Comment avez-vous découvert la cartographie Urkind® ? Élodie. La cartographie Urkind® nous a été proposée par la sage-femme qui m’a suivie pour ma première grossesse il y a quatre ans. Elle connaissait déjà l’histoire de notre couple et de notre famille, j’étais à l’aise avec elle et, tout naturellement, j’ai souhaité qu’elle me suive quand j’ai été enceinte à nouveau. Quand elle m’a présenté la cartographie, je me suis dit que c’était une bonne idée et cela me plaisait que nous puissions être tous les deux, avec Geoffrey, pour cet échange. La cartographie vous a-t-elle aidés dans le déroulement de la grossesse et la préparation de la naissance ? En quoi ? Élodie. La cartographie nous a permis de nous situer vis-à-vis de nos ressentis, de notre histoire de vie. Il faut être en confiance avec sa sage-femme pour pouvoir être sincère et honnête dans ses réponses. On se livre vraiment pendant cet entretien, et certaines questions touchent à notre intimité. Mais il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses ressentis. Cela permet de se positionner sur différents sujets, de savoir où on en est, et d’entendre la parole de son conjoint. Parfois, on pense que l’autre « sait » ce que nous ressentons, comment nous vivons les choses, alors que ce n’est pas toujours évident. En cela, la cartographie a vraiment constitué un support de dialogue et de communication entre nous. Geoffrey. La cartographie nous a ouvert les yeux sur les images que chacun de nous avait de la grossesse, de la maternité, de la paternité. Nous avons pu identifier nos craintes quant à la parentalité. Dans la vie de tous les jours, nous nous parlons beaucoup, Élodie et moi, mais nous ne nous livrons pas autant. Je pense que la cartographie nous a permis d’aborder ensemble certains sujets dont nous n’aurions pas parlé…
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À la vie, un film sensible sur le post-partum et la place des sages-femmes
TweetVous avez choisi de ne suivre qu’une sage-femme. Pourquoi Chantal Birman ? Aude Pépin : L’idée du film est née en 2018, lors d’un plateau de l’émission des Maternelles avec Chantal Birman au sujet de la dépression du post-partum. J’ai eu la conviction de rencontrer une grande dame, aux idées claires et fortes, de la trempe d’une révolutionnaire ou d’une avant-gardiste. J’avais aussi été marquée par son livre Au monde, ce qu’accoucher veut dire. Il ne s’agit pas d’une femme qui cherche la lumière, mais qui porte des idées vers la lumière. Sur les 104 heures de rushs, je n’ai pas conservé les passages où Chantal exprime ses idées. Car un film trop bavard est contre-productif. Il est plus parlant de voir ses idées en action dans son rapport aux femmes, à une étudiante sage-femme en stage ou dans d’autres situations de la vie. Pourquoi avoir décidé d’une sortie en salles de cinéma ? Aude Pépin : Je veux que le public puisse regarder les femmes dans leurs premiers instants en tant que mères, pour leur redonner leur force et leur grandeur. Leur accorder ce temps sur grand écran, pendant un peu plus d’une heure, me paraît indispensable. Face à la télévision, on peut être distrait et détourner le regard. J’espère que le film pourra aussi susciter des débats et des échanges. J’ai moi-même vécu cette fragilité des premiers jours avec un bébé, après la sortie de la maternité. Je souhaitais à la fois montrer au grand public ces instants fondamentaux en post-partum et les problématiques des femmes, dans leur intimité. Le film ne traite pas de la dépression du post-partum, mais de cette zone grise d’adaptation. Quand l’idée du film a germé, la notion de post-partum était inconnue du grand public, réservée aux spécialistes. Depuis, plusieurs voix se sont exprimées à ce sujet sur...

La cartographie Urkind®, un outil novateur au service des parents et des professionnels de périnatalité
TweetOutil visuel et ludique, la cartographie Urkind® a été imaginée afin d’évaluer les difficultés psychosocio-émotionnelles des femmes enceintes et/ou du couple parental ainsi que les ressources internes dont ils disposent pour y faire face. Utilisé lors de l’entretien prénatal précoce, mais aussi en post-partum, ce support original est une opportunité pour les sages-femmes et pour les couples. Mots-clés : accompagnement, clinique, entretien prénatal précoce, évaluation, prévention, outil Un entretien prénatal « nouvelle génération » En septembre 2020, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik a remis un rapport de la commission d’experts des « 1000 premiers jours » au secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet [1]. Ce rapport insiste sur l’importance du parcours de santé individualisé de la femme enceinte et des jeunes parents lors des 1000 premiers jours de l’enfant. L’entretien prénatal précoce, désormais obligatoire [2] à l’instar des sept rendez-vous de suivi de grossesse, est la pierre angulaire de cet accompagnement. Il apparaît essentiel de créer les conditions nécessaires à l’autonomie du parent. Cette recommandation sonne comme une évidence là où nous sommes face à une génération de parents en demande d’un nouveau modèle d’accompagnement. La demande de coopération, de partage de valeurs, de plus en plus présente chez ces nouveaux parents, laisse de moins en moins de place à notre posture si familière de sachant. La posture « biomédicale centrée sur le symptôme » peut aujourd’hui se métamorphoser en une posture « biopsychosociale, centrée sur le développement de la personne » [3]. Plusieurs approches indissociables et complémentaires s’entrecroisent ainsi : étayer l’environnement du « nouveau-né en construction » en prenant soin de la souffrance et de l’empêchement parental ; créer les conditions pour qu‘un parent puisse acquérir autonomie et responsabilité ; garder en repère fondamental les signes cliniques somatiques auxquels nous soumet notre responsabilité médicolégale, signes cliniques qui se nourrissent soudain d’un contexte psychosocio-émotionnel. Une approche parentale inédite Enracinée dans la théorie […]

Le GHT Cœur Grand-Est teste le coaching parental
TweetAlors que l’accompagnement du post-partum fait encore largement défaut en France et que le programme des 1000 premiers jours ne fait que débuter, le projet de coaching parental, baptisé CoPa, développé au sein du groupement hospitalier de territoire (GHT) Cœur Grand-Est, se veut une réponse possible. Élaboré depuis 2016, il a débuté officiellement début janvier 2021 pour une période expérimentale de trois ans. Il consiste à proposer à tous les parents qui le souhaitent un accompagnement par une sage-femme libérale ou de PMI, selon leur choix, et une auxiliaire de puériculture de l’hôpital, à la sortie de la maternité. La sage-femme effectue les visites à domicile nécessaires en post-partum. L’auxiliaire de puériculture intervient aussi les 15 premiers jours de vie de l’enfant, voire pendant 20 jours lorsque les parents présentent des fragilités. Puis un relais avec une puéricultrice de PMI est proposé et facilité, pour un coaching parental jusqu’aux 6 ans de l’enfant. PARCOURS AMÉLIORÉ « L’objectif est d’améliorer le parcours des femmes en postnatal, témoigne Fabienne Galley-Raulin, sage-femme coordinatrice au sein du GHT, à l’initiative du projet CoPa. Le programme ne remplace pas les dispositifs existants, comme le Prado précoce, le suivi par une sage-femme libérale ou en PMI, mais les complète et les intègre. Il s’agit de renforcer les compétences des parents autour de leur enfant et de mieux coordonner les acteurs en périnatal sur le territoire » (lire aussi p. 24). Le projet associe les maternités de Verdun et Saint-Dizier, le centre périnatal de proximité de Vitry-le-François, le centre médical de Bar-le-Duc, les sages-femmes libérales du territoire, les PMI de la Meuse, de la Marne et de la Haute-Marne de même que les réseaux périnataux lorrain et de Champagne-Ardenne. Le dispositif est présenté à toutes les femmes par les sages-femmes hospitalières, libérales ou de PMI, en anténatal. Les visites des professionnelles en post-partum...