquels il n’y a pas assez de personnel pour leur permettre de faire leurs besoins essentiels ou de boire. » « Il y a des décès sur des brancards. » Une suradministration étouffante Arnaud Chiche pointe du doigt un mal structurel : « La place de l’administratif est trop importante dans le système de santé. »Il précise : « Si l’on faisait un sondage dans la rue et que l’on demandait aux Français s’ils préféraient avoir des infirmières, des médecins ou des directeurs administratifs, je pense qu’ils répondraient qu’ils préfèrent avoir des infirmières et des médecins. » « Pourquoi a-t-on une administration qui semble complètement moyenâgeuse ? » Les secrétaires médicaux, en revanche, sont selon l’interviewé « strictement indispensables ». Et le praticien s’interroge sur l’absence d’outils modernes : « On n’hésite pas à me dire à moi que l’intelligence artificielle va révolutionner mon travail. Eh bien moi, je ne comprends pas qu’il n’y ait pas d’outils numériques ou d’intelligence artificielle qui nous permettent de gérer les commandes de matériel, les fiches de paie et les exigences de…
