Comment les règles affectent la pratique sportive et la performance ?

Les règles, et plus largement le cycle menstruel, peuvent affecter les performances sportives des athlètes féminines. Comment font-elles pendant leurs menstruations ? Les tenues officielles de compétition sont-elles toujours adaptées ? Est-ce toujours un sujet tabou ? Et au contraire, l’ovulation, ou un début de grossesse, peuvent-ils améliorer leurs performances ? Réponses avec une athlète et une chercheuse de l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance).

Sportive black hispanic woman wearing sportswear training in fitness studio, colorful dramatic lighting - African-american female athlete doing sport workout

Les effets des menstruations sur les performances sportives  Depuis 2021, l’étude Empow’her (Exploring menstrual periods of women athletes to escalate ranking) de l’Insep enquête sur les impacts des cycles menstruels et de la contraception hormonale sur l’entraînement et la performance des sportives se préparant aux Jeux olympiques et paralympiques. Juliana Antero, chercheuse à l’Insep et ancienne sportive de haut niveau en gymnastique aérobique au Brésil, dirige le programme Empow’her. Une centaine d’athlètes ont participé à cette étude longitudinale. « Selon les résultats de l’étude, les symptômes menstruels sont associés à un impact négatif sur la pratique sportive, pendant les règles ou quelques jours avant. Les femmes peuvent avoir les seins qui gonflent, des maux de tête, ou une plus grande fatigue. » Jessika Guehaseim, spécialiste du lancer de marteau et joueuse de rugby à XIII, reconnaît que les règles peuvent affecter la performance. « Parfois, on cale nos compétitions en fonction des cycles, parce qu’on sait qu’il y a des moments où on se sent mieux dans son corps, alors qu’à d’autres périodes on se sent plus faibles et on ne veut pas risquer de faire une contre–performance. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible, on ne décide pas des dates de championnats, mais dans la préparation on essaie de se calquer au maximum sur les cycles. » En effet, les menstruations peuvent provoquer une diminution des performances à cause du syndrome prémenstruel, d’une fatigue accrue, de sautes d’humeur, d’une baisse d’énergie, de crampes ou encore d’une période de récupération plus longue. En phase lutéale, le pic de progestérone peut entraîner une rétention d’eau, une sensibilité à la douleur et davantage de difficultés à se concentrer.  Alors qu’elle fait du sport de haut niveau depuis les années 2000, la handballeuse Estelle Nze Minko adapte ses entraînements à ses cycles depuis 2019 seulement. En 2020,…

Ce contenu est réservé aux abonnés.
Je m’abonne
Déjà membre ? Connectez-vous ici